JUDAÏSME MÉDIÉVAL
ABRABANEL (1437-1509)
Abrabanel ou Abarbanel (Isaac ben Juda ou Yzḥaq ben Yehūdah) est considéré comme le dernier philosophe juif d'Espagne. Il fut d'abord un homme d'État et servit la maison royale d'Espagne jusqu'à l'expulsion des Juifs, en 1492. Il se réfugia alors en Italie où il composa ses ouvrages, qui consistent surtout en des commentaires. Ces œuvres sont le reflet de l'époque : par leur étendue d'abord et pa […] Lire la suite
ABRAHAM BEN DAVID DE POSQUIÈRES (1125-1199)
Célèbre dans le monde juif du xii e siècle par son école talmudique ( yeshīvah ), Abraham ben David est né à Narbonne, où son père Abraham ben David, qui a eu une influence durable sur son orientation, était président du tribunal religieux. L'école dont il prit la direction à Posquières recevait des savants de tous les pays d'Europe, et plusieurs de ses disciples sont devenus des rabbins et des a […] Lire la suite
ABRAHAM BEN ISAAC DE NARBONNE (1110 env.-1179)
Talmudiste et chef spirituel de la communauté de Provence, Abraham ben Isaac de Narbonne est l'auteur du Sefer Eshkol , son ouvrage le plus célèbre, qui est le premier code de juridiction religieuse écrit dans le sud de la France. Président du tribunal de Narbonne, Abraham jouissait d'une autorité juridique incontestable auprès de ses contemporains ; son disciple le plus connu fut Abraham ben Davi […] Lire la suite
ABRAHAM IBN DAUD dit RABAD Ier (1110 env.-env. 1180)
Historien, philosophe et astronome juif, Abraham ben David Halevi dit Ibn Daud ou Rabad I er (Rabbi Abraham b. David) est connu des théologiens et philosophes latins du Moyen Âge sous le nom d'Avendauth et, notamment, à travers son œuvre de traducteur de l'arabe en latin (dont il s'acquitta parfois en collaboration avec Gundissalinus, comme pour le Fons vitae d'Ibn Gabirol), sous ceux de Jean d' […] Lire la suite
ABRAHAM IBN EZRA (1089-1164)
Commentateur, grammairien, philosophe et astronome, Abraham ibn Ezra, né à Tudela, est l'une des plus grandes figures de la pensée juive du Moyen Âge. Sa carrière se divise en deux périodes bien distinctes. Pendant la première, jusqu'en 1140, il vit en Espagne, où des liens d'amitié le lient à Juda Halévi, dont il épouse la fille. Des cinq fils issus de cette union, un seul, Isaac, est connu. Selo […] Lire la suite
ABULAFIA ABRAHAM BEN SAMUEL (1240-apr. 1291)
Kabbaliste né à Saragosse, Abulafia voyage dès sa première jeunesse en Palestine, où la guerre des chrétiens contre les musulmans l'arrête à Acre et le force à revenir en Europe. Il se marie en Grèce, puis séjourne quelque temps en Italie, à Capoue, où il étudie sous la direction de Hillel ben Samuel de Vérone et de Baruch Togarmi, auteur d'un commentaire du Sefer Yesira . Il commence à enseigner […] Lire la suite
ALBALAG ISAAC (XIIIe s.)
Philosophe et traducteur juif, qui a vécu probablement en Catalogne. Son œuvre principale est la traduction du Magasid al-Falasifa d'al-Ghazali, à laquelle il a joint des notes critiques réunies sous le titre de Tiqqun ha-De‘et (éd. critique G. Vajda, Jérusalem, 1973) et destinées à définir les rôles respectifs de la révélation et de la philosophie dans la pensée juive. Par philosophie, il enten […] Lire la suite
ASHKÉNAZE
Substantif et adjectif, l'appellation « ashkénaze » ( ashkenaz , pluriel ashkenazim ) est appliquée aux juifs de l'Europe occidentale, centrale et orientale qui sont d'origine et de langue germaniques par opposition à ceux qui sont originaires d'Espagne et sont dits séfarades ( sefardim ). Dans la Bible, Ashkenaz est cité parmi les arrière-petits-fils de Noé (Genèse, x , 3 ; I Chroniques, i , 6) ; […] Lire la suite
AVERROÏSME
Dans le chapitre « Averroïsme et penseurs juifs » : […] Il ne semble pas que la doctrine d'Averroès ait influé sur l'histoire ultérieure de la pensée en Islam. En revanche, un certain nombre de penseurs juifs l'ont assimilée, rejetant toutefois certains éléments. Tel Isaac Albalag, qui vécut dans la seconde moitié du xiii e siècle, probablement en Catalogne ; admettant que la vérité est également contenue dans la philosophie et dans la Torah , mais so […] Lire la suite
BENJAMIN DE TUDÈLE (XIIe s.)
Le Juif navarrais Benjamin de Tudèle est sans doute le premier voyageur européen du Moyen Âge qui ait connu la Chine. Écrit en hébreu, son itinéraire fournit un guide touristique et une description économique, ethnique, politique du monde médiéval chrétien, romain et byzantin, juif et arabe vers 1170. […] Lire la suite
CRESCAS ḤASDAÏ BEN ABRAHAM (1340-1410)
Haute figure de la pensée juive d'Espagne à la fin du Moyen Âge, Ḥasdaï Crescas fut à la fois lié à la cour du roi d'Aragon et établi dans les fonctions de grand rabbin de la communauté de Saragosse. À l'orée de ce siècle qui allait être celui de l'expulsion des juifs de la péninsule Ibérique, il composa une chronique des massacres dont furent victimes ses coreligionnaires (et parmi eux son propre […] Lire la suite
ÉLÉAZAR DE WORMS (1163-1235)
Une des figures dominantes du judaïsme allemand au Moyen Âge, Éléazar, né à Mayence, étudie dans les grandes académies talmudiques de France et de la vallée du Rhin. Il appartient à la grande famille des Kalonymides. Son père, Judah ben Kalonymos, lui enseigne la halakah et la théologie ésotérique ; mais, concernant cette dernière, ce fut Judah ben Samuel le Hassid (le Pieux), la plus grande figu […] Lire la suite
GERSHOM DE METZ (960 env.-1028)
Un des maîtres majeurs du judaïsme allemand médiéval. Né probablement à Metz mais ayant vécu surtout à Mayence, Rabbénu Gershom ben Juda fut le disciple de Juda ben Meir ha Cohen Léontin. Il eut pour élèves Eliézer le Grand, Jacob ben Yaqar et Isaac ben Juda. Selon une tradition, son fils aurait été converti au christianisme sous la contrainte lors de l'expulsion des Juifs de Mayence par Henri II […] Lire la suite
GERSONIDE LÉVI BEN GERSHOM dit (1288-1344)
Mathématicien, astronome, médecin, exégète biblique, talmudiste, théologien et philosophe, Gersonide est l'esprit le plus universel du Moyen Âge juif. Il est aussi l'un des plus indépendants, ce qui lui valut d'être attaqué aussi bien par les disciples, de stricte obédience, d'Averroès que par ses coreligionnaires traditionalistes, pour qui, jusqu'à nos jours, il est resté quelque peu suspect. Dan […] Lire la suite
GHETTO
Dans le chapitre « Civilisation du ghetto classique » : […] Dans le ghetto, les juifs, réagissant contre leur rejet du corps urbain, perfectionnent le système de leur communauté médiévale. Des assemblées générales ou restreintes élisent des parnassim ou syndics, des conseils et commissions chargés du gouvernement et de l'administration de leur cité . Celle-ci est réglée par des statuts constitutionnels dits taqqanot , soumis périodiquement à un vote popul […] Lire la suite
GUIDE DES ÉGARÉS, Moïse Maïmonide - Fiche de lecture
Natif de Cordoue, Maimonide (Rabbi Moïse ben Maimon, 1135 ou 1138-1204) dut fuir en Afrique encore enfant, après la conquête de l'émirat par les Almohades. Son œuvre, écrite pour l'essentiel au Caire (il fut médecin à la cour de Saladin), fait de lui à la fois l'une des grandes autorités rabbiniques et le plus radical sans doute des philosophes dans le judaïsme, inspirateur à ce titre de Spinoza. […] Lire la suite
HALLÉVI JUDA (1075 env.-1141)
En butte aux humiliations de la Croix et du Croissant dans l'Espagne chrétienne et musulmane, témoin de la diffusion parmi les juifs de la philosophie gréco-arabe dont il déplore le pouvoir de séduction et les ravages qu'elle provoque, Juda Hallévi, l'un des plus grands poètes de l'« âge d'or » espagnol, est l'auteur d'un ouvrage et le promoteur d'une action qui lui assureront dans le judaïsme un […] Lire la suite
HÉBRAÏQUES LANGUE & LITTÉRATURE
Dans le chapitre « La littérature hébraïque à l'époque médiévale » : […] Après la lente désagrégation du judaïsme palestinien ( iv e - v e s.), le centre de gravité du judaïsme s'est déplacé vers la Babylonie, et les maîtres des académies talmudiques de ce pays (les geonim) devinrent les chefs spirituels du judaïsme tout entier, cela jusqu'au xi e siècle. De toute la Diaspora, on se tournait vers eux pour résoudre les problèmes difficiles de jurisprudence. Toutefois […] Lire la suite
IBN EZRA MOSHE (1060?-? 1139)
Poète et philosophe juif espagnol, appelé aussi Abu Harūn. Né à Grenade, Moïse ibn Ezra apprit la poésie à Lucena. Occupant, semble-t-il, une fonction publique en vue jusqu'en 1090, il dut s'exiler en Espagne chrétienne après la conquête de Grenade par les Almohades. Il mena une existence difficile à la merci de mécènes fortunés dont il chantait les louanges. Son œuvre poétique, qui vise à une per […] Lire la suite
IBN GABBAY MEIR BEN EZECHIEL (1480-1540)
On ne sait que peu de chose concernant l'existence de Meir ben Ezechiel ibn Gabbay, sinon qu'il naquit en Espagne et qu'il en fut expulsé avec ses autres coreligionnaires en 1492, qu'il vécut d'une manière très précaire et, après diverses pérégrinations, qu'il s'établit en Turquie et mourut peut-être en Terre Sainte. Il composa trois ouvrages. Le premier, rédigé en 1507 et intitulé Tōla ‘at Yaaqō […] Lire la suite
IBN GABIROL SALOMON (1020 env.-1057)
Poète et philosophe juif espagnol en qui les Latins virent un penseur arabe du nom d'Avicebron, Shelōmōh ben Yehudāh ibn Gěbirol (Gabirol) est probablement né à Málaga, mais il fut amené encore enfant à Saragosse, où il reçut son éducation ; il était orphelin de père dès son jeune âge et perdit sa mère à vingt-cinq ans. Doté d'une frêle constitution et souvent sujet à des maladies, il mena une exi […] Lire la suite
IBN SHUAIB JOSHUA (1re moitié XIVe s.)
Rabbin et kabbaliste espagnol de la première moitié du xiv e siècle. Joshua ibn Shuaib fut l'élève de Salomon ben Abraham Adret (le RaSHbA) et le maître de Menaḥem ben Aaron ibn Zeraḥ. Il vécut en Navarre, peut-être à Tudèle même. Il doit la notoriété à son œuvre Derashot , qui contient les sermons sur le Pentateuque qu'il donnait dans la synagogue locale (1 re éd. : Constantinople, 1523 ; 2 e […] Lire la suite
ISAAC BEN JACOB AL-FASI (1013-1103)
Auteur du code talmudique le plus important avant le Mishned Torah de Maimonide al-Fasi, né dans la région de Constantine en Algérie, étudia à Kairouan sous la direction, aux dires d'Abraham ibn David, de Nissim ben Jacob et de Ḥananel ben Ḥushiel. Sa formation achevée, il s'installa à Fès (d'où vient son surnom al-Fasi ou Rif, initiales de Rabbi Isaac Fasi) ; il y demeura jusqu'en 1088, date à l […] Lire la suite
ISAAC L'AVEUGLE DE NARBONNE (1160 env.-env. 1235)
Personnage éminent de la kabbale d'Espagne, fils d'Abraham ben David de Posquières. C'est dans cette ville et à Narbonne qu'a vécu Isaac l'Aveugle. Les données biographiques le concernant se limitent aux traditions rapportées par ses élèves (parmi lesquels Azriel, Ezra ben Salomon et Naḥmanide) et reprises par des auteurs plus récents. Son surnom indique qu'il était aveugle, et certains auteurs (I […] Lire la suite
ISRAELI ISAAC BEN SALOMON (850 env.-950)
Contemporain du grand penseur et homme politique juif Saadia Gaon (892-942) et éclipsé par sa gloire, Isaac Israeli (en arabe : Isḥāq ben Sulaymān al-Isrā‘īlī) n'en a pas moins exercé une influence remarquable et durable aussi bien à l'intérieur de la communauté juive qu'au sein de l'islam et du christianisme. Ses traités de médecine sont cités avec respect et admiration et ont fait autorité jusqu […] Lire la suite
JACOB BEN SHESHET (XIIIe s.)
Kabbaliste qui vécut en Catalogne et fit partie du cénacle de Gérone, avec Azriel, Ezra ben Salomon et leur condisciple, plus jeune, Moïse ben Naḥman (Naḥmanide), lequel les dépassa tous en célébrité. La diffusion d'un des écrits de Jacob ben Sheshet a été d'ailleurs en partie due à son attribution, erronée, à Naḥmanide ; il s'agit d'un traité sur « la foi et la confiance » ( Ha Emuna Weha-bittaho […] Lire la suite
JUDAÏSME - La religion juive
Dans le chapitre « La théologie du judaïsme médiéval » : […] La conquête arabe ne fut pas sans effets sur la vie propre d'une grande partie du monde juif. Les groupes minoritaires qui professaient les religions bibliques jouissaient d'un statut relativement favorable auprès des autorités musulmanes. Ainsi purent-ils participer, d'une certaine façon, à la vie sociale du nouvel État islamique. Ils jouèrent surtout un grand rôle dans la transmission au monde […] Lire la suite
JUDAÏSME - Histoire du peuple juif
Dans le chapitre « Le judaïsme au Moyen Âge » : […] Des travaux récents ont montré que l'exilarcat et le gaonat survécurent jusqu'au xiii e siècle, et, dans la France du xi e siècle, Salomon ben Isaac, commentant le texte de la Genèse « Le sceptre ne quittera point Juda » ( xlix , 10), reprend une formule talmudique : « De génération en génération ce sont les exilarques de Babylone qui régentent le peuple avec le sceptre. » Des geonim exercèrent […] Lire la suite
JUDAÏSME - L'art juif
Dans le chapitre « Le Moyen Âge : les manuscrits à peinture » : […] Le livre manuscrit avait un rôle fondamental dans la survie et l'épanouissement de la tradition juive . Assurant la sauvegarde de la langue sacrée, véhicule unique de tout l'héritage religieux, scientifique et littéraire, le livre fabriqué à la main, libre des contraintes sociales qui souvent entravèrent le développement des arts majeurs, devint aussi le support privilégié des aspirations esthétiq […] Lire la suite
KABBALE
Le terme kabbala , littéralement « tradition », désignait à l'origine toute tradition doctrinale, même biblique à l'exclusion du Pentateuque, et plus particulièrement la transmission, d'abord orale, ensuite écrite, d'enseignements concernant la pratique religieuse. C'est seulement au xiii e siècle que ce terme désigne un système doctrinal particulier et au xiv e siècle que les penseurs de ce c […] Lire la suite
KARAÏTES, QARAÏTES ou CARAÏTES
La tournure adjectivale « karaïtes » (ou Benè - Miqra , « fils de l'Écriture » ; de l'hébreu qārā : « lire »), repérable dans les midrashim et traduisible par « biblistes » ou « scripturaires », fut adoptée par les (ou imputée aux) épigones d'Anan, le premier fondateur du groupe des karaïtes ; ceux-ci, au sein du judaïsme, devaient s'affirmer et se développer durant des siècles, à l'instar du mou […] Lire la suite
KIMHI LES
L'histoire du judaïsme médiéval a retenu les noms de trois Kimhi, tous exégètes : Joseph (1105 env.-1170) ; David, son fils enfin, Moïse (mort en 1190 env.). Joseph, grammairien, exégète et traducteur, quitta l'Espagne pour Narbonne à cause de la persécution des almohades. Ses ouvrages principaux sont des traités de grammaire, s'appuyant sur ceux d'Ibn Jannah, qu'il s'attacha à faire connaître à s […] Lire la suite
LÉON L'HÉBREU JUDA BEN ISAAC ABRAVANEL dit (1460 env.-env. 1521)
Médecin, poète et philosophe juif de la Renaissance. Né à Lisbonne, où son père Isaac (Isaac ben Juda, connu sous le nom d'Abrabanel ou Abravanel) était trésorier d'Alfonse V de Portugal, Léon l'Hébreu étudia la médecine et la philosophie juive et arabe ; il gagna l'Espagne en 1483 puis l'Italie après l'expulsion des Juifs d'Espagne. Il enseigna la médecine et l'« astrologie » à l'université de Na […] Lire la suite
LIVRE DE LA SPLENDEUR, KABBALE JUIVE
À côté de la Torah et du Talmud axés sur les aspects juridiques et moraux, enseignés publiquement dans les académies, un courant mystique réservé à des initiés se développe à partir de la fin du second temple (70) et durant le Moyen Âge : la Kabbale ou tradition. Des cénacles kabbalistes œuvrent au xii e siècle dans le bas Languedoc avant de passer en Catalogne, autour d'Isaac l'Aveugle puis d'Ez […] Lire la suite
MAIMONIDE
Né à Cordoue, mort à Fostat (Vieux Caire), Moïse ben Maïmon, dit Maimonide, incarne trois aspects majeurs du judaïsme médiéval. Formé par son père au Talmud et aux philosophes arabes en Espagne, puis au Maroc durant les persécutions des Almohades – persécutions et conversions forcées qui anéantissent le judaïsme d'al-Andalus et d'Afrique du Nord (à l'exception de l'Égypte) –, Maimonide compile un […] Lire la suite
MAIMONIDE (M.)
Talmudiste, philosophe, savant, médecin, Rabbi Moïse ben Maimon, connu aussi sous l'acronyme de Rambam, est l'auteur de nombreux travaux, surtout de la Mishneh Tōrāh , « somme » en quatorze volumes de la Loi juive, et du Guide des égarés (ou des perplexes ), traité philosophique d'une grande profondeur. À l'exception peut-être de Rachi (Rabbi Solomon ben Isaac), nul autre rabbin post-talmudique n […] Lire la suite
MOÏSE BEN NAḤMAN (1194-1270)
Exégète, philosophe et kabbaliste, né à Gérone, Moïse ben Naḥman, plus connu sous le nom de Naḥmanide, de son nom espagnol Bonastrug de Porta, est une figure éminente de la pensée juive médiévale. D'après son disciple Salomon ben Adret, il gagnait sa vie en exerçant la médecine. Naḥmanide était le chef spirituel de la communauté juive de la Catalogne. Il était respecté même par la cour et particip […] Lire la suite
RACHI SALOMON BEN ISAAC dit (1040-1105)
Rabbi Chelomo, fils d'Isaac (ou Isaaki) – ce qui donne, en prenant l'initiale de chacun de ces noms, « Rachi », comme on le surnommait par affection –, fut le plus célèbre et, peut-on dire, le plus populaire des rabbins du Moyen Âge. Au-delà du rayonnement qu'il eut à la tête de son école de Troyes et de son autorité dans les divers domaines de la culture juive, il s'impose principalement par une […] Lire la suite
RASHI DE TROYES
Après avoir étudié dans les académies juives de Worms et de Mayence, Salomon ben Isaac, dit Rachi (ou Rashi), vit à Troyes où, dit-on, tout en soignant sa vigne, il explique à ses disciples le Talmud de Babylone dont les manuscrits gagnent les communautés juives d'Occident. Il utilise les leçons homilétiques du midrash mais privilégie l'explication littérale, introduisant au besoin dans son commen […] Lire la suite
SCHOLEM GERSHOM (1897-1982)
Philologue, historien et théologien israélien, né à Berlin, Gershom Scholem étudia à Berlin, à Iéna, à Berne et à Munich. Il enseigne à l'université de Jérusalem et, depuis 1968, est président de l'Académie israélienne des sciences et des humanités. Son adhésion au mouvement sioniste alors qu'il était encore étudiant l'amena à s'intéresser aux sources de la tradition juive ; il devint alors un vér […] Lire la suite
SÉFARADE
Substantif et adjectif, l'appellation « séfarade » est appliquée aux Juifs dont les ancêtres vécurent dans l'Espagne médiévale, et plus généralement les membres des communautés juives non ashkénazes. Dans le livre du prophète Abdias (verset 20), le terme « Sefarad » est une localité où demeurent des exilés de Jérusalem. Bien que, pour les savants modernes, ce verset biblique s'appliquât à Sardes e […] Lire la suite
SEFER HA-BAHIR
Traité anonyme, le premier à adopter le langage et les idées symboliques caractéristiques de la littérature kabbalistique qui s'étend du xiii e au xvi e siècle. Il est attribué à une autorité connue du Talmud, Rabbi Nehunya ben ha-Kana. Sa forme littéraire est celle d'un midraš , ensemble d'exégèses symboliques de passages bibliques attribués à des personnages talmudiques et aussi à des docteurs […] Lire la suite
SEFER ḤASSIDIM
C'est l'œuvre la plus importante qui ait été produite dans le domaine de l'éthique individuelle et sociale par le judaïsme médiéval allemand. Il reflète les conceptions du mouvement des hassidim rhénans au xii e et au xiii e siècle. On connaît deux versions de l'ouvrage : l'une imprimée à Bologne en 1538 et l'autre découverte à Parme sous forme de manuscrit. Cette seconde version se réfère à un […] Lire la suite
SHEKINA, mystique juive
Mot hébreu (signifiant littéralement, « demeure ») qui désigne dans la Bible la présence de Dieu parmi son peuple ou l'immanence divine dans le monde. Les images associées à la Shekina sont la lumière, la Gloire divine, la manifestation de Dieu. Son équivalent araméen est employé dans le targum pour atténuer les expressions anthropomorphiques incompatibles avec la transcendance de Dieu. Dans la th […] Lire la suite
SYNAGOGUE
Dans le chapitre « La France et les pays germaniques. XIIe-XVe siècle » : […] La belle structure romane de Rouen – on hésite encore sur son attribution, synagogue ou maison d'étude ( yeshiva ) ? –, datée de 1100, accuse d'étroites affinités avec l'architecture anglo-normande environnante, mais reste isolée parmi les édifices cultuels juifs. Après l'incendie des synagogues allumé par les nazis durant la Nuit de cristal (9 novembre 1938), suivi de la destruction systématique […] Lire la suite
TŌRAH
Dans le chapitre « La pensée juive médiévale et la Tōrah » : […] Différents courants parcourent la pensée juive médiévale, qui reste solidement entée sur le tronc du judaïsme rabbinique, mais se trouve aux prises avec des problèmes nouveaux résultant de son insertion dans les milieux culturels chrétien et musulman. Le rationalisme juif est déjà présent chez Saadia Ben Joseph (882-942), qui développe dans son œuvre une théorie des rapports entre la raison et la […] Lire la suite
VAJDA GEORGES (1908-1981)
Orientaliste d'une remarquable érudition, historien de la théologie et de la philosophie juives médiévales, Georges Vajda a formé deux générations de professeurs, de chercheurs et de rabbins français et étrangers, en ciselant une œuvre dont la forme et l'esprit ont porté à sa maturité la science du judaïsme en France. L'encyclopédisme de Georges Vajda, la connaissance qu'il avait de plusieurs lang […] Lire la suite
YESHĪVŌT ou YESHĪBŌT
Pluriel du mot hébreu « yeshīvah », qui désigne une école talmudique supérieure. Ce terme, fréquent dans la littérature talmudique, se rapportait alors, en Palestine comme en Babylonie, aussi bien aux académies des maîtres qu'aux établissements d'enseignement supérieur. Les yeshīvōt fondées par la suite ne gardèrent que cette dernière acception. La tradition midrashique, projetant le présent dans […] Lire la suite
YIDDISH
Dans le chapitre « Littérature courtoise et épique » : […] La littérature courtoise du monde féodal germanique fut largement connue et diffusée parmi les Juifs dont la situation économique, politique et juridique fut relativement favorable jusqu'au milieu du xiv e siècle. Les premiers écrits en yiddish, dont il reste peu de traces, semblent avoir été des translitérations, des traductions ou des adaptations de cette littérature courtoise et épique. Celle- […] Lire la suite