PHONÉTIQUE
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Production et transmission de la parole
Genèse des sons
La classification du matériel sonore et la terminologie phonétique la plus courante (celle de l'alphabet phonétique international) sont fondées en grande partie sur des données anatomiques et physiologiques : les organes de la parole et les conditions dans lesquelles ils produisent les sons du langage. Ces conditions de production, observées d'abord empiriquement, ont été mieux connues, depuis la fin du xixe siècle, grâce aux progrès de la physiologie expérimentale dus eux-mêmes à l'emploi de techniques instrumentales perfectionnées. À la kymographie et à la palatographie se sont ajoutés plus tard d'autres moyens d'exploration : la radiographie fixe (de profil), puis la radiocinématographie. Cette dernière substitue à l'analyse statique des articulations isolées une étude dynamique qui met en évidence les phénomènes de coarticulation dans la chaîne parlée.
Coupe sagittale schématique des organes de la parole. La représentation en trait plein correspond à la position de la langue pour l'articulation de [s] et celle en pointillé à l'articulation de [k].
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Trois groupes d'organes assument les fonctions essentielles dans l'acte de parole : l'appareil respiratoire, qui fournit la quantité d'air nécessaire ; le larynx, organe vibrant ; les cavités supra-laryngées (pharynx, bouche) où s'effectue l'articulation proprement dite par les changements de forme du tractus vocal. Ceux-ci résultent surtout des mouvements des lèvres, de la langue, du voile du palais (dont l'abaissement fait intervenir une cavité supplémentaire, les fosses nasales) et de la mâchoire inférieure. Les réalisations ainsi produites sont réparties en deux catégories, les voyelles et les consonnes, en tenant compte de l'aperture et de la présence éventuelle d'un obstacle sur le passage de l'air. À l'intérieur de la catégorie des voyelles, le classement se fait selon l'aperture qui dépend de l'élévation de la langue par rapport à la voûte palatine : voyelles fermées ou ouvertes ; la zone d'articulation déterminée par la position du dôme de la langue dans la cavité buccale : voyelles antérieures ou postérieures ; la forme des lèvres : voyelles arrondies ou non arrondies [...]
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Écrit par :
- Denis AUTESSERRE : maître assistant à la faculté des lettres d'Aix-en-Provence
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ACCENT, linguistique
On rencontre sous la rubrique « accent » des phénomènes très divers, ce qui est souvent source de confusion. En général, il s'agit de phénomènes d'ordre phonique qui consistent à donner un certain relief à telle ou telle partie de la chaîne parlée (syllabe, mot, syntagme, etc.) en faisant contraster un segment particulier avec le reste de l'énoncé. Cette mise en relief peut être réalisée par des m […] Lire la suite
AMUÏSSEMENT
Disparition de la prononciation d'un phonème dans l'évolution phonétique d'une langue (en français, le e muet ). Ce phénomène a un caractère diversement contraignant, mais lorsqu'il s'impose à la totalité des usagers d'une langue (comme par exemple en uruguayen, par rapport au castillan, l'amuïssement du s du pluriel), c'est que l'ensemble du système des oppositions phonologiques est complètement […] Lire la suite
CAUCASE
Dans le chapitre « Phonétique » : […] Les langues caucasiques sont connues pour leur richesse exceptionnelle en phonèmes (c'est-à-dire en sons qui diffèrent les uns des autres de manière fondamentale, et non par des nuances de prononciation) : l'oubykh en a 82, l'abkhaze 67, les langues du Daghestan de 40 à 50 ; même les moins pourvues, celles du Sud, comme le géorgien ou le laze, en ont plus de 30. Remarquable est également la dissym […] Lire la suite
CHUINTANTE CONSONNE
On appelle consonnes chuintantes des fricatives dont le point d'articulation est compris entre les alvéoles et le début du palais (de postalvéolaire à prépalatal) : la sourde, [∫], apparaît en français à l'initiale de chat , et la sonore, [ž], à l'initiale de jeu . Phonologiquement, en allemand, dans la paire minimale bresche-breche , il y a opposition chuintante/palatale, et, en français, dans la […] Lire la suite
DICTIONNAIRE
Dans le chapitre « « Nouvelle lexicographie » et « Nouveaux dictionnaires » » : […] Dans la seconde moitié du xx e siècle, le dictionnaire connaît d'importants développements. Les nouveaux rôles qu'il est appelé à jouer dans la société de l'information et de la communication renforcent l'intérêt qu'on lui portait jusque-là. Reconsidéré, son usage dans l'enseignement amène à produire des dictionnaires d'apprentissage d'un type nouveau, conçus comme compléments des grammaires scol […] Lire la suite
ÉCRITURE
Dans le chapitre « La nébuleuse alphabétique » : […] En instaurant une correspondance terme à terme entre chacun des signes visuels écrits et l'un des deux sons, voyelle ou consonne, dont se compose une syllabe, les Grecs ont introduit dans l'histoire de l'écriture une rupture radicale. La rationalisation de l'écrit est parvenue, grâce à eux, à son degré extrême d'abstraction, l'analyse de l'espace graphique en signes trouvant son répondant rigour […] Lire la suite
FÓNAGY IVÁN (1920-2005)
Linguiste de renommée internationale, Iván Fónagy est né à Budapest en 1920. Il acquiert une formation de niveau européen à l'université Pázmány Péter – notamment avec Gyula Laziczius, représentant notable du cercle de Prague –, à Kolozsvár et à Paris. Il termine en 1949 ses études en littérature et langue françaises, en langue allemande et en phonétique, et devient chercheur à l'Institut linguist […] Lire la suite
FORMANT, linguistique
Terme utilisé par les linguistes de l'école chomskienne. On distingue en grammaire générative les formants des morphèmes : les morphèmes sont les éléments qui composent les suites syntagmatiques terminales engendrées par la base de la grammaire (soit l'ensemble des règles syntagmatiques et le lexique) avant l'application des transformations. Les formants sont les éléments minimaux composant les su […] Lire la suite
FRICATIVE CONSONNE
On appelle fricatives (ou constrictives, ou continues avec friction) les consonnes dont l'articulation comprend le passage de l'air dans un canal resserré, ce qui produit à l'écoute une impression de frottement ou de friction. Ce resserrement se produit aux différents points d'articulation possibles, des lèvres au voile du palais. On distingue ainsi selon leur point d'articulation les bilabiales s […] Lire la suite
GLOTTE COUP DE, phonétique
Son produit par une fermeture momentanée du larynx ou du pharynx par rapprochement des cordes vocales, suivie d'un relâchement et d'une vibration. Le coup de glotte, noté en phonétique [ ?], peut être un phonème. C'est par exemple le cas en allemand (à l'initiale du mot Ende ), en arabe (où le coup de glotte porte, dans l'alphabet, le nom de hamza ) et en danois (où le coup de glotte, moins appuyé […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Denis AUTESSERRE, « PHONÉTIQUE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/phonetique/