PÉKIN ou BEIJING
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Histoire
La capitale de l'Empire de Chine
Pékin, capitale impériale, n'avait aucune fonction économique productive, à part l'artisanat de luxe destiné aux courtisans et aux fonctionnaires ; elle n'était qu'un gigantesque consommateur. Sa fonction urbaine (c'était le cas d'ailleurs de beaucoup d'autres villes de la Chine classique) est essentiellement alors de nature politique et culturelle.
Résidence de l'empereur, de la famille impériale, de la cour, Pékin est en même temps le siège de la bureaucratie d'État : elle abrite les six ministres et leurs nombreux fonctionnaires, les greniers impériaux, les garnisons. Pékin, à l'époque moderne, a compté pour les Occidentaux en tant que capitale de l'Empire. C'est pour être plus près de l'empereur et pouvoir éventuellement l'influencer que les Jésuites viennent s'installer à Pékin dès la fin de la dynastie des Ming, au début du xviie siècle ; pendant deux siècles, ils se succéderont à la cour comme astronomes, cartographes, mathématiciens, artilleurs de l'empereur. Dans un contexte très différent, c'est parce que Pékin est le centre nerveux de la machine impériale que les troupes franco-anglaises attaquent, pillent et occupent la ville en 1860 (incendie du célèbre palais d'Été, cette « cathédrale de l'Asie », selon Victor Hugo) ; les Occidentaux voulaient contraindre le gouvernement impérial à accepter directement leurs conditions, en particulier la présence permanente de missions diplomatiques étrangères dans la capitale.
La fonction politique va de pair avec celle de centre de la culture chinoise, dans la mesure même où celle-ci est un élément important de la cohésion de l'État. C'est à Pékin que se tiennent les examens impériaux, et des milliers de lettrés convergent tous les trois ans vers la capitale pour y tenter leur chance. Les académies (dont la plus célèbre, celle de la « Forêt des pinceaux », Hanlin), les bibliothèques, les librairies, les collections publiques et privées en font la capitale intellectuelle de la Chine. Le lettré qui n'est jamais allé à Pékin est soit un médiocre ou un raté, soit un non-conformist [...]
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Écrit par :
- Jean CHESNEAUX : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris, directeur d'études à l'École pratique des hautes études
- Marie-Annick LANCELOT : chargée de conférences à l'Institut national des langues orientales vivantes de l'université de Paris-III
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Pour citer l’article
Jean CHESNEAUX, Marie-Annick LANCELOT, « PÉKIN ou BEIJING », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 05 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/pekin-beijing/