JUNCKER JEAN-CLAUDE (1954- )
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Le Luxembourgeois et l’Européen
Traiter de la trajectoire de Jean-Claude Juncker, c’est d’abord souligner la force et la longévité de son ancrage politique national. Né à Rédange-sur-Atter en 1954, Jean-Claude Juncker devient avocat en 1980 après des études de droit à la faculté de Strasbourg, sans jamais exercer cette profession. C’est que, travaillant sous l’aile de Jacques Santer, alors ministre des Finances du grand-duché, il devient à vingt-huit ans, en 1982, secrétaire d’État au Travail et à la Sécurité sociale. Élu député en juin 1984, il devient ministre du Travail et ministre délégué au Budget sous le premier gouvernement Santer. Puis, à trente-cinq ans, en 1989, il est nommé ministre des Finances et du Travail. Il conserve ces fonctions jusqu’à la nomination de Jacques Santer à la présidence de la Commission européenne en 1995. Il le remplace alors au poste de Premier ministre du Luxembourg, où il bat un record de longévité à la tête du gouvernement du grand-duché, jusqu’à sa démission en janvier 2013.
Sa carrière nationale est très tôt accompagnée d’un engagement important dans la construction européenne. Dès 1985, Jean-Claude Juncker préside les conseils « Affaires sociales » et « Budget » au cours de la présidence luxembourgeoise du Conseil des Communautés européennes. En 1991, il devient – comme le dit sa biographie officielle – « l’un des principaux artisans du traité de Maastricht, notamment du volet sur l’union économique et monétaire dont il a rédigé lui-même des passages ». Une fois Premier ministre, il occupe une position charnière entre la France et l’Allemagne. Son action à Dublin pour aboutir à un compromis sur le pacte de stabilité lui vaut, en 1996, d’être qualifié de « héros de Dublin ». Un an plus tard, au cours de la présidence du Luxembourg, il dirige le sommet de l’élargissement, également à l’origine de ce qui deviendra l’Eurogroupe, dont il sera le premier président permanent en 2005. Tout cela lui vaut la reconnaissance des milieux européens, ce qui lui permet, dès cette époque, de figurer en bonne place dans la liste des présidents potentiels de la Commission européenne. C’est cette image que consacre le prix Charlemagne qui le distingue, parmi les grands hommes ayant œuvré à l’édification de l’Europe, en 2006.
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Écrit par :
- Didier GEORGAKAKIS : professeur de science politique à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne et au Collège d'Europe de Bruges, chaire Jean Monnet, Belgique
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Pour citer l’article
Didier GEORGAKAKIS, « JUNCKER JEAN-CLAUDE (1954- ) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 30 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-claude-juncker/