PÉTROLE Géographie du pétrole
L'Extrême-Orient et l'Océanie
Cette région du monde, moyennement pourvue en ressources pétrolières (5,4 Gt en 2006, soit 3,4 p. 100 des réserves mondiales) au regard de sa superficie, n'est pas traditionnellement une province pétrolière majeure. Les réserves y sont essentiellement concentrées en Chine (2,2 Gt), Indonésie (0,6 Gt), en Inde (0,8 Gt), en Malaisie (0,5 Gt) et en Australie (0,5 Gt).
La Chine, premier pays producteur de la région avec 184 Mt en 2006,se situe au sixième rang mondial. Derrière elle, on peut mentionner en 2006 comme pays producteurs l'Indonésie (52 Mt), la Malaisie (34 Mt), l'Inde (37 Mt), l'Australie (23 Mt) – où de gros efforts ont été réalisés durant la décennie 1990 en exploration offshore – le Vietnam (18 Mt) et enfin le sultanat de Brunei (11 Mt).
En revanche, en termes de consommation, la zone Extrême-Orient-Océanie apparaît sans aucun doute, depuis le début du xxie siècle, comme le principal moteur de la croissance de la demande pétrolière mondiale, tendance qui semble s'installer dans le long terme. Au premier rang de cette évolution, la Chine, qui traditionnellement exportait vers le Japon, a vu sa consommation intérieure de produits pétroliers dépasser sa production de brut en 1994. Depuis lors, ce mouvement n'a cessé de s'accélérer et la dépendance croissante de la Chine en matière pétrolière est devenue inéluctable. La consommation pétrolière chinoise, qui avait doublé entre 1993 et 2003 (140 Mt à 272 Mt), a progressé de 30 p. 100 sur les trois années suivantes pour s'établir à 350 Mt en 2006, représentant plus du tiers de la hausse de la demande mondiale sur cette période. Avec 9 p. 100 de la consommation pétrolière mondiale en 2006, la Chine se classe en deuxième position toujours loin derrière les États-Unis (24 p. 100). L'Inde avec son importante population connaît, elle aussi, une forte croissance de sa consommation intérieure. L'Extrême-Orient et l'Océanie absorbent donc près de 30 p. 100 de la demande pétrolière mondiale (contre 20 p. 100 en 1990), avec un peu moins de 1 150 Mt, dont 350 pour la Chine, 235 Mt pour le Japon – dont la consommation diminue légèrement –, 120 pour l'Inde et 105 pour la Corée du Sud (chiffres 2006).
Enfin, s'agissant du raffinage, la zone Extrême-Orient-Océanie affichait en 2006 une capacité de 1 200 Mt (plus du quart de la capacité mondiale) soit une progression de 75 p. 100 depuis 1990 commandée par la nécessaire adaptation de l'outil de raffinage à l'évolution de la consommation intérieure. Cette zone occupe ainsi la première position au niveau mondial devant la zone États-Unis-Canada. La Chine est, depuis 1999, le premier raffineur asiatique. En 2006, la Chine et le Japon, avec des capacités de raffinage respectives de 350 et 250 Mt, étaient respectivement les deuxième (devant la Russie) et quatrième raffineurs de la planète.
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Écrit par
- Christophe BÉLORGEOT : ingénieur en génie chimique
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Pour citer cet article
Christophe BÉLORGEOT, « PÉTROLE - Géographie du pétrole », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias
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