LULLY JEAN-BAPTISTE
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Des débuts ambitieux
Giambattista Lulli naît à Florence en 1632, six ans avant Louis XIV. Son père, Lorenzo Lulli, est meunier (sur une gravure du temps, on aperçoit au bord de l'Arno, à l'emplacement probable de la demeure familiale, la roue d'un moulin). Sur son contrat de mariage, en 1662, Lulli écrira : « Fils de Laurent de Lully, gentilhomme florentin », mais les recherches d'Henry Prunières ont définitivement effacé cette légende. Il arrive à Paris à l'âge de quatorze ans, en 1646, amené par le chevalier de Guise pour le service de sa nièce, Mlle de Montpensier, la Grande Mademoiselle, cousine du roi, qui voulait apprendre l'italien. Il passe ses premières années parisiennes dans le milieu italianisant favorisé par Mazarin et, en 1653, entre officiellement à la cour, où il apparaît comme danseur dans le Ballet de la Nuit, à la composition duquel il a participé.
Sa première carrière est, en effet, à la fois celle d'un danseur, généralement bouffon, d'un violoniste et d'un compositeur de ballets. Toute sa production, à cette époque, est nettement italianisante. Son art chorégraphique semble inspiré par la commedia dell'arte, dont il joue lui-même les personnages (Scaramouche), tandis que ses compositions, avec paroles italiennes, sont d'un style nettement ultramontain : Ballet de l'Amour malade (1657), Ballet d'Alcidiane (1658), Ballet de la Raillerie (1659).
On ignore ce que peut être son style et sa technique du violon à cette époque. La création de la bande des « Petits Violons » peut laisser supposer que, dans ce domaine également, il se démarque du style français des « Vingt-Quatre Violons du roi ».
Pourtant, très vite, il assimile les caractéristiques du style à la française. Après avoir, avec humour, composé le « Dialogue de la musique française et de la musique italienne » du Ballet de la Raillerie, il compose des ballets de plus en plus amples et, contrairement à la tradition, y insère des pièces chantées dont il est l'auteur (Ba [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 4 pages
Écrit par :
- Philippe BEAUSSANT : directeur de l'Institut de musique et danse anciennes de l'Île-de-France, conseiller artistique du Centre de musique baroque de Versailles
Classification
Autres références
« LULLY JEAN-BAPTISTE (1632-1687) » est également traité dans :
LULLY JEAN-BAPTISTE - (repères chronologiques)
29 novembre 1632 Giovanni Battista Lulli naît à Florence.16 mai 1661 Louis XIV nomme Jean-Baptiste Lully surintendant et compositeur de la musique de la Chambre du roi ; Lully est naturalisé français en décembre 1661.14 octobre 1670 La […] Lire la suite
ALCESTE (J.-B. Lully)
En 1671, Jean-Baptiste Lully donne avec Molière, Pierre Corneille et Philippe Quinault Psyché, une tragédie-ballet qui annonce un genre nouveau, la tragédie lyrique, auquel Alceste, ou Le triomphe d'Alcide, créé à l'Ac […] Lire la suite
BALLET
Dans le chapitre « Le roi danseur » : […] La venue au pouvoir de Mazarin marquera momentanément un recul du ballet. Amateur d'opéras, le ministre croit en l'influence magique de la musique. Il favorise les Italiens, et s'il appelle le chorégraphe Gianbattista Balbi dit Tasquin et le décorateur Giacomo Torrelli, c'est pour assurer la mise en scène de la Finta Pazza en 1645. On admire à Paris les décors de l' Orfeo de Luigi Rossi, mais on […] Lire la suite
CAMBERT ROBERT (1628 env.-1677)
« Sans considérer Robert Cambert comme le fondateur de l'opéra français, on ne peut lui refuser une sorte de vocation de la musique dramatique. » (André Verchaly). Né vers 1628 à Paris, Robert Cambert est élève du compositeur et claveciniste Jacques Champion de Chambonnières. En 1662, il est nommé maître de la musique de la régente Anne d'Autriche. Dès 1659, il a collaboré avec le poète Pierre Pe […] Lire la suite
CHARPENTIER MARC ANTOINE (1643-1704)
L'un des compositeurs français les plus prestigieux du xvii e siècle, Marc Antoine Charpentier, surnommé « le phénix de France » par ses contemporains, est, avec Michel Richard Delalande, le plus grand maître de la musique sacrée, notamment dans le petit motet tel qu'il s'épanouit avant 1700. La richesse de son écriture est sans égale : « du strict point de vue musical, Charpentier est incontesta […] Lire la suite
COMÉDIE-BALLET
L'histoire de la comédie-ballet est fort courte : onze ans à peine, 1661-1672. Elle naît, en apparence, par hasard : lors de la fête de Vaux donnée par Fouquet (août 1661), afin de donner aux danseurs le temps de se changer entre les « entrées » du ballet, on intercale celle-ci entre les scènes d'une comédie. Cela s'était fait déjà : mais la nouveauté, due sans doute à l'initiative de Molière, est […] Lire la suite
COUPERIN LES
Dans le chapitre « La musique de chambre » : […] Couperin a pratiqué la musique de chambre durant toute sa vie. Ses premières œuvres accusent une influence très forte de l'Italie, au point que la première sonate a pu être jouée sous un nom d'emprunt italien. De fait, écrire vers 1692 une sonate en trio, c'était imiter la nouveauté italienne. Cette sonate (dénommée La Pucelle , la première composée en France) sut plaire ; elle fut suivie, en quel […] Lire la suite
FORME, musique
Dans le chapitre « Les formes lyriques » : […] C'est Claudio Monteverdi qui, avec L'Orfeo , premier opéra de l'histoire (1607), a créé les modèles formels à partir desquels ont été fixés les éléments constitutifs d'une œuvre lyrique : récitatif, aria, arioso, ouverture. Le récitatif est un chant librement déclamé, dont la mélodie et le rythme suivent les inflexions naturelles de la langue parlée. Il remonte à l'Antiquité et à la psalmodie de […] Lire la suite
FOYERS DE CULTURE
Dans le chapitre « Versailles, théâtre de l'autorité royale » : […] L'organisation de Versailles en foyer de civilisation et de culture en même temps que de gouvernement et d'administration a fait de cette ville artificielle un exemple de centralisation absolue unique au monde. Mais ses activités étaient si nombreuses qu'on peut se demander à quel niveau se plaçaient les fonctions culturelles dans cet ensemble polymorphe, à la fois logis du roi, hôtel de cour, ce […] Lire la suite
LAMBERT MICHEL (1610 env.-1696)
Musicien français, compositeur, luthiste et chanteur célèbre. Le rôle de Lambert fut déterminant dans l'élaboration du récitatif à la française. La méthode de chant de cet excellent pédagogue exerça une influence considérable (cf. B. de Bacilly, Remarques curieuses sur l'art de bien chanter , 1668) ; elle était fondée sur une articulation sans défaut, sur une déclamation précise et juste, sur la r […] Lire la suite
Pour citer l’article
Philippe BEAUSSANT, « LULLY JEAN-BAPTISTE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 25 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-baptiste-lully/