IDÉE
ART (Aspects esthétiques) - Le beau
Dans le chapitre « L'esthétique, une philosophie de l'art » : […] Le terme est introduit par le philosophe allemand A. G. Baumgarten (1714-1762), dans ses Meditationes Philosophicae de nonnullis ad poema pertinentibus (1735). Il distingue entre des noeta , des choses pensées, à connaître par une faculté supérieure et relevant de la logique, et des aistheta , des choses senties, objets d'une science ( épistemè ) esthétique ( aisthetika ). Au premier paragraphe d […] Lire la suite
BERKELEY GEORGE (1685-1753)
Dans le chapitre « Le « détour » immatérialiste » : […] Il faudrait aborder la lecture de Berkeley en oubliant le commentaire quasi officiel qui a cherché longtemps à réduire deux étonnements. Le premier étonnement tenait à la fascination exercée par le principe « exister, c'est être perçu », principe à partir duquel les lecteurs avaient conclu à un idéalisme solipsiste radical. Le second étonnement tient à la Siris , si différente des premières œuvres […] Lire la suite
CATÉGORIES
Dans le chapitre « Les catégories comme heuristique : Charles Sanders Peirce » : […] La sous-détermination des catégories fait que leur fonction est, au premier chef, heuristique. Cela est manifeste dans l'œuvre de C. S. Peirce , où les catégories se révèlent être, selon les mots de Peirce lui-même, « des idées si vastes qu'elles doivent être entendues comme des états ( moods ) ou des tonalités ( tones ) de la pensée, plutôt que comme des notions définies... Envisagées en tant que […] Lire la suite
CONCEPT
Dans le chapitre « Genèse et évolution des concepts » : […] La plupart de nos concepts sont construits par l'esprit à partir de l'expérience sensible. Le mécanisme de cette construction constitue un problème important (auquel a tenté de répondre jadis la doctrine de l'abstraction et que l'épistémologie génétique de Jean Piaget a repris de nos jours sur une base scientifique). Mais en est-il ainsi de tous nos concepts ? Kant a soutenu, à partir d'une anal […] Lire la suite
DE LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ, Nicolas Malebranche - Fiche de lecture
Dans le chapitre « Du cartésianisme à la « vision en Dieu » » : […] Entre la première édition de la Recherche de la vérité , parue en 1674, et la quatrième (édition in-4 0 de 1678), Malebranche aura considérablement remanié et enrichi de nombreux « Éclaircissements » ce qui aura été son premier ouvrage. En 1700 et 1712 paraîtront encore deux éditions complétées, qui font ainsi de cette œuvre le travail d'une vie entière. Progressivement s'y élabore une pensée or […] Lire la suite
DESCARTES RENÉ
Dans le chapitre « Réalité objective et structure des idées » : […] Les idées, en effet, ne sont pas seulement des modes de mon moi. Elles représentent des objets et, en ce sens, elles diffèrent entre elles. Il ne suffit donc pas d'avoir expliqué mes idées en y voyant seulement des états de ma pensée, en affirmant qu'elles sont d'étoffe mentale. Il faut encore les expliquer selon leur contenu, et comprendre qu'en ce qu'elles ont des contenus différents elles requi […] Lire la suite
DIEU - La négation de Dieu
L'affirmation est un acte simple ; visant intentionnellement un donné de l'expérience, sujet d'une proposition, elle lui confère les attributs qui lui reviennent ; pré-interrogative, l'existence de cet homme, de cet arbre, de cette maison fait corps avec eux : certaines qualités leur appartiennent ; les questions ont une réponse de fait qui rectifie d'avance les ajustements précipités et les appré […] Lire la suite
ENQUÊTE SUR L'ENTENDEMENT HUMAIN, David Hume - Fiche de lecture
Dans le chapitre « Une nouvelle conception de l'entendement » : […] La première des douze sections de l' Enquête , intitulée « Des différentes sortes de philosophie », annonce le programme des recherches et leur finalité : entre le traité systématique qui vire trop souvent au dogmatisme abstrus et la libre conversation qui se perd en digressions, l'enquête veut concilier rigueur et liberté, philosophie savante et communicabilité. Le programme est clair : il s'agit […] Lire la suite
ÊTRE, philosophie
Dans le chapitre « L'être dans la pensée grecque » : […] « Il soupçonna que l'eau était le principe des choses, que le monde était animé et rempli de démons. On dit qu'il découvrit les saisons de l'année, et qu'il la divisa en trois cent soixante-cinq jours. Il ne suivit les leçons d'aucun maître, sauf en Égypte, où il fréquenta les prêtres du pays. À ce propos, Hiéronyme dit qu'il mesura les pyramides en calculant le rapport entre leur ombre et celle d […] Lire la suite
EXISTENCE PHILOSOPHIES DE L'
Dans le chapitre « L'instant de l'angoisse » : […] Il y a un lien profond pour Kierkegaard entre l'angoisse et l'instant. Et, par l'instant de l'angoisse, l'homme peut comprendre sa situation. Bien que toute pensée religieuse soit absente chez Sartre, l'angoisse demeure, mais elle n'est plus éthico-religieuse, c'est l'angoisse devant les choses telles qu'on les voit dans La Nausée (1938), devant les autres, devant nous-mêmes, devant notre choix. […] Lire la suite
EXTENSION & COMPRÉHENSION, logique
Distinction introduite par la Logique de Port-Royal et portant sur les idées universelles : « J'appelle compréhension de l'idée les attributs qu'elle enferme en soi, et qu'on ne peut lui ôter sans la détruire, comme la compréhension de l'idée du triangle enferme extension, figure, trois lignes, trois angles, et l'égalité de ces trois angles à deux droits, etc. [...]. J'appelle étendue (ou exten […] Lire la suite
HEGEL GEORG WILHELM FRIEDRICH
Dans le chapitre « L'idée, concret ultime » : […] Hegel situe lui-même sa philosophie dans la tradition idéaliste, en assimilant habilement à celle-ci, ou en récupérant à son profit, tout ce qui dans l'histoire de la pensée a fait mine de s'en séparer ou de la contrarier : matérialisme, « réalisme », empirisme, « naturalisme », etc. Tout ce qui a pu croire échapper illusoirement à l'idéalisme s'y retrouve heureusement après avoir parcouru des éta […] Lire la suite
IDÉALISME
Dans le chapitre « Les éléments de la représentation : le sujet et l'objet » : […] Croire à la réalité de ce que nous révèlent les sens est la réaction primitive et naturelle. Les premiers philosophes grecs considéraient comme un principe du monde un élément intuitif (l'eau, l'air, le feu) élevé au rang d'abstraction. (Hegel remarquait que l'eau de Thalès n'est pas l'eau empirique : c'est une idée, non pas une chose qu'on trouve dans la nature – en fait, c'est un état ou une ph […] Lire la suite
IDÉALISME ALLEMAND
Dans le chapitre « Un gouffre entre l'homme et la nature » : […] L'aventure singulière de l'idéalisme allemand se préparait de longue date, mais c'est bien Kant qui l'a véritablement engagée, en rompant avec la métaphysique traditionnelle. Le dogmatisme de Leibniz et de Wolff, se targuant d'une connaissance exhaustive de l'absolu, ne lui parut plus offrir les défenses théoriques suffisantes contre ce qu'il tenait pour les principaux dangers : il a cru sauver l' […] Lire la suite
IDÉATION
Terme usité en psychologie médicale (psychopathologie, psychopharmacologie) pour désigner le processus de formation et d'enchaînement des idées en tant que représentations mentales appartenant à un individu. Synonyme d'activité intellectuelle ou de pensée, avec une nuance réductrice qui assimile à une telle activité une fonction naturelle de l'esprit qu'on peut étudier empiriquement, modifier et a […] Lire la suite
INNÉISME
Doctrine philosophique d'après laquelle sont en quelque sorte inscrits ou présents dans l'esprit humain des idées, des vérités (rapports entre idées) ou des principes. On la fait parfois remonter jusqu'à Platon (théorie de la réminiscence : l'âme conserve le souvenir confus des idées contemplées avant cette vie). La théologie chrétienne a souvent repris et transposé cette thèse, sous la forme de l […] Lire la suite
INTELLIGENCE
Dans le chapitre « Le débat sur l'origine des idées » : […] Le débat qui a opposé, à propos de l'origine des idées, l'empirisme et l'idéalisme et qui s'est cristallisé dès l'Antiquité dans l'affrontement de l'aristotélisme et du platonisme se retrouve sous diverses formes dans l'histoire de la philosophie, en particulier dans le conflit entre les doctrines associationnistes qui ont eu l'audience la plus importante dans le monde anglo-saxon, et les doctrin […] Lire la suite
KANT EMMANUEL
Dans le chapitre « Une théorie de l'expérience » : […] Une « analytique transcendantale » décompose alors ce pouvoir de concevoir et de juger qu'est l'entendement, la fonction de la spontanéité intellectuelle étant de procurer identiquement l'unité à l'acte de composer le divers représenté dans l'intuition et à la synthèse des représentations qu'opère le jugement. Cette analytique peut se présenter comme logique de la vérité puisqu'elle expose les con […] Lire la suite
LOCKE JOHN (1632-1704)
Dans le chapitre « L'idée déterminée » : […] Dans l'« Épître au lecteur » qui ouvre l' Essai , Locke indique que son propos n'est pas l'exposé dogmatique de la philosophie « comme connaissance vraie et systématique des choses », mais le désir de faire « œuvre moralement utile ». Frappé par la diversité des opinions, il se demande si l'esprit est aussi différent d'un homme à l'autre que le palais et le goût, et, laissant à d'autres le soin d' […] Lire la suite
MALEBRANCHE NICOLAS (1638-1715)
Dans le chapitre « La philosophie de Malebranche » : […] Avec Malebranche, le point d'appui de la philosophie, ce n'est plus, comme avec Descartes, la lumière naturelle créée, ce n'est plus la réflexion de l'esprit sur soi, ce n'est plus le cogito : c'est la lumière divine elle-même, c'est le Verbe de Dieu, avec lequel notre union est si étroite qu'elle ne pourrait se rompre sans que notre être en fût détruit. Aussi la philosophie ne connaît-elle plus […] Lire la suite
MÉTAPHYSIQUE
Dans le chapitre « Des post-kantiens à Bergson » : […] Dans la critique même qu'il présentait de la métaphysique, Kant mettait en lumière le pouvoir constructeur de la raison. C'est l'idée de ce pouvoir que reprend Hegel pour affirmer, selon sa formule célèbre, que tout ce qui est rationnel est réel, que tout ce qui est réel est rationnel. On retrouve ici l'équivalent de la métaphysique spinoziste : l'ordre des idées est l'ordre même des choses, et e […] Lire la suite
NOUMÈNE
Terme créé par Kant et qui n'a guère d'usage et de sens qu'à l'intérieur de la philosophie kantienne. Le mot « noumène » est transcrit du grec, et sa signification littérale est empruntée à la philosophie platonicienne ; noumène ( noumênon ) est employé par Platon pour désigner les idées en tant qu'elles sont l'objet de l'intelligence pure ( nous ). Le noumène paraît donc d'abord s'opposer chez Ka […] Lire la suite
OBJET
Dans le chapitre « Réalisme et nominalisme » : […] Du point de vue du type de réalité qu'on leur attribue, on distinguera l'orientation réaliste et l'orientation nominaliste . La première pourrait être représentée par Platon chez les Anciens, par Frege chez les Modernes, quoiqu'en des sens fort différents. Elle consiste à considérer les mathemata non pas tant comme des objets que comme des êtres , indépendamment du mode de connaissance qu'on e […] Lire la suite
PENSÉE
Dans le chapitre « La conception cartésienne de la pensée » : […] Même si une pensée n'est pas seulement un acte mental, il est raisonnable de supposer qu'elle repose sur des actes mentaux, dont les contenus sont constitués par certaines représentations dans l'esprit. On appelle couramment « cartésienne » la conception de la pensée associée aux deux thèses suivantes : 1. La connaissance que nous avons de nos propres états mentaux est certaine et infaillible ; 2 […] Lire la suite
PLOTIN
Dans le chapitre « L'Âme et l'Intelligence » : […] Cette limite pourtant ne s'atteint qu'en de rares moments, au terme d'une patiente ascension. Mais il la faut poser dès le départ, car, à chacune des étapes – « vie engendreuse », « sensation », « opinion » raisonnable ou pure « intellection » –, l'Âme doit prendre conscience de sa nature contemplative. La liaison avec le corps exige un mécanisme sensoriel essentiellement « utile », mais qui provo […] Lire la suite
PRAGMATISME
Dans le chapitre « Une philosophie de la science expérimentale » : […] Les critiques européens du pragmatisme ne virent dans ce mouvement américain que la glorification de la valeur pratique des idées. Une idée n'est vraie que si elle fonctionne. James accumule dans Le Pragmatisme les épithètes qui confirment aux yeux de beaucoup de philosophes la justesse de cette interprétation : la fonction d'une idée est de « nous servir de guide, et de guide agréable » ; nous a […] Lire la suite
RATIONALISME
Dans le chapitre « Le rationalisme kantien » : […] L'attitude rationaliste est ici essentiellement critique. Entre la méthode « dogmatique » et la méthode « sceptique », dit Kant, « la route critique est la seule qui soit encore ouverte » ( Critique de la raison pure , III, 552, 1, p. 1401). La tâche de la philosophie peut alors être présentée sous la forme de trois questions fondamentales ( op. cit. , II, 523, 1, p. 1365) : « Que puis-je savoir ? […] Lire la suite
RÉALITÉ
Dans le chapitre « Réalité et croyance » : […] On n'a pas, en cet exposé, à se prononcer sur l'essence dernière de l'Être, mais à analyser la notion de réalité, à découvrir ce que signifie le mot réalité pour une conscience humaine. Or, il paraît incontestable que les précédentes analyses n'épuisent pas cette notion. Ici apparaît déjà la force du réalisme. C'est en vain que certains philosophes nous veulent persuader que la vérité scientifique […] Lire la suite
SCHOPENHAUER ARTHUR (1788-1860)
Dans le chapitre « La connaissance esthétique » : […] Dans le plan général du Monde comme volonté et comme représentation , la contemplation est présentée comme une étape vers l'abolition du vouloir-vivre. Mais le salut par la gnose n'est accessible qu'à quelques saints, au nombre desquels Schopenhauer ne s'est pas compté lui-même. La contemplation esthétique est offerte à tous, ne serait-ce que dans le spectacle de la beauté de la nature. Nous somm […] Lire la suite
SIGNE ET SENS
Dans le chapitre « L'Antiquité et le Moyen Âge » : […] Une longue histoire du problème du signe et du sens a plutôt enseigné à ne pas relier les deux sphères de la pensée et du langage et même à les séparer. Dans le Cratyle , Platon s'interroge longuement sur la « justesse » des mots ; il renvoie dos à dos les deux protagonistes dont l'un veut que les mots naissent de la « convention » et l'autre qu'ils tiennent leur signification du lien qu'ils ont […] Lire la suite
TRAITÉ DES PRINCIPES DE LA CONNAISSANCE HUMAINE, George Berkeley - Fiche de lecture
Dans le chapitre « Le rideau du langage » : […] Œuvre paradoxale : on crut lors de sa parution à une plaisanterie, Berkeley ne voulait pourtant que retrouver le sol ferme du sens commun que les philosophes – Descartes, voire Locke – avaient paru abandonner. Mais comment concilier les exigences du sens commun avec l'affirmation de l'inexistence de la substance matérielle et avec celle de la fallacité des idées générales ? Tout vient, selon Berk […] Lire la suite