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MÉTAUX Métallogénie

Contrôles et guides

L' apparition d'une concentration minérale anormalement élevée au point de vue géochimique, la situation même d'un gisement métallifère, etc., sont toujours en relation avec certains faits géologiques spécifiques, dits contrôles. Ces contrôles sont de nature, d'ordre, d'importance différents et variés. Certains n'ont qu'une valeur plus ou moins locale et ne s'appliquent qu'à un district minier, ou même seulement à une partie de gisement. D'autres, au contraire, ont une importance régionale et s'appliquent à un groupe de districts, ou à une aire. D'autres, enfin, ont une valeur générale et quasi universelle : par exemple, les gisements de chromite, dans leur très grande majorité, sont associés dans le monde à des hyperbasites. Les deux derniers types de contrôles s'apparentent aux métallotectes.

Les contrôles locaux, d'abord, mis en évidence dans certains secteurs, dans certains gisements ou districts, d'une part, puis les contrôles régionaux reconnus ensuite dans une région, qui devient de référence, d'autre part, constituent autant de guides lors de l'étude et de la prospection soit des régions voisines, soit de régions géologiquement (c'est-à-dire pétrographiquement, paléogéographiquement, structuralement, tectoniquement, minéralogiquement...) analogues.

Ces deux notions de contrôles-métallotectes et de guides sont fondamentales en métallogénie, en géologie minière et en prospection minière. Si le hasard, les heureux concours de circonstances ou la chance ont, jadis, pu amener la découverte de gisements affleurants importants, seule, aujourd'hui, la bonne connaissance des guides de la minéralisation considérée peut amener celle, systématique, des gisements non affleurants encore inconnus.

Dans le cas des dépôts syngénétiques sédimentaires, l'horizon minéralisé, son toit ou son mur s'ils ont des caractères particuliers, ou tout niveau repère bien défini stratigraphiquement par rapport à l'horizon minéralisé, constitue le guide direct à chercher. Généralement, on peut parler plutôt de guide litho-stratigraphique.

Dans le cas des dépôts syngénétiques intramagmatiques (pseudo-stratiformes), la localisation des principales occurrences de chrome ou de platine à un niveau bien précis constitue, par exemple au Bushveld (Afrique du Sud), un guide pétrographique d'importance régionale.

Dans le cas des dépôts épigénétiques, la localisation des minéralisations argentifères de l'ouest du Mexique dans une andésite, et non pas dans les rhyolites, rhyodacites et dacites associées, en est un autre exemple.

Les guides morphologiques sont très variés et s'appliquent aux dépôts formant soit un relief, soit un creux topographique. Ils sont aisément repérables sur des photographies aériennes ou des images spatiales. Dans le premier cas, ce sont l'horizon sédimentaire dégagé par l'érosion, le creston des filons argento-plombifères du sud de la Meseta ibérique, le relief en inselberg des younger granites d'Afrique occidentale et centrale, au voisinage desquels on recherchera les éluvions et alluvions stannifères associées, etc. Dans le second cas, ce sont la gangue carbonatée, ou très pyriteuse, de certains filons, les poches de dissolution affleurantes, l'aire d'oxydation ou de lessivage, et aussi les dépressions qui sont dues aux travaux miniers antiques.

Les guides physiographiques s'appliquent aux concentrations résiduelles (cuirasse latéritique sur substratum pénéplané à nickel silicaté, en Nouvelle-Calédonie, par exemple) ainsi qu'aux concentrations détritiques.

Les roches compétentes, se fracturant facilement, sont plus favorables à la minéralisation que les roches incompétentes, plastiques. Dans le district espagnol de Linares-La Carolina, les grands filons[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, chargé de recherche au C.N.R.S.

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