MALÉVITCH KASIMIR (1878-1935)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
L'architecture
Là encore, il faut remonter à l'exposition 0,10 : on peut voir sur un des tableaux exposés un volume axonométrique, et c'est cette utilisation précoce d'un tel mode de représentation des volumes qu'invoquera plus tard Malévitch pour témoigner de son intérêt initial pour l'architecture. La question qu'il se pose, dès ses premiers Planites et Architectones (dont un certain nombre ont été donnés – en pièces détachées – au Musée national d'art moderne), reprend l'interrogation qu'il portait sur la peinture : quel est le degré zéro de l'architecture ? Elle n'est pas à chercher du côté de l'utilité, de la fonction, de la solidité (« l'architecture commence là où il n'y a plus de but pratique. L'architecture en tant que telle »), mais de la mise en forme de l'espace au moyen d'oppositions fondamentales (verticale/horizontale ; plein/vide). Ces maquettes ne furent aucunement conçues en vue d'une quelconque construction mais comme modèles théoriques. Comme les maquettes élaborées au même moment par Van Doesburg et Van Eesteren pour l'exposition De Stijl à Paris, elles entendaient démontrer la possibilité d'une architecture « abstraite », libérée des liens avec la Terre (dont de la loi de la gravitation universelle) et de toute conception anatomique du bâtiment. Éléments porteurs et portés y ont même valeur (ils font partie d'un ensemble dont la fonction, en tant qu'élément de l'espace, est paradoxalement de déclarer l'infinité de cet espace).
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 6 pages
Écrit par :
- Yve-Alain BOIS : professeur d'histoire de l'art à l'université Harvard
Classification
Autres références
« MALÉVITCH KASIMIR (1878-1935) » est également traité dans :
CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH. L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK 1918-1922 (exposition)
Près de quarante ans après l’emblématique Paris-Moscou 1900-1930 (1979), l’exposition Chagall, Lissitzky, Malévitch : l’avant-garde russe à Vitebsk, 1918-1922 (Paris, Musée national d’art moderne – Centre Georges-Pompidou, 18 mars - 16 juillet 2018) adopte un angle d’approche inédit face à un corpus désormais célèbre. Au lieu de livrer un […] Lire la suite
ÉCRITS, Kasimir Malévitch - Fiche de lecture
Lorsque Kasimir Malévitch (1878-1935) présente au printemps 1915 un ensemble de toiles dites « alogistes » à l'exposition Tramway V (à Saint-Pétersbourg, alors Petrograd), il lance dans le catalogue cette boutade : « Le contenu de ces tableaux n'est pas connu de l'auteur. » Quelq […] Lire la suite
KAZIMIR MALEWICZ, LE PEINTRE ABSOLU (A. Nakov)
Quatre ans après le catalogue raisonné de Malewicz et malgré maintes vicissitudes éditoriales, paraissait enfin en 2006 la somme d'Andréi Nakov, Kazimir Malewicz, le peintre absolu (Thalia Édition). Et l'on ne peut que saluer l'aboutissement d'un projet initié dès la fin des années 1950 par Carl Gutbrot des éditions Du Mont Schauberg et confié à Nakov depuis 1979. Un projet qui […] Lire la suite
MALÉVITCH DANS LES COLLECTIONS DU STEDELIJK MUSEUM D'AMSTERDAM (exposition)
« Nous devons méditer le fait que Malévitch a manqué de n'être qu'une trace mythologique dans l'histoire de l'art. » Comme le rappelle Jean-Claude Marcadé, spécialiste de son œuvre, dans le catalogue de cette exposition, sans d'heureux concours de circonstances et sans la clairvoyance de quelques acteurs du monde de l'art, l'œuvre de […] Lire la suite
SUPRÉMATISME (SUPREMUS N° 58 AVEC JAUNE ET NOIR) (K. Malévitch)
Cette œuvre de Malévitch, réalisée en 1916, apparaît comme un dépassement de ce « zéro des formes » que l'artiste avait atteint avec son Quadrangle noir (1913). D'emblée, il nous faut admettre que la réalité, ainsi qu'elle l'était pour Malévitch, est « un phénomène purement pictural... » (Des nouveaux systèmes dans l'art, 1919). Dans cette logique, l'image c […] Lire la suite
ABSTRAIT ART
Dans le chapitre « Abstraction, monochromie et fin de l'art » : […] La réduction moderniste conduit la peinture à la stricte monochromie, et on s'est demandé s'il s'agissait encore là d'art abstrait. Dans son journal, Yves Klein répond par la négative : il s'avoue « heureux de ne pas être un peintre abstrait ». Le premier tableau qu'il soumit à l'approbation du monde de l'art ne fut pas acceptée au Salon des réalités nouvelles de 1955. Les membres du comité d'org […] Lire la suite
BARRÉ MARTIN (1924-1993)
Dans le chapitre « Un abstrait entre lyrisme et géométrie » : […] Né le 22 septembre 1924 à Nantes, d'un père architecte qui l'a sans doute éveillé au sens de l'espace à l'échelle humaine, Martin Barré commence des études à l'école des Beaux-Arts de Nantes mais rejoint Paris, dès 1948, où il fréquente assidûment les musées et les quelques galeries d'avant-garde, tout en survivant grâce à de petits métiers. C'est en 1955 qu'il se manifeste véritablement en tant q […] Lire la suite
CONSTRUCTIVISME
Dans le chapitre « L'évolution du milieu russe » : […] Les nombreuses prises de position esthétiques dans les années 1918-1920 et les discussions publiques à l'école d'art Vhutemas sont l'expression d'une lutte acharnée entre les tendances « idéaliste » et « matérialiste » au sein de l'avant-garde russe. Un groupe marxiste s'oppose à l'esthétique antimatérialiste des admirateurs de Kandinsky et de Malevitch. Le titre d'une des nombreuses discussions […] Lire la suite
COSMOS (exposition)
En France, certains conservateurs de musée n'aiment guère les expositions thématiques. Elles ne seraient pour eux qu'un fatras arbitraire, elles feraient fi de l'histoire et du document, bref elles ne seraient pas sérieuses ; elles ne feraient pas avancer l'histoire de l'art, comme les expositions monographiques. Les expositions thématiques comme Le Sexe de l'art au centre Georges-Pompidou en 199 […] Lire la suite
LISSITZKY ELIEZER dit EL (1890-1941)
Dans le chapitre « Le suprématisme et l'Ounovis » : […] En juillet 1919, Lissitzky est invité par Chagall à l'École d'art de Vitebsk, pour y diriger les ateliers d'architecture et de lithographie . Son programme, « Nouvelle Culture » ( L'École et la révolution , n o 24-25, 16 août 1919), définit l'architecture, et plus précisément la « tectonique », comme le fondement de tous les arts. Dès l'automne, Malévitch remplace Chagall au poste de directeur. D […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Yve-Alain BOIS, « MALÉVITCH KASIMIR - (1878-1935) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/kasimir-malevitch/