IPHIGÉNIE, Jean RacineFiche de lecture
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Un dilemme... racinien
Acte 1. À Aulis, en Béotie, la flotte grecque attend que les vents se lèvent pour appareiller vers Troie. Mais Agamemnon, chef de l'armée et roi de Mycènes, révèle à son confident Arcas le message des dieux, transmis par le grand prêtre Calchas : la déesse Artémis exige, pour libérer les vents, le sacrifice d'Iphigénie, sa propre fille. D'abord résigné, le roi, sous prétexte de célébrer le mariage d’Iphigénie avec Achille, a demandé qu’elle le rejoigne au camp, accompagnée de Clytemnestre, sa femme. Mais il change brusquement d'avis, et envoie Arcas pour qu’il fasse rebrousser chemin aux deux femmes. La raison invoquée ? Le mariage est annulé car Achille aime Ériphile, sa prisonnière... Agamemnon fait part à Achille et Ulysse de sa décision de renoncer à l'expédition, sans leur donner d'explication. Tous deux protestent avec force. Un marché est finalement conclu : si Iphigénie arrive au camp, elle sera sacrifiée ; sinon, l'expédition sera annulée. Mais son arrivée est bientôt annoncée…
Acte II. Ériphile, qui accompagne Iphigénie, révèle à sa confidente les deux raisons de sa venue : orpheline, elle souhaite consulter Calchas sur ses origines ; amoureuse d’Achille, elle vient à sa rencontre. Troublée par la froideur de l'accueil de son père, Iphigénie apprend de Clytemnestre la prétendue trahison d'Achille. L'entrevue entre les deux amants ne suffit pas à lever le malentendu. Quant à Ériphile, elle s'est entretenue avec Achille et a compris que celui-ci ne l'aimait pas. Elle laisse alors libre cours à sa jalousie et à son ressentiment à l'égard d'Iphigénie.
Acte III. Achille ayant éclairci la situation et répété son amour pour Iphigénie, rien ne semble plus s'opposer à leur union. Tandis que se préparent les deux cérémonies, l'une fictive – le mariage – l'autre bien réelle – le sacrifice –, Agamemnon ne cesse de se dérober, jusqu'à la scène 5, véritable acmé de la tragédie, où est enfin révélée la vraie nature de l'« autel » auquel on destine la jeune fille. À l'indignation de Clytemnestre et à la fureur d'Achille, Iphigénie répond par la réaffirmation de son amour filial.
Acte IV. Les conflits s'exacerbent. Ériphile médite de se venger d'Iphigénie, Clytemnestre dirige sa rage contre Agamemnon, jurant de se suicider plutôt que d'assister au meurtre de sa fille. Achille menace le roi... Face à cette fronde, celui-ci semble déterminé à aller jusqu'au bout, mais au dernier moment sa volonté fléchit : il décide d'organiser la fuite d'Iphigénie, qui n'aura cependant plus le droit de voir Achille. Cependant, Ériphile a tout entendu et avertit le grand prêtre Calchas de ce qui se trame.
Acte V. Informés, les soldats se mutinent. Achille se dit prêt à s'opposer par les armes à Agamemnon pour sauver Iphigénie, mais celle-ci le supplie de renoncer, et se prépare au sacrifice. Tandis qu'Achille, mettant sa menace à exécution, a engagé le combat contre l'armée, Ulysse survient, porteur d'une nouvelle étonnante : Calchas a découvert qu'Ériphile était la fille cachée d'Hélène et de Thésée, qu'elle se nommait en réalité Iphigénie, et que c'était son sang que les dieux réclamaient. Son suicide exauce leur volonté : les vents sont libérés, l'armée va pouvoir embarquer et le mariage d'Achille et Iphigénie être célébré.
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Écrit par :
- Guy BELZANE : professeur agrégé de lettres
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IPHIGÉNIE, mythologie
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Pour citer l’article
Guy BELZANE, « IPHIGÉNIE, Jean Racine - Fiche de lecture », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/iphigenie/