PERSANE LITTÉRATURE
AHMET PACHA (mort en 1497)
Le nom d'Ahmet pacha (Aḥmad pacha, Ahmet pa,sa) évoque un tournant important de la littérature turque, puisqu'on le considère comme le père de la poésie ottomane. C'est sous Mehmet II le Conquérant (1432-1481) que le turc devient la langue littéraire officielle, mais l'arabe et surtout le persan l'emportent sur le turc, qui devient parler populaire. Avec Ahmet pacha et jusqu'au grand Bāki, le genr […] Lire la suite
ANVARĪ AVḤAD AL-DĪN MUḤAMMAD (1125?-1189 ou 1191)
L'un des plus brillants panégyristes persans du xii e siècle. Anvarī passe sa jeunesse à Tūs, où il étudie la littérature, les mathématiques, la philosophie et la métaphysique. Admis à la cour du sultan seldjūkide Sandjār, il jouit de grandes faveurs. Durant la captivité de son protecteur, il compose une élégie célèbre, Larmes du Khorassān , décrivant les dévastations de cette province par les Gh […] Lire la suite
APOCALYPTIQUE & APOCRYPHE LITTÉRATURES
Dans le chapitre « La littérature apocalyptique » : […] Comme repère originel de l'écriture apocalyptique, il faut placer la destruction du Temple de Jérusalem en 587 avant J.-C. et l' Exil à Babylone. Occasion d'un croisement religieux et culturel aux effets imprescriptibles, l'Exil entraîna une renaissance véritable, caractérisée par le maintien de l'essentiel éthique, voire culturel, d'une religion nationale, celle de Moïse, conservée aussi pure que […] Lire la suite
ARABE (MONDE) - Littérature
Dans le chapitre « L'origine d'une rupture » : […] Le contexte historique qui a présidé à cette conception de la prose explique, en grande partie, cette destinée. En effet, mis à part quelques pratiques orales de valeur inégale et de préoccupations diverses, et malgré les affirmations peu fondées de certains défenseurs, outranciers, de l'arabité, la prose a vu le jour vers la fin du i er siècle grâce à des éléments étrangers, iraniens surtout, q […] Lire la suite
‘AṬṬĀR FARĪD AL-DĪN MUḤAMMAD B. IBRAHĪM dit (1119 env.-env. 1190)
Poète persan du xii e siècle, ‘Aṭṭār fut un maître, car s'il rassemble les conceptions évoluées d'un milieu de spirituels cheminant vers le mystère divin, son but est de guider. Il décrit une expérience qui lui semble concerner la condition humaine tout entière, celle de l'homme qui, pour cesser d'être dérouté, doit entreprendre vers le fond de l'âme un itinéraire périlleux ; il veut le conduire […] Lire la suite
BEHBAHANI SIMIN (1927-2014)
La poétesse iranienne Simin Behbahani fut surnommée la « lionne d’Iran » pour avoir défié les autorités de son pays avec éloquence et fait entendre, dans son œuvre, son opposition inébranlable à l’oppression et à la violence. Siminbar Khalili, son vrai nom, naît à Téhéran le 20 juillet 1927. À partir de 1951, année de publication de son premier recueil, elle revisite les formes de la poésie clas […] Lire la suite
BĪRŪNĪ (973-1050)
Abū l-Rayḥān Muḥammad b. Aḥmad al-Bīrūnī (ou Bērūnī) naquit à Kāth, capitale du Khwārizm, ou peut-être dans un faubourg d'où il aurait tiré son nom de Bīrūnī (persan : bīrūn , à l'extérieur). Selon A. M. Belenitski, il serait issu d'une famille pauvre et artisanale (il fait lui-même allusion à la gêne qu'il connut étant jeune, et il parle de sa mère en la désignant, selon une expression coranique […] Lire la suite
DAQĪQĪ ABŪ MANṢŪR MUḤAMMAD IBN AḤMAD (mort en 976/81)
Panégyriste des princes samanides, Abū Mansūr Muḥammad ibn-Aḥmād Daqīqī est l'un des plus grands poètes du x e siècle. Sur l'ordre du souverain samanide Abū Ṣalāh Mansūr ibn-Nūh, il commence la versification d'un poème épique appartenant à la tradition nationale, connu sous le nom de Goshtāsb-Namā . Ce poème, relatif au roi Goshtāsb et à la prédiction de Zoroastre, décrit le combat entre Goshtāsb […] Lire la suite
DĪWĀN, Hafiz de Chiraz - Fiche de lecture
Cinq cents ghazals environ composent le Dīwān du poète persan Hāfiz (1320 env.-1389 ou 1390) , mais il n'existe aucune copie de ce recueil datant de son vivant. Qu'il l'eût publié en 1368 n'est qu'une légende ; le nombre des poèmes diffère selon les manuscrits et s'amplifie avec le temps. D'origine arabe, le ghazal est, en littérature persane, le mode d'expression de la poésie lyrique, soit de […] Lire la suite
DJALĀL AL-DĪN RŪMĪ ou GALAL AL-DIN RUMI (1207-1273)
Poète persan né à Balkh, dans le Khorasan, mort à Konya, où son père, Bahā al-Dīn Walad, théologien éminent, avait été invité par le sultan seldjoukide à diriger une madrasa. Après avoir passé plusieurs années d'études à Alep et à Damas, où il rencontra sans doute Ibn al-‘Arabī, Djalāl al-Dīn s'installe à Konya, où il enseigne la jurisprudence et la loi canonique, succédant ainsi à son père et ent […] Lire la suite
DJĀMĪ (1414-1492)
La famille de Djāmī (Mawlānā Djāmī) est originaire de Dasht, village de la région d'Iṣfahān ; son père quitta Djām pour regagner sa région natale, en compagnie de son fils encore enfant. Djāmī étudiera la littérature et la théologie et adhérera bientôt à la secte sūfi des naqshbandi. Il effectue le pèlerinage à La Mekke, se rend à Damas et à Tabrīz avant de se fixer à Hārat. Sa vie à la cour ne s […] Lire la suite
DJOVAYNĪ (1226-1283)
Né dans le petit village de Azādvār du district de Djovayn (à l'ouest du Khurasān) et mort à Arrān. ‘Alā al-Dīn ‘Aṭā Malik Djovaynī (ou Djuwaynī) est l'un des plus grands historiens de l'époque mongole. Son ouvrage principal, Tārikh-e Djahān Goshāy , donne des indications sur sa vie : très jeune, et contre le gré de son père, il choisit la carrière de fonctionnaire et entre au service des souverai […] Lire la suite
FIRDOUSI (940 env.-env. 1020)
Le grand poète épique de la littérature persane est un de ces hommes qui viennent bien à leur temps. Du fond des âges, par oral, par écrit, la culture iranienne avait amassé quantité de matériaux divers, tels les mythes de l'Iran païen, l'histoire du monde vue par Zoroastre, les gestes princières des Scythes ou des Parthes, des chroniques, des romans et des ouvrages didactiques. Des compilations […] Lire la suite
FOUZOÛLÎ (1495 env.-env. 1556)
Dans le chapitre « Poète polyglotte et théologien » : […] On possède peu d'informations biographiques précises sur Fouzoûlî ; cette carence s'explique en grande partie par les bouleversements politiques survenus dans la région de l'Irak où il vécut. On peut, par des recoupements, fixer approximativement la date de sa naissance aux environs de 1495. Le lieu n'en est pas connu avec certitude : vraisemblablement Karbalā', mais, en tout cas, une localité de […] Lire la suite
GÜLSHEHRI (XIVe s.)
Par son ancienneté et la qualité de sa poésie, Gülshehri, en réalité Sheikh Ahmed, est l'un des principaux représentants de la tradition iranienne ; sa fidélité au classicisme persan autoriserait même à le qualifier de puriste. Les données biographiques sont des plus vagues ; on considère seulement comme acquis qu'il vécut à la fin du xiii e et dans la première moitié du xiv e siècle, à Kirsehir […] Lire la suite
ḤĀFIẒ DE CHĪRĀZ (1320 env.-env. 1389)
S'il est vrai que des affinités de pensée lient étroitement les écrivains majeurs d'un pays et le peuple auquel ils appartiennent, Ḥāfiẓ peut être considéré comme un exemple particulièrement remarquable à cet égard dans la littérature persane. Au mépris des contraintes religieuses et sociales qui sévissaient à cette époque de fanatisme et d'obscurantisme virulents, où les moindres écarts aux conv […] Lire la suite
IQBĀL MOHAMMAD (1873-1938)
Philosophe et poète qui contribua à la fondation du Pakistan, Iqbāl (Ikbāl) est né au Pandjāb, dans une famille de brahmanes du Cachemire convertis à l'islam depuis trois siècles. Il se rend en Europe en 1905, où il rencontre notamment Mac Taggart et Bergson ; il étudie à Cambridge, soutient en Allemagne un doctorat de philosophie sur la métaphysique en Perse et professe quelque temps l'arabe à l' […] Lire la suite
IRADJ MIRZĀ (1874/75-1926)
Membre de la branche cadette de la famille royale des Qadjar, le poète persan Iradj Mirzā reçoit une excellente éducation qui lui donne une parfaite maîtrise de l'arabe et du français ; de plus, il est familier de l'anglais et du russe. Il se trouve placé au confluent des cultures orientale et occidentale. Il accepte quelque temps de remplir les fonctions de poète officiel, mais sa nature calme et […] Lire la suite
ISLAM (La civilisation islamique) - La philosophie
Dans le chapitre « La philosophie en Iran » : […] Si la tradition philosophique de la falsafa prend fin avec la polémique d'Ibn Rushd, cet événement n'épuise pas la vitalité de la philosophie islamique. Les penseurs iraniens n'ont cessé d'en nourrir la pensée, et cela pendant dix siècles. Rédigeant leurs traités en arabe ou en persan, les philosophes iraniens ont conçu leur œuvre comme une explicitation métaphysique du fait prophétique muhammad […] Lire la suite
KHAYYĀM ‘UMAR (1021 env.-env. 1122)
Dans le chapitre « Un poète controversé » : […] Malgré toute leur importance, ces travaux, loin de donner satisfaction à l'auteur dans ses recherches métaphysiques, ont provoqué chez lui de vifs sentiments de déception et d'amertume. Khayyām a exprimé ces sentiments dans de parfaits poèmes épigrammatiques appelés rubā‘iyyāt (singulier rubā‘i , qu'on pourrait traduire en français, faute de terme propre, par le mot « quatrain »). Probablement d' […] Lire la suite
LAYLI ET MADJNŪN, Nizami de Gandje - Fiche de lecture
Laylī et Madjnūn est le troisième des cinq poèmes du poète persan Nizāmī (1141 env.-env. 1209) dont l'ensemble, réuni postérieurement à la mort de l'auteur, est connu sous le nom de Pandj gandj ( Les Cinq Trésors ) ou Khamsé (« cinq »). Il s'agit d'un masnavi , forme poétique d'origine probablement persane dans laquelle la rime change à chaque distique, les deux vers du distique rimant entre eu […] Lire la suite
LYRISME
Dans le chapitre « Le lyrisme persan » : […] On a donné bien des définitions pour le lyrisme, depuis le recours à l'étymologie (« toute poésie accompagnée par la lyre ») jusqu'à la platitude de Paul Valéry (« le développement d'une exclamation »). Au vrai, c'est, avant tout, un cri ; les Iraniens disent : « un chant » ( ghenâ ). C'est l'expression intime, condensée, cadencée, d'une « strophe » dont le lien avec la musique est évident. La for […] Lire la suite
NESIMĪ (mort en 1404)
Né dans la région de Bagdad et vraisemblablement d'origine turkmène, Nesimī est un grand poète du Divan, mais surtout un poète mystique. Le rôle de cet adepte du houroufisme fut en effet fondamental pour la propagation de cette croyance en Asie Mineure. Il connut d'ailleurs une mort atroce à cause de ses vers jugés blasphématoires et hérétiques par l'orthodoxie sunnite qui ne pouvait tolérer l'exp […] Lire la suite
NIẒĀMĪ ou NEZAMÉ DE GANDJE (1140 env.-env. 1202)
La tradition littéraire iranienne veut que chaque genre ait son maître unique et irréfutable. Si Ḥāfiẓ, Khayyām et Firdūsī passent respectivement pour les plus illustres représentants du ghazal , du rubā'ī et du ḥamasa (épopée héroïque), Niẓāmī de Gandje (Nézāmi-è Gandjavi), lui, est considéré par les critiques comme celui de l'épopée romanesque, genre auparavant traité sans grand succès par Fird […] Lire la suite
PERSE - Langues et littératures
Dans le chapitre « Des richesses enfouies » : […] Par littérature persane, on entendra ici l'ensemble des écrits en persan qui ont contribué à former l'homme selon les normes de la culture de l'Iran à l'époque islamique, ou bien qui sont les expressions variées de l'homme dépendant de cette culture. Il s'agit essentiellement d'un homme « classique » : attaché à une tradition, il a conçu sa culture comme une totalité aux domaines inséparables ; a […] Lire la suite
QĀ'IM MAQAM
Hauts fonctionnaires tous les deux, le père, ‘Isā (1779-1835), et le fils, Abū l-Qāsim (mort en 1831) furent surnommés Qā'im Maqam, ce qui signifie littéralement « qui remplace » ou « lieutenant », parce qu'ils jouèrent un rôle extrêmement important en remplaçant le shāh de l'Empire perse dans l'exercice du pouvoir. Le fils, tombé en disgrâce à la mort de Fath ‘Alī, fut exécuté sur les ordres du s […] Lire la suite
RUBĀ‘IYYĀT, Umar Khayyam - Fiche de lecture
De son temps, c'est à son œuvre de savant que le persan ‘Umar Khayyām (1047 env.-1122 env.) doit son renom, et c'est comme tel qu'il fut d'abord connu en Europe. Ses contemporains eurent le plus grand respect pour le « successeur d'Avicenne », mais aucun ne mentionne ses Rubā‘iyyāt (ou « quatrains »), dont la tradition ne lui fut attribuée que postérieurement. En tant que mathématicien et astrono […] Lire la suite
SA‘DI (1213?-1291)
Parmi les auteurs classiques de l'Iran, il convient de réserver une place à part à Cheikh Sa‘di de Chirāz, dont l'œuvre – en particulier le Gulistān et le Boustān – jouit depuis plus de six siècles d'une très grande popularité non seulement en Iran mais dans d'autres pays de l'Orient comme l'Inde ou la Turquie. C'est aussi par la traduction d'une partie de cette œuvre prestigieuse que l'Occident […] Lire la suite
SANĀ'I (1080 env.-env. 1131)
C'est sous le nom de Sanā'i qu'est connu Abū'l-Majd Majdud, l'un des trois grands auteurs de masnavis mystiques avec ‘Attār et Djalāl al Dīn Rūmī. On sait peu de chose sur sa vie. Il vécut à la cour de Ghazni auprès du sultan Bahrām Shāh (1118-1157) en tant que poète et panégyriste officiel. Touché par l'enseignement et la pratique soufie, il quitte Ghazni pour Marw et s'engage à partir de ce mome […] Lire la suite
SOHRAWARDĪ ou SUHRAWARDĪ SHIHĀBODDĪN YAHYĀ (1155-1191)
Par sa philosophie de l'illumination ( ishrāq ), Sohrawardī a renouvelé la mystique islamique. Il interprète le monde comme l'effusion hiérarchisée des lumières immatérielles, tombant sur l'écran ténébreux de la matière. Il unit l'héritage d'Aristote et d'Avicenne à une gnose visionnaire inspirée des sages grecs et des religions de l'ancien Iran. Son Livre de la sagesse orientale a décidé du dest […] Lire la suite
TIMURIDES ou TIMOURIDES LES (1370-1506)
Avant sa mort, Tamerlan (1336-1405) avait divisé les restes de son vaste empire entre ses fils et ses petits-fils. Une fois disparue la crainte que leur inspirait sa terrible présence, ses premiers successeurs ne furent le plus souvent que des princes locaux au Khorāsān et en Transoxiane. C'est seulement après des années de luttes que son fils cadet Shāh Rokh (1405-1447) parvint à s'affirmer comme […] Lire la suite
TURQUIE
Dans le chapitre « L'influence persane » : […] Avec la traduction et l'assimilation des œuvres persanes de première importance ('Attār, Saadi), la métrique de la poésie ( aruz ) , empruntée à l'arabe, perturbe le génie de la langue turque, aussi bien dans sa structure que dans son vocabulaire, du fait qu'elle est fondée sur des syllabes longues et brèves tandis que le turc ne possède normalement que des syllabes brèves. En outre, la poésie du […] Lire la suite
ZĀKĀNĪ ‘UBAYD-I (1300 env.-1371)
Venu jeune à Chirāz, pour y parfaire pendant quelques années sa formation, ‘Ubayd-i Zākānī retourne à Qazwīn, sa ville natale, en tant que juge, avant de se rendre à Bagdad. On connaît mal la vie de ce contemporain de Hāfiz, peut-être à cause du peu d'estime qu'il inspire : même ses œuvres sérieuses sont truffées d'anecdotes, d'allusions scabreuses et de satires violentes. Pourtant, c'est vraisemb […] Lire la suite
Illustration d'un épisode du Livre des rois (Sah Nameh), poème épique perse, vers 1590 National Museum of India, New Delhi
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Miniature moghole, feuille du Shah-name
Rustam, le héros du Shah-nama (Livre des Rois), poème épique perse de Firdousi, tue le démon Miniature moghole,
Crédits : Bridgeman Images
Prise de Bagdad par les Mongols
La prise de Bagdad par les troupes mongoles de Hulagu, le petit-fils de Gengis khan, en 1258, marque la fin du califat abbasside Miniature persane tirée de l'Histoire des Mongols de Rachid al-Din Bibliothèque nationale, Paris
Crédits : VISIOARS/ AKG