NATURE PHILOSOPHIES DE LA
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Physique et philosophies de la nature
D'un point de vue historique, il semble que cette distinction n'ait pas toujours existé, si l'on admet que les penseurs présocratiques furent indissolublement physiciens et philosophes de la nature, eux qui cherchèrent l'Archè, le principe des choses, s'interrogèrent sur leurs éléments, terre, air, eau ou feu, ainsi que sur leurs modes de composition et de séparation. Ainsi, l'idée de transformation, de devenir de la nature, est présente aux origines de la pensée philosophique, et sera reprise par les philosophies ultérieures, principalement la Naturphilosophie du xixe siècle allemand. Parmi ses prédécesseurs présocratiques, Aristote distingue cependant les théologiens des physiciens, tel Anaxagore. On pourrait dire que le physicien explique la nature à partir d'elle-même, par des principes qui lui soient immanents ; plus tard, Schelling, dans ses Idées pour une philosophie de la nature, affirmera précisément que « nous détruisons toute idée de nature en y faisant pénétrer la finalité du dehors, à partir de l'entendement d'un Être transcendant ».
Pour Aristote, la physique est « philosophie seconde », à côté de sa « philosophie première », nommée ensuite Métaphysique. Car la métaphysique traite de « quelque chose d'éternel, d'immobile et de séparé », alors que la physique traite « de cette sorte de substance qui possède en elle le principe de son mouvement et de son repos » (Métaphysique E 1). Sur ce point, Heidegger estime pourtant que « la méta-physique est dans un sens tout à fait essentiel une “physique” – autrement dit un savoir de la ψυσις » – et que « la métaphysique est tout autant “physique” que la physique est “métaphysique” (« Ce qu'est et comment se détermine la Physis », in Questions [...]
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Écrit par :
- Maurice ÉLIE : maître de conférences de philosophie, université de Nice
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ALAIN DE LILLE (1128-1203)
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Dans le chapitre « La vie » : […] De la nature à la vie, de la vie à l'âme, la transition est, pour Aristote, continue. Nous avons vu que la nature était définie par lui comme principe interne de mouvement, autrement dit comme spontanéité (ainsi, la pierre tend d'elle-même vers le bas). Dès lors, la difficulté n'est pas tellement pour lui d'expliquer le caractère naturel de la vie que de distinguer la nature animée de la nature in […] Lire la suite
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ARISTOTÉLISME MÉDIÉVAL
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BONHEUR (notions de base)
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DÉTERMINISME
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Dans le chapitre « La raison peut-elle triompher des émotions ? » : […] Les philosophes modernes emprunteront aux penseurs grecs l’idée d’un combat de la raison contre les émotions. Pour Baruch Spinoza (1632-1677), l’individu est malheureux lorsqu’il tombe sous l’emprise de ses émotions. Dépourvu de connaissances, l'homme se croit naïvement à l’origine de ses actes parce qu’il « ignore les causes qui le déterminent ». Nous retrouvons ici l’image de la boule de billar […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Maurice ÉLIE, « NATURE PHILOSOPHIES DE LA », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 06 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/philosophies-de-la-nature/