FERRÉ LÉO (1916-1993)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Cette blessure d'où je viens
Il naît à l'abri de la Première Guerre mondiale dans la principauté de Monaco. Son père, Joseph, est directeur du personnel de la Société des bains de mer, et sa mère, Marie (dite Charlotte), possède un atelier de couture. Lucienne, sa sœur, a trois ans. Ses grands-parents maternels, Scotto, sont venus d'Italie. Du côté Ferré, le grand-père, cocher de fiacre à Nice, est originaire du Piémont.
En 1923, il rejoint la chorale de la maîtrise de la cathédrale de Monaco et, cette même année, commence à apprendre le solfège et l'harmonie. À l'âge de neuf ans, il devient pensionnaire dans le collège Saint-Charles de Bordighera, situé de l'autre côté de la frontière, entre Vintimille et San Remo. Il passe huit années dans cet établissement chrétien dont il parlera souvent comme d'une prison. Mussolini a pris le pouvoir en octobre 1922, trois ans auparavant, et la tendance italienne est à l'autoritarisme. Il va très vite prendre en grippe ces hommes en soutane qui lui ont attribué un numéro de matricule, le « 38 », pour marquer ses vêtements, ses couverts, ses livres, ses cahiers, sa trousse de toilette. C'est à cette époque que naît ce sentiment de solitude qui ne le quittera plus. Seules joies pour ce garçon qui rêve de musique, il joue du piston dans la fanfare et chante dans la chorale.
En 1934, il passe le baccalauréat avec succès. À l'automne de 1935, il monte à Paris pour suivre des études de droit qui aboutiront en 1939 à l'obtention d'un diplôme de sciences politiques. Il fait son service militaire avant d'être démobilisé en 1940. De retour à Monaco, il occupe un poste de distributeur de bons de ravitaillement aux hôteliers. Il se marie en octobre 1943 avec Odette Schunck, la fille de l'administrateur du théâtre de l'Étoile à Paris. Radio Monte-Carlo l'engage comme homme à tout faire : speaker, bruiteur ou pianiste. Il commence à composer des chansons, les montre à Charles Trenet qui les juge intéressantes mais qui lui déconseille de les chanter lui-même. [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 3 pages
Écrit par :
- Alain POULANGES : auteur
Classification
Autres références
« FERRÉ LÉO (1916-1993) » est également traité dans :
ARRANGEURS DE LA CHANSON FRANÇAISE
Dans le chapitre « Années 1950 : les arrangeurs des monstres sacrés de la chanson française et l’arrivée du vinyle » : […] À partir du début des années 1950, les 78-tours sont progressivement remplacés par les disques vinyle 45-tours et 33-tours, popularisés auprès du grand public grâce aux progrès des techniques d’enregistrement (magnétophones multipistes, stéréophonie, etc.) et à la diffusion de la musique (juke-box, radio dont celle au transistor, télévision). Ce nouveau support permet l’enregistrement de plusieur […] Lire la suite
LAVILLIERS BERNARD (1946- )
Dans le chapitre « Carnet de voyage » : […] En 1980, avec O Gringo (enregistré entre Kingston, New York, Rio de Janeiro et Paris), Bernard Lavilliers inaugure une formule qui deviendra sa marque de fabrique : le carnet de voyage. Se faisant chroniqueur, il prendra désormais l'habitude de poser ses bagages pendant quelques mois dans un endroit du monde – généralement où règnent la misère et la violence – avant, une fois imprégné de l'ambian […] Lire la suite
SAUVAGE CATHERINE (1929-1998)
Faute d'avoir été une chanteuse populaire, Catherine Sauvage reste l'image témoin, lumineuse et concrète, d'une époque majeure de l'après-guerre, fertile en utopies et en combats. Jeanine Saunier – tel est son nom – naît à Nancy en 1929. C'est par le théâtre qu'elle fait l'expérience de la scène. Théâtre amateur pendant la guerre ; puis une expérience significative : un spectacle Brecht à Lyon (1 […] Lire la suite
Pour citer l’article
Alain POULANGES, « FERRÉ LÉO - (1916-1993) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/leo-ferre/