PARTICULES ÉLÉMENTAIRES Accélérateurs de particules

Principes généraux

Un accélérateur de particules présente toujours la même succession d'opérations : ionisation d'atomes pour isoler des noyaux ou des électrons ; injection dans des dispositifs magnétiques ou électriques de guidage ; accélération jusqu'à l'énergie désirée. Ensuite, les bouffées de particules chargées sont éjectées soit en vue d'une utilisation externe soit pour accroître encore l'énergie des collisions, et rencontrent un autre faisceau de particules circulant en sens inverse (collisionneurs). Les perfectionnements récents concernent la production de champs magnétiques élevés, les dispositifs accélérateurs, la production et la collecte de différentes sortes d'ions à accélérer.

Dans les électro-aimants classiques, les champs magnétiques guidant les particules ne dépassaient guère 1,5 tesla. Une grande partie de l'énergie électrique y était dissipée par effet Joule. La production d'enroulements supraconducteurs aux performances garanties a permis d'atteindre des champs plus élevés. À énergie égale des particules accélérées, le diamètre des machines circulaires diminue et leur consommation électrique est réduite. Une réalisation importante fut celle du « doubleur d'énergie » du synchrotron du Fermilab (Fermi National Accelerator Laboratory), près de Chicago, transformant progressivement cette machine en collisionneur proton-antiproton de 1 + 1 TeV (le « Tevatron ») à partir de 1983. Le champ magnétique y est de 4,2 teslas. Au L.H.C. du Cern, l'utilisation de fils conducteurs en niobiure de titane (NbTi) donne accès à des champs dépassant 8 teslas.

Les bouffées de particules sont accélérées par des champs électriques à haute fréquence. Ces champs sont produits à l'aide de klystrons (tubes générateurs ou accélérateurs de micro-ondes) dans des cavités accélératrices métalliques optimisant le transfert d'énergie vers les particules. Le défi est d'obtenir des champs accélérateurs plus efficaces grâce à des amplitudes et des fréquences plus élevées. L'emploi de revêtements supraconducteurs de niobium et de procédés de traitement de surface perfectionnés pour éviter les claquages a permis d'obtenir jusqu'à 9 mégavolts par mètre au L.E.P. du Cern. Aujourd'hui, des cavités de niobium pur, fonctionnant à 1,3 gigahertz, mises au point au Desy de Hambourg (Allemagne), communiquent plus de 31,5 mégavolts par mètre, ce qui permet d'envisager la construction de collisionneurs linéaires de haute énergie.

Ces progrès, ajoutés à ceux des techniques du vide, à la maîtrise des faisceaux de particules pour en accroître l'intensité et la concentration, à l'amélioration des dispositifs d'ionisation, bénéficient aux diverses sortes d'accélérateurs.

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Pour citer cet article

Michel CROZON, Jean-Louis LACLARE, « PARTICULES ÉLÉMENTAIRES - Accélérateurs de particules », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Évolution depuis 1930 des accélérateurs de particules

Évolution depuis 1930 des accélérateurs de particules

Évolution depuis 1930 des accélérateurs de particules

Évolution des accélérateurs depuis 1930 (schéma de Livingston). Des premières machines…

Site du Cern

Site du Cern

Site du Cern

Cette vue aérienne montre l'emplacement du Cern, à cheval sur la frontière franco-suisse (la ligne…

Accélérateur de particules

Accélérateur de particules

Accélérateur de particules

L'accélérateur L.E.P. (Large Electron Positron Collider) du Cern, à Genève.

Autres références

  • ANDERSON CARL DAVID (1905-1991)

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 488 mots

    Le physicien américain Carl David Anderson est né à New York de parents suédois le 3 septembre 1905. Après des études au California Institute of Technology de Pasadena, il y fait toute sa carrière, jusqu'à sa retraite en 1978. Dans sa thèse de doctorat soutenue en 1930, sous la direction de...

  • ANTIMATIÈRE

    • Écrit par Bernard PIRE, Jean-Marc RICHARD
    • 6 099 mots
    • 4 médias
    Les résultats établis historiquement d'abord pour l'électron sont en fait plus généraux.Chaque particule possède une antiparticule qui lui est associée. Elles ont les mêmes caractéristiques mécaniques, c'est-à-dire même masse et même moment cinétique intrinsèque, ou spin. Mais une particule et...
  • ASPECT ALAIN (1947- )

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 1 017 mots
    • 1 média
    Il choisit un sujet extrêmement risqué : éprouver les fondements de la mécanique quantique et éclairer le débat épistémologique entre Albert Einstein et Niels Bohr en étudiant le phénomène dit d’intrication d’une paire de particules.
  • ASTROPARTICULES

    • Écrit par Pierre BAREYRE
    • 1 870 mots
    • 1 média
    Les neutrinos (ν), produits en grande abondance par des processus divers à des énergies qui s'étendent de 10—5 à 1015 électronvolts, peuplent l'Univers à raison d'environ 300 par centimètre cube. Sont-ils massifs ? Les mesures directes de leur masse, très difficiles, donnent...
  • ATOME

    • Écrit par José LEITE LOPES
    • 8 043 mots
    • 13 médias
    ...de substance primordiale et d'atome indivisible héritées des philosophes grecs (tabl. 4). Avant la découverte de la structure électronique des atomes, les particules fondamentales dont seraient faites toutes les choses étaient les atomes des éléments figurant dans la classification périodique. La découverte...
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Voir aussi