MARCOU JULES (1824-1898)
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Jules Marcou, géologue français de renommée internationale, homme de terrain et cartographe, est né le 20 avril 1824 à Salins-les-Bains (Jura) et mort à Cambridge (États-Unis) le 17 avril 1898.
Une vocation soudaine de géologue
Jules Marcou est le fils de Jeanne-Antoinette Bordy, qui tient une petite boutique de mode, et de Philippe Marcou, qui a dû arrêter ses études et prendre le poste de secrétaire de mairie à Salins. Malgré leurs maigres ressources, ils soutiendront toujours Jules dans ses entreprises, comme en 1839, quand il entre au collège royal de Besançon, où il rencontre Louis Pasteur. C’est le début d’une longue et indéfectible amitié entre les deux hommes. Intelligent mais fêtard, Jules Marcou, qui a l’esprit critique déjà bien développé, échoue à obtenir son baccalauréat scientifique en 1842. Il se rend alors à Paris où il est admis au collège Saint-Louis pour préparer le concours d’entrée à l’École polytechnique. Malade, il rentre à Salins à l’été de 1843, puis suit le cours de mathématiques spéciales au collège royal de Besançon. Très impliqué dans la discipline, il écrit trois petits articles dans les Nouvelles annales de mathématiques. À nouveau malade, il retourne à Salins en août 1844, toujours sans diplôme…
Un ami de la famille, le docteur Claude-Marie Germain, qui avait suivi les cours de géologie et les excursions de Constant Prévost (1787-1856) à la Sorbonne, l’emmène dans ses courses géologiques. Leur première sortie, en octobre 1844, sur la route de Cernans, près de Salins, décide, selon les propres dires de Marcou, de sa carrière et de sa vie. Germain lui apprend à faire des coupes géologiques, à recueillir les fossiles couche par couche, en bref à découvrir ce qu’est la géologie de terrain.
Bientôt, l’élève dépasse le maître. Germain pousse alors Marcou à prendre contact avec Jules Thurmann (1804-1855), spécialiste suisse de la géologie du Jura. En 1845, à Porrentruy (Suisse), Marcou accompagne Thurmann dans les monts du Jura et découvre sa grande bibliothèque de géologie et de paléontologie, ainsi que sa collection de fossiles qui lui permet de déterminer ceux qu’il a lui-même collectés. Thurmann le met en relation avec divers naturalistes, notamment Louis Agassiz (1807-1873), alors professeur d’histoire naturelle à l’université de Neuchâtel. Ce dernier le prend en amitié et lui propose de publier ses premières observations sur les formations des terrains jurassiques du Jura occidental dans les Mémoires de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel (1846). Ainsi, Marcou, autodidacte soutenu par des naturalistes de renom, bénéficie d’une année de véritable formation en géologie.
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Écrit par
- Françoise DREYER : agrégée de l'université, historienne des sciences, chercheuse associée au Centre François-Viète, université de Nantes
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Médias