MICROÉCONOMIEÉconomie du bien-être
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Du bien-être individuel au bien-être collectif
Dans le cas d'une personne, la recherche du bien-être le plus élevé consiste à classer les diverses alternatives possibles, puis à choisir celle qui est le plus haut dans ce classement, compte tenu des ressources détenues par la personne. L'issue la meilleure, ou optimale, est définie sans ambiguïté, du moins en théorie. Tel n'est pas le cas lorsqu'on s'intéresse au cas où il y a plusieurs personnes, qui ne classent pas de la même façon les alternatives offertes à la société, dont les ressources sont limitées.
Le théorème d'impossibilité
L'idéal serait d'avoir une règle qui permette de déduire un classement collectif cohérent à partir des classements individuels ; il suffirait alors de choisir l'alternative la plus haute dans ce classement, compte tenu des ressources dont dispose la société, pour résoudre sans contestation possible, le problème du bien-être collectif. En fait, une telle règle n'existe pas. Il y a plus de deux siècles, Condorcet l'avait déjà remarqué à propos du vote (paradoxe de Condorcet). Dans un ouvrage publié en 1951, intitulé Choix collectif et préférences individuelles, Kenneth Arrow le montre de façon générale. Il prouve que la seule règle permettant de déduire un classement collectif cohérent à partir des classements individuels est la règle dictatoriale, qui consiste à prendre pour classement collectif celui d'un individu particulier. On parle à ce propos du « théorème d'impossibilité » d'Arrow. Dans le cas du bien-être, ce résultat découle du fait que les diverses alternatives que l'on cherche à classer se traduisent par des répartitions des ressources différentes entre les membres de la société, chacun préférant celle qui lui procure la plus grande satisfaction. Les intérêts étant contradictoires, du moins en partie, on comprend qu'il ne puisse pas y avoir d'issue consensuelle.
Malgré l'existence du théorème d'impossibilité d'Arrow, la recherche du bien-être collectif demeure – tout comme on continue à voter, malgré le paradoxe de Condorcet. Les critères retenus sont tous critiquables, parce q [...]
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Écrit par :
- Emmanuelle BÉNICOURT : maître de conférences en sciences économiques au laboratoire CRIISEA, universIté de Picardie Jules Verne
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Pour citer l’article
Emmanuelle BÉNICOURT, « MICROÉCONOMIE - Économie du bien-être », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 15 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/microeconomie-economie-du-bien-etre/