ITALIELangue et littérature
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La poésie contemporaine
La situation de la poésie est singulière en Italie. Revêtue d'un prestige tout particulier, elle compte bien davantage dans le champ culturel de la péninsule que dans celui de notre pays. Les critiques italiens sont unanimes à affirmer que les plus grands écrivains de ce siècle sont des poètes dignes d'être mis sur un pied d'égalité avec les gloires mondiales. Preuve de cet engouement reconnu internationalement : les deux derniers Prix Nobel dont se réclame l'Italie sont allés à S. Quasimodo en 1959 et à E. Montale en 1975. En outre, la situation du poète est souvent enviable (ascendant, reconnaissance, prix littéraires, etc.) car, ne l'oublions pas, la tradition du poète maudit est moins forte en Italie que celle du poète de cour.
À l'origine, Dante et Pétrarque
De fait, la tradition littéraire italienne installe au fondement de sa langue deux poètes, Dante et Pétrarque, dont sont issus tous ceux qui suivent. Ces deux pères de la langue poétique ne sont pas des références rhétoriques : c'est bien toujours avec eux qu'il faut se mesurer. Ces deux « luminaires » inscrivent en outre une ligne de partage fondamentale entre un réalisme total où se mêlent tous les tons, véritable tissu d'apports dialectaux et de créations verbales essentiellement plurilinguistique, et une langue codée, une épure raffinée, évitant soigneusement les incongruités langagières, de nature fondamentalement monolinguistique. La ligne peut traverser certaines œuvres, marquer certains courants : Mario Luzi, venu de Pétrarque, ne découvre Dante que sur le tard. L'hermétisme vient de l'auteur du Canzoniere, le néo-réalisme de celui de la Divine Comédie. Les poètes contemporains doivent compter aussi avec Leopardi, mais il n'est pas ressenti comme un modèle irrécusable : si tous s'y réfèrent, son image est brouillée, parfois exaltée et parfois écartée. Depuis Dante et Pétrarque, il assure néanmoins la transition de la langue poétique vers la modernité.
Un autre élément essentiel, corollaire du précédent, est la persistance de la donnée [...]
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Écrit par :
- Dominique FERNANDEZ : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé d'italien, docteur ès lettres
- Pierre LAROCHE : professeur agrégé, maitre assistant d'italien à l'université de Paris-III
- Angélique LEVI : ingénieur de recherche en littérature générale et comparée à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle, traductrice
- Jean-Paul MANGANARO : professeur des Universités
- Philippe RENARD : professeur, directeur du département d'italien à l'université de Strasbourg-II
- Jean-Noël SCHIFANO : traducteur, écrivain
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Pour citer l’article
Dominique FERNANDEZ, Pierre LAROCHE, Angélique LEVI, Jean-Paul MANGANARO, Philippe RENARD, Jean-Noël SCHIFANO, « ITALIE - Langue et littérature », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 19 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/italie-langue-et-litterature/