MONGOLIE, histoire
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La Haute Asie prémongole
Par les caractères et les formes tant de ses traits géographiques que de sa vie économique, sociale et culturelle, la Mongolie se place au centre d'un hinterland asiatique que limitent les chaînes himalayennes, le Saian-Altai, le Pamir et les monts Xing'an (ou Khingan). Sur cet immense territoire steppique bordé de hautes montagnes et s'ouvrant respectivement à l'est et à l'ouest sur les plateaux iraniens et les plaines chinoises, les populations anciennes de l'Asie centrale ont joué un rôle fondamental : par elles se trouvèrent mises en contact les diverses cultures agricoles ; elles eurent aussi une influence déterminante sur l'apparition de l'élevage, source de la première différenciation socio-économique des mondes préhistoriques.
Une riche industrie lithique
Les découvertes archéologiques faites par les savants soviétiques et mongols, principalement depuis 1960, et, depuis 1992, par la Mission archéologique française sous l'égide de l’U.N.E.S.C.O., ont comblé de vastes lacunes. De nombreux sites paléolithiques inscrits dans leur contexte stratigraphique ont prouvé l'existence d'un âge de la pierre taillée sur tout le territoire actuel de la République mongole. Fonds de cabanes, établissements saisonniers ou ateliers ont livré le témoignage d'une riche industrie lithique. Les pièces les plus anciennes proviennent de l'extrémité orientale de l'Altai du Gobi (Bogdo-somon). Ce sont des outils à faciès levalloisien et levalloiso-moustérien du type Quina. À Baga-Bogdo, les outils les plus caractéristiques sont de grands éclats massifs dont le plan de frappe présente un profil « en chapeau de gendarme ». Dans cette même région apparaissent des nucléus cordiformes ou triangulaires dont le plan de frappe est incliné par rapport à l'axe. Dans la vallée de l'Orkhon, le faciès des outils est aussi levalloiso-moustérien avec, dès les premières couches, des grattoirs et des nucléus du type sibérien déjà évolué. Dans la vallée du Selenge, les cultures sont plus tardives ; mai [...]
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l’article se compose de 27 pages
Écrit par :
- Françoise AUBIN : directeur de recherche au C.N.R.S. et à la Fondation nationale des sciences politiques (C.E.R.I)
- Vadime ELISSEEFF : conservateur en chef du musée Guimet, directeur d'études à l'École pratique des hautes études en sciences sociales
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AFGHANISTAN
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AÏMAG
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ALEXANDRE IAROSLAVITCH NEVSKI (1220-1263)
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ASCELIN NICOLAS ANSELME dit (XIIIe s.)
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Voir aussi
- CULTURES D' ANDRONOVO
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- SITE PRÉHISTORIQUE DE BAYAN-ZUG
- CHINE histoire : l'Empire des Qin aux Yuan (1280)
- CULTURE DE CHIVERA
- DINGLING [TING-LING]
- GRATTOIR outillage lithique
- KARASOUK ou QARASUK
- KIRGHIZES
- TECHNIQUE LEVALLOIS industrie lithique
- INDUSTRIE LEVALLOISO-MOUSTÉRIENNE
- INDUSTRIES LITHIQUES
- TOMBE
Pour citer l’article
Françoise AUBIN, Vadime ELISSEEFF, « MONGOLIE, histoire », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 15 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/mongolie-histoire/