PALÉOMAGNÉTISME
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
L’aimantation détritique des sédiments
Les sédiments conservent également pour la plupart une aimantation rémanente acquise lors de leur dépôt. Leur concentration en minéraux magnétiques étant plus faible que les roches volcaniques, leur aimantation est également plus faible. Mais leur faible moment magnétique global résulte aussi du processus par lequel ils acquièrent leur aimantation. Une grande partie des particules magnétiques proviennent de l’érosion de roches plus anciennes, notamment volcaniques. Leurs moments magnétiques s’alignent dans la direction du champ comme des aiguilles de boussole au sein du sédiment, tant que la rotation mécanique de ces minuscules grains n’est pas gênée. C’est le cas dans la colonne d’eau et tant que le contenu en eau est suffisant pour que le couple magnétique reste dominant. Pour cette raison, on pense que dans la majorité des sédiments, les importantes perturbations mécaniques engendrées par l’activité biologique dans les premiers 15-20 centimètres de la colonne sédimentaire sont sans effet notable, car à cette profondeur les particules restent libres de se réorienter en raison du fort contenu en eau.
Aimantation « post-dépôt » des sédiments
En l'absence de forces de friction et de cohésion entre les particules sédimentaires, l'ensemble des moments magnétiques s'oriente dans la direction du champ comme des boussoles. Parvenus au sein du sédiment, l'agrégation des particules, la taille des vides interstitiels et le faible contenu...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Dans la plupart des cas, l’orientation des moments ne serait donc définitivement bloquée que dans la partie inférieure de cette zone, engendrant un décalage entre l’âge du signal magnétique et celui de la sédimentation, introduisant le concept d’aimantation rémanente post-détritique. Sous cette zone, un certain nombre de facteurs contrarient la capacité d’alignement. Le premier d’entre eux est l’agrégation des grains magnétiques au sein de particules sédimentaires de nature différente. La concentration en vides interstitiels, la formation d’amas magnétiques, la présence de forces électrostatiques, notamment pour des sédiments argileux, sont également des paramètres inhibants qui expliquent pourquoi seulement 1 p. 100 des moments magnétiques sont impliqués dans l’aimantation rémanente sédimentaire, qui a donc un moment magnétique de faible intensité. Ce nombre reste néanmoins suffisant pour [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 8 pages
Écrit par :
- Jean-Pierre VALET : directeur de recherche au C.N.R.S., Institut de physique du globe de Paris
Autres références
« PALÉOMAGNÉTISME » est également traité dans :
PREUVE PALÉOMAGNÉTIQUE POUR LA DÉRIVE DES CONTINENTS (S. K. Runcorn)
Aumilieu du xxe siècle, en sciences de la Terre, alors que fixistes et mobilistes s'opposent, une découverte majeure va faire évoluer le débat : l'aimantation naturelle rémanente (A.N.R.) de certaines roches, ou aimantation fossile permanente. Le principe en est simple : certaines roches gardent en mémoire les caractéristiques (direction et latitude) […] Lire la suite
AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie
Dans le chapitre « Les Amériques et les modèles d'orogenèses » : […] Les Amériques fournissent donc des modèles d'orogenèses liées à la subduction, où elles sont exemplaires, et à l'obduction et à la collision, où elles apportent des compléments d'information. À cela s'ajoute la mise en évidence de puissantes translations longitudinales conduisant à des « collages » qui s'opposent aux « charriages » transversaux liés aux subductions et aux collisions. Le modèle or […] Lire la suite
DÉRIVE DES CONTINENTS
Dans le chapitre « Les formes actuelles du débat » : […] En dépit de ces preuves rigoureuses que nous a livrées le fond des océans, et qui donnent vie à une nouvelle conception mobiliste, certains persistent à en contester la valeur et lui opposent des arguments qu'ils pensent être irréfutables. Les uns expliquent les phénomènes géotectoniques par les seuls mouvements verticaux. V. V. Beloussov et d'autres chercheurs soviétiques ont essayé d'expliquer l […] Lire la suite
JAPON (Le territoire et les hommes) - Géologie
Dans le chapitre « Le problème de l'ouverture de la mer du Japon » : […] Les études géophysiques montrent que la croûte de la mer du Japon, à l'exception de certaines régions (par exemple, la ride de Yamato), est de nature océanique. Mais les anomalies magnétiques ne permettent de préciser ni l'âge ni le mode d'ouverture de ce bassin. Selon les chercheurs, l'âge de l'ouverture varie entre le Crétacé supérieur (60 Ma) et le Miocène supérieur (10 Ma). Toutefois, on ad […] Lire la suite
MAGNÉTISME
Dans le chapitre « Application du magnétisme des grains fins aux sciences de la Terre » : […] Les roches qui composent la croûte terrestre contiennent des grains ferromagnétiques, généralement noyés dans une matrice peu ou pas du tout magnétique : ces roches ont donc pu enregistrer, au cours des ères géologiques, toute l'histoire magnétique de notre planète, exactement de la même façon que sont enregistrées sur un ruban ou un disque magnétique les variations du champ magnétique d'une tête […] Lire la suite
MAGNÉTISME (notions de base)
Dans le chapitre « Le géomagnétisme » : […] Le globe terrestre est la source d’un champ magnétique qui est compris comme résultant du mouvement d’une masse de fer et de nickel liquide (de température très élevée) autour d’un noyau interne solide. Les courants électriques parcourant cette masse de fer lui font jouer le rôle d’une dynamo naturelle. Bien qu’il soit à peu près constant à l’échelle humaine, ce qui permet de se fier aux boussol […] Lire la suite
PALÉOGÉOGRAPHIE
Dans le chapitre « Reconstruire la paléogéographie » : […] La reconstitution des géographies du passé fait appel à plusieurs méthodes et disciplines. À la suite des premières observations sur les concordances géométriques des côtes de part et d’autre d’un océan, sont intervenues celles des similitudes géologiques ou biologiques relevées sur des territoires séparés, similitudes qui permettent de supposer une connexion passée entre ces territoires. Après ce […] Lire la suite
STRATIGRAPHIE
Dans le chapitre « Approches chronologiques » : […] L'aspect chronologique de la stratigraphie est abordé par les approches lithologique, géochimique, paléomagnétique, paléontologique et géochronologique. Chacune se fonde sur des principes géologiques propres et dépend de facteurs externes et de facteurs locaux. L' approche lithologique considère la nature de la roche qui dépend des apports (facteur externe) et du milieu de dépôt (facteur local). […] Lire la suite
STRATIGRAPHIQUES CORRÉLATIONS
L'étude de l'histoire de la Terre enregistrée dans les strates sédimentaires (stratigraphie) repose sur deux démarches méthodologiques : celle qui établit un découpage chronologique aussi détaillé qu'il est possible et celle qui permet de relier les dépôts contemporains ou d'âge différent entre des sites plus ou moins éloignés. Les moyens de corrélation (géochronologiques, lithologiques, paléontol […] Lire la suite
SUBDUCTION
Dans le chapitre « Vitesse de subduction » : […] La mesure de la vitesse de subduction a jusqu'à présent été indirecte. Elle résulte d'une analyse globale du mouvement des plaques, ce qui permet de définir des vitesses de convergence qui tiennent compte, à l'échelle du globe – supposé de dimension constante –, des ouvertures océaniques, mesurées grâce aux anomalies magnétiques du fond des océans, et du déplacement des continents, mesuré par le […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Jean-Pierre VALET, « PALÉOMAGNÉTISME », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 06 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/paleomagnetisme/