LA FÉLINE, film de Jacques Tourneur
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Avec Citizen Kane (1941) puis La Splendeur des Amberson (1942) d'Orson Welles, la compagnie Radio Keith Orpheum (R.K.O.) renouvelle le cinéma américain. L'arrivée de Val Lewton au poste de producteur constitue un autre tournant. Il est en effet chargé d'étendre le catalogue des films d'horreur de série B. Le premier d'entre eux sera La Féline (Cat People), réalisé par Jacques Tourneur (1904-1977). D'autres suivront, comme Vaudou (I Walked With a Zombie, 1943) et L'Homme-léopard (The Leopard Man, 1943) qui bousculent les conventions du genre. Ces réalisations jalonneront l'âge d'or des années 1940, jusqu'au rachat de la R.K.O. par l'excentrique Howard Hughes.
Rencontre entre un poète russe (Val Lewton) et un esprit cartésien (Jacques Tourneur), La Féline est un film-manifeste : on ne produit pas l'horreur en exhibant des monstres, mais en les dissimulant. La scène de la piscine – où une panthère invisible, à peine présente par quelques feulements, terrorise une jeune femme et impressionne le spectateur – reste l'emblème de cette esthétique de la suggestion. Tourneur faillit se faire renvoyer pour n'avoir pas filmé cette panthère, mais le succès du film fut tel –il battit à Los Angeles le record de durée d'exclusivité établi par Citizen Kane – que, au contraire, le cinéaste fit par la suite à la R.K.O. certains de ses meilleurs films, dans une réelle liberté.
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Écrit par :
- Jacques AUMONT : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle, directeur d'études, École des hautes études en sciences sociales
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Jacques AUMONT, « LA FÉLINE, film de Jacques Tourneur », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 03 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/la-feline/