PALUDISME ou MALARIA
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L'agent pathogène
Trois espèces parasitaires sont pathogènes pour l'homme et le plus fréquemment retrouvées chez les malades : Plasmodium vivax (le plus fréquent), Plasmodium falciparum (le plus dangereux) et Plasmodium malariae (le plus rare). Une quatrième variété, Plasmodium ovale, est d'un intérêt contingent sauf en Afrique équatoriale. Un cinquième, Plasmodium knowlesi, est une maladie émergente en Asie du Sud-Est, encore au stade de la zoonose, dont le réservoir est le macaque à longue queue. Tous subissent un cycle complexe et nécessaire à leur survie, avec une phase asexuée chez l'homme ou schizogonie et une phase sexuée chez le moustique ou sporogonie.
Cycle infectieux du Plasmodium, parasite responsable du paludisme.Le paludisme ou malaria est une maladie tropicale transmise par la femelle du moustique Anophèle. On estime qu'elle affecte dans le monde une population de 500 millions de personnes et cause près de 2 millions de morts par...
Crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.
Plasmodium : cycle de développement
Cycle de développement d'un Plasmodium. Chez l'homme, la reproduction asexuée ou schizogonie se déroule en deux phases : lors de la piqûre, l'anophèle femelle inocule, avec sa salive, des sporozoïtes qui quittent rapidement le sang et pénètrent chacun (a) dans une cellule du foie. Ils se...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Le parasite est inoculé dans le sang humain lors de la piqûre du moustique et de son repas de sang. En quelques minutes, il se réfugie et se multiplie dans les cellules de certains systèmes ou organes, le foie essentiellement. Là, deux des trois variétés, P. vivax et P. malariae, constituent des « dépôts parasitaires » prolongés, par envahissement successif de plusieurs cellules. Une dizaine de jours après la piqûre, les trois espèces plasmodiales qui se sont multipliées passent dans le sang, pénètrent dans les globules rouges (on les nomme alors schizontes) et s'y multiplient jusqu'à l'éclatement du globule hôte. Cette rupture s’accompagne de la libération de toxines à l’origine des accès fébriles, et de parasites qui envahissent d'autres globules rouges. Plusieurs évolutions semblables se succèdent ainsi. Un cycle globulaire dure deux jours pour P. vivax et P. falciparum, et la fièvre est alors de type « tierce », avec un accès thermique tous les deux jours. Elle est de type « quarte » pour P. malariae, dont le cycle globulaire exige un jour de plus, avec un maximum fébrile tous les trois jours seulement. Ces caractéristiques expliquent le nom de « fièvres intermittentes » autrefois donné au paludisme. La fièvre est en revanche quotidienne, en fait constante, dans les infections à P. knowlesi.
Certains parasites, issus des globules r [...]
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Écrit par :
- Robert DURIEZ : professeur agrégé du Val-de-Grâce, médecin général inspecteur, directeur général du service de santé de la première région militaire
- Yves GOLVAN : professeur à la faculté de médecine de Paris-Saint-Antoine, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
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COLUZZI MARIO (1938-2012)
Le professeur Caio Mario Coluzzi Bartoccioni est né le 30 novembre 1938 à Pérouse et décédé à Rome le 30 octobre 2012, au terme d’une lutte douloureuse de plusieurs années contre la maladie de Parkinson. Sa carrière scientifique a été entièrement consacrée à l'étude du paludisme, et tout particulièrement à l'étude génétique et écologique des diptères ( Anopheles ) vecteurs du Plasmodium , parasit […] Lire la suite
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Voir aussi
Pour citer l’article
Robert DURIEZ, Yves GOLVAN, « PALUDISME ou MALARIA », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/paludisme-malaria/