PHILOSOPHIE HISTOIRE DE LA
ALEMBERT JEAN LE ROND D' (1717-1783)
L'un des mathématiciens et physiciens les plus importants du xviii e siècle, d'Alembert fut aussi un philosophe marquant des Lumières. Dans les sciences aussi bien qu'en philosophie, il incorpora la tradition du rationalisme cartésien aux conceptions newtoniennes, ouvrant la voie du rationalisme scientifique moderne, du moins dans sa direction physico-mathématique. Il développa le calcul différ […] Lire la suite
ALQUIÉ FERDINAND (1906-1985)
Né à Carcassonne, Ferdinand Alquié avait gravi tous les échelons de la carrière universitaire ; ayant commencé comme maître d'internat, il devait devenir professeur à la Sorbonne puis membre de l'Institut. Son œuvre, très importante, relève à la fois de la philosophie et de l'histoire de la philosophie, celle-ci éclairant celle-là et réciproquement. En ce sens, rien n'est plus instructif qu'une le […] Lire la suite
ANALOGIE
Dans le chapitre « La tradition antique et médiévale » : […] L'histoire du concept philosophique d'analogie, dont la théorie de l'« analogie de l'être » est un moment essentiel mais non exclusif, peut être aujourd'hui retracée indépendamment des deux modèles de description qui ont longtemps prévalu dans la tradition historiographique de l'« aristotélisme médiéval » : l'interprétation strictement « aristotélicienne » et l'interprétation « aristotélico- thom […] Lire la suite
ANARCHISME
L'anarchisme est un mouvement d'idées et d'action qui, en rejetant toute contrainte extérieure à l'homme, se propose de reconstruire la vie en commun sur la base de la volonté individuelle autonome . Bien que l'anarchisme militant ne se manifeste que vers la fin du xix e siècle avec Kropotkine , Élisée Reclus et Malatesta, les lignes essentielles de la doctrine anarchiste se précisent dès la pre […] Lire la suite
ARISTOTE, en bref
C'est à partir de l'œuvre de Platon que la pensée d'Aristote peut être comprise. Tant en physique, métaphysique, ou logique, qu'en morale et en politique, il rompt avec son maître, ouvrant un chantier de réflexion qui aura des échos considérables dans les pensées médiévales islamique ou chrétienne. À la séparation tranchée du « monde intelligible » et du « monde sensible » opérée par Platon, il su […] Lire la suite
ARISTOTE - (repères chronologiques)
— 385-— 384 Naissance d'Aristote, à Stagire, en Macédoine. Il est le fils du médecin Nicomaque. — 366 Arrivée à Athènes, à l'âge de dix-huit ans. Brillant disciple de Platon. — 363 Enseigne la rhétorique à l'Académie fondée par Platon. Rédige des textes d'inspiration platonicienne qui sont perdus. — 356 Philippe II roi de Macédoine. Naissance d'Alexandre, son fils. — 347 Mort de Platon. Séjou […] Lire la suite
ARISTOTÉLISME MÉDIÉVAL
La place de la tradition aristotélicienne dans l'histoire de la pensée médiévale, le sens et la portée de son influence sur la scolastique tardive, le nombre et la nature des innovations qu'elle a sinon toujours directement suscitées, du moins souvent permises ou plus simplement encadrées, bref, l'ensemble des facteurs et des données historiques qui ont contribué à forger l'image d'un Moyen Âge t […] Lire la suite
L'ART DE JOUIR, Julien Offray de La Mettrie - Fiche de lecture
L'Art de jouir se veut le développement lyrique et raisonné d'une thèse partout présente dans l'œuvre et dans la vie du médecin et philosophe français Julien Offroy de La Mettrie (1709-1751). Elle apparaît sous une forme succincte et péremptoire dans L'Homme machine , son livre le plus célèbre : « La nature nous a tous créés pour être heureux : oui, tous, depuis le ver qui rampe jusqu'à l'aigle q […] Lire la suite
AUFKLÄRUNG
Trop souvent identifiée sommairement à l'« âge des Lumières », l'Aufklärung se laisse mal délimiter et plus mal encore définir : elle peut sembler commencer avec Wolff (mais peut-être, déjà, avec Thomasius) et se terminer avec Kant, qui pourtant semble en marquer l'apogée plutôt que la fin. C'est que la situation culturelle de l'Allemagne du xviii e siècle diffère sensiblement de celles de l'Angl […] Lire la suite
AURORE, Friedrich Nietzsche - Fiche de lecture
C'est durant l'hiver 1880-1881 que Friedrich Nietzsche (1844-1900) mit au net le premier jet du manuscrit d' Aurore. Il avait d'abord songé à intituler son ouvrage Le Soc de charrue. Pensées sur les préjugés moraux. Le manuscrit fut achevé à la mi-mars 1881, grâce à l'aide de Peter Gast. Imprimé par Teubner en mai, le livre fut publié en juillet 1881 par les éditions Schmeitzner. Une deuxième éd […] Lire la suite
AVENARIUS RICHARD (1843-1896)
Philosophe allemand, né à Paris, Richard Avenarius enseigna à Zurich de 1877 à sa mort, et prit part à la création du Cercle académico-philosophique de Leipzig. Bien qu'il se soit inscrit dans l'histoire des idées comme l'un des fondateurs en 1877 du Vierteljahrschrift für Wissenschaftliche Philosophie ( Revue de philosophie scientifique ), auquel Ernst Mach s'est trouvé associé après sa mort, la […] Lire la suite
AVICENNISME LATIN
L'influence d'Avicenne sur la pensée médiévale est telle qu'il est difficile de donner un sens à l'expression d'avicennisme latin sans en réduire en même temps la portée. De fait, comment ramener à l'unité d'un courant isolable la présence multiple et efficace d'une pensée que les auteurs les plus divers ont toujours utilisée comme une source d'information positive, souvent comme un instrument d' […] Lire la suite
BAADER FRANZ XAVER VON (1765-1841)
Théosophe allemand, qu'il serait malaisé de classer dans un système ; aussi bien aucun parti politique ou philosophique allemand ne s'est-il jamais réclamé de lui. Catholique, Franz von Baader a passé presque toute sa vie à prêcher le rapprochement avec l'Église orthodoxe, mais les théologiens officiels l'ont tenu à l'écart. Baader reste inclassable selon les normes courantes parce qu'il est un és […] Lire la suite
BACON chancelier FRANCIS (1560 ou 1561-1626)
La philosophie de Bacon représente une des grandes ruptures avec la scolastique. Après Thomas More et Montaigne, qu'il admire, avant Descartes qui le lira et reprendra plusieurs de ses idées, Bacon cherche à dégager la connaissance humaine de l'autorité accordée à Aristote par les universités : « Le savoir dérivé d'Aristote, s'il est soustrait au libre examen, ne montera pas plus haut que le sav […] Lire la suite
BALMES JAIME (1810-1848)
Ecclésiastique, poète et philosophe espagnol dont les idées libérales suscitèrent une vive opposition chez les catholiques conservateurs. Balmes obtint son doctorat en droit civil et en droit canon à l'université de Cervera, puis il retourna à Vich où il enseigna la physique et les mathématiques. Il fonda et édita à Madrid une revue hebdomadaire, La Pensée de la nation ( El Pensamiento de la naci […] Lire la suite
BAUER BRUNO (1809-1882)
Philosophe hégélien, historien, exégète critique des textes bibliques et des Évangiles, Bruno Bauer est né à Eisenberg en 1809. Il mourra à Rixdorf (Berlin) en 1882. Traditionnellement rangé dans la droite hégélienne, par référence à Marx qui l'accable de railleries dans La Sainte Famille , il se contente en fait de perpétuer la croyance en un devenir de l'Esprit, que Marx a, lui, matérialisé dans […] Lire la suite
BENTHAM JEREMY (1748-1832)
Jeremy Bentham a connu la grande crise révolutionnaire qui transforma l'Europe. Son œuvre, trop souvent et très injustement oubliée, est une des sources idéologiques de la grande pensée bourgeoise du xix e siècle. Bien qu'il eût reçu une formation juridique complète, il refusa de devenir avocat : les contradictions, les incertitudes du droit, la confusion de la jurisprudence étaient incompatible […] Lire la suite
BERKELEY GEORGE (1685-1753)
Soucieux d'enrayer la marée montante du scepticisme induite par le progrès des sciences positives, Berkeley fut essentiellement un apologiste. Mais il fut aussi un authentique philosophe, dont l'ambition paradoxale était de définir, d'une façon à la fois nouvelle et traditionnelle, les rapports entre Dieu et les êtres finis. Selon lui, la distinction aristotélicienne, reprise par Locke, entre le […] Lire la suite
BOLLACK JEAN (1923-2012)
Dans le chapitre « Une traversée de la philosophie antique » : […] Assistant (1958), puis professeur (1961) de philologie classique à Lille, invité à Berlin à l'Université libre (1956-1959) puis au Wissenschaftskolleg (1982-1983) et membre de l'Institute for Advanced Studies de Princeton (1971-1972), Jean Bollack a consacré ses premiers travaux à une question jusque-là considérée comme marginale : la doxographie et la constitution des recueils d'opinions concern […] Lire la suite
BONALD LOUIS-AMBROISE DE (1754-1840)
Louis-Ambroise de Bonald est, dans l'Europe de la Révolution française, avec Joseph de Maistre, le principal représentant de la pensée contre-révolutionnaire. Moins brillantes que celles de Maistre, ses œuvres sont également moins bien connues ; Bonald doit sans aucun doute cette défaveur à une pensée dogmatique exprimée dans un style pesant peu fait pour séduire le lecteur. Des différents ouvrage […] Lire la suite
ROMANTISME
Dans le chapitre « Rapports avec l'histoire et avec la philosophie » : […] Il ne peut être question ici d'énumérer les hommes, les œuvres et les dates qui jalonnent en divers pays l'évolution du romantisme ou d'esquisser l'histoire, même sommaire, des groupes et de leurs manifestes. Cette histoire extérieure est résumée dans tous les manuels. Le romantisme est avant tout affaire de sensibilité et un puissant élan d'imagination, s'exprimant par des techniques nouvelles. I […] Lire la suite
BRUNO GIORDANO (1548-1600)
Emprisonné pendant huit années par l'Inquisition avant d'être brûlé, Giordano Bruno a connu une existence des plus troublées pour des raisons qui tiennent au contexte intellectuel de l'époque autant qu'à sa propre pensée. Celle-ci, incomprise de ses contemporains, a longtemps été trahie. Il est vrai que les écrits de Bruno, fort divers et d'une grande hardiesse, contiennent une profusion de questi […] Lire la suite
BRUNSCHWIG JACQUES (1929-2010)
Historien de la philosophie. Né à Paris, Jacques Brunschwig fait ses études au lycée Carnot et au lycée Henri-IV avant d'entrer à l'École normale supérieure en 1948. Agrégé de philosophie en 1952, ce cousin de Pierre Vidal-Naquet va s'orienter vers l'histoire de la philosophie antique sous la direction, notamment, de Pierre-Maxime Schuhl, Maurice de Gandillac et Victor Goldschmidt. Il soutient en […] Lire la suite
BUDÉ GUILLAUME (1468-1540)
Dans le chapitre « Le « Transitus ad christianismum » » : […] Une vie aussi studieuse, un militantisme si constant s'enracinent dans une philosophie. Non point une philosophie spéculative ; Budé considère que depuis l'avènement du christianisme toute spéculation de l'esprit est orgueilleuse et vaine. La vérité est don de Dieu. L'exercice philosophique par excellence est donc lecture, interprétation, méditation de l'inépuisable richesse de sens de l'Écriture […] Lire la suite
CABANIS GEORGES (1757-1808)
Médecin et philosophe français, disciple de Condillac, Cabanis fréquente, chez M me Helvétius, les Encyclopédistes, Franklin et Voltaire. Il participe à la Révolution française, collaborant à la rédaction des discours de Mirabeau et le soignant jusqu'à sa mort, ce qui n'améliore pas sa réputation de médecin, puisqu'on l'accuse alors d'avoir empoisonné son illustre malade. Ami de Condorcet, il doi […] Lire la suite
CATÉGORIE (sociologie)
La notion de catégorie désigne un élément de base de l’activité de connaissance que les êtres humains déploient dans la vie ordinaire comme dans le travail scientifique. Dans la tradition philosophique, cette notion nomme, depuis Aristote, une série finie de principes généraux qui permettent de définir la nature des entités qui peuplent le monde et de procéder à leur distribution en classes. Chez […] Lire la suite
CHÂTELET FRANÇOIS (1925-1985)
Professeur, philosophe, penseur politique et homme engagé dans les combats de son siècle, Francois Châtelet, né à Boulogne-Billancourt, fait ses études de philosophie à la Sorbonne. Il connaît son premier engagement politique en se liant à des groupes trotskistes. À partir de 1945, il participe aux divers lyrismes révolutionnaires et idéologies radicales de l'époque. En 1955, après une longue péri […] Lire la suite
CLARKE SAMUEL (1675-1729)
Philosophe et théologien anglais, disciple et ami de Newton, Samuel Clarke joua un rôle important dans la substitution de la physique newtonienne à la physique cartésienne au sein des universités anglaises. Il fut admiré comme prédicateur et il est connu pour ses conférences (les Boyle Lectures , instituées par testament par le physicien Boyle), prononcées à Saint Paul en 1704 et en 1705, ainsi qu […] Lire la suite
COMETTI JEAN-PIERRE (1944-2016)
Né à Marseille le 22 mai 1944, fils d’émigrés italiens, Jean-Pierre Cometti a d’abord été un guitariste de jazz. Il entreprend assez tardivement des études de philosophie, avant d’enseigner dans des lycées, en France, notamment à Millau, et surtout à l’étranger, au Maroc, en Allemagne et à La Haye. En 1992, il intègre l’enseignement supérieur à l’université d’Aix-Marseille où il enseigne l’esthéti […] Lire la suite
COMTE AUGUSTE (1798-1857)
En ouvrant la conclusion totale du Système de politique positive , Auguste Comte distingue dans sa vie intellectuelle deux carrières. Dans la première, qui correspond à peu près à l'élaboration du Cours de philosophie positive , il s'est efforcé de transformer la science en philosophie. Dans la seconde, il a travaillé à transformer la philosophie en religion. Le lien serait fourni par le Cours d […] Lire la suite
CONDILLAC ÉTIENNE BONNOT DE (1714-1780)
Condillac n'est pas seulement l'interprète français de Locke, mais un philosophe original dont l'influence devait être décisive sur la formation de la linguistique moderne. Oublié, critiqué sommairement, lorsque la vague révolutionnaire reflue et que l'Europe retourne aux servitudes d'avant 1789, il mérite encore d'être lu et médité. […] Lire la suite
CONNAISSANCE
Dans le chapitre « Diversification des objets d'analyse » : […] Le terme « connaissance » étant le plus souvent entendu dans un sens très large embrassant l'ensemble des conceptions du monde et des savoirs, qu'ils soient de nature scientifique, technique, littéraire ou philosophique, il est naturel que chacun de ces domaines ait fait l'objet d'analyses visant à mettre en évidence les structures et processus sociaux en lien avec ces types de savoir. Dans son o […] Lire la suite
CONSCIENCE (notions de base)
Dans le chapitre « Une innocence perdue ? » : […] Les philosophes l’avaient entrevu bien avant que la science ne le démontre, nous n’avons pas toujours été les êtres évolués et conscients que nous sommes aujourd’hui. Et il arrive aux humains d’éprouver une réelle nostalgie quand ils imaginent l’innocence quasi animale dont ils croient avoir bénéficié dans des temps archaïques. Nietzsche (1844-1900) rassemble ainsi les deux innocences, celle de l […] Lire la suite
CORBIN HENRY (1903-1978)
Philosophe, germaniste, iranologue, arabisant, Henry Corbin mena l'existence remplie d'un chercheur laborieux, d'un découvreur et d'un penseur aussi inspiré qu'érudit. Bibliothécaire jusqu'en 1939 à la Bibliothèque nationale, il traduit des œuvres du philosophe iranien du xii e siècle Sohravardi, mais se fait surtout connaître par la traduction de Martin Heidegger, alors inconnu en France ( Qu'es […] Lire la suite
CORDEMOY GÉRAUD DE (1626-1684)
De ce philosophe historien, disciple de Descartes, ce familier de Bossuet, cet ami de Fénelon, on connaît mal la vie. Né à Paris, Cordemoy appartient par son père à la petite noblesse auvergnate. Avocat au parlement, habitué de la plupart des cercles cartésiens qui se réunissent à Paris dans les années 1660, de l'académie Bourdelot, du salon de Habert de Montmort, il acquiert la célébrité en écriv […] Lire la suite
COURS DE PHILOSOPHIE POSITIVE, Auguste Comte - Fiche de lecture
Le Cours se situe dans la seconde des trois grandes périodes que traditionnellement la postérité voit dans la production d'Auguste Comte (1798-1857), juste entre les Opuscules (1820-1826) et le Système de politique positive (1851-1854). D'abord professé à partir d'avril 1826 à son domicile, puis après plusieurs interruptions, au Louvre, le texte finit par être publié en six volumes entre 1830 e […] Lire la suite
COURS D'INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE DE LA MYTHOLOGIE (F. W. J. von Schelling)
Longtemps ignorée en France, car suspectée d'irrationalisme, la « dernière philosophie » de Schelling commence à être mieux connue. C'est ainsi qu'une équipe (G.D.R. Schellingiana-C.N.R.S.) entraînée par Jean-François Courtine et Jean-François Marquet a proposé une nouvelle version du Cours d ' introduction à la philosophie de la mythologie (Gallimard, 1998), initialement traduit par Samuel Janké […] Lire la suite
COUSIN VICTOR (1792-1867)
Fils d'un ouvrier joaillier, Victor Cousin, après de brillantes études secondaires au lycée Charlemagne, entre, en 1810, à l'École normale supérieure, où il subit l'influence durable de Pierre Laromiguière ; celui-ci l'initia à la pensée de Locke et de Condillac, lui apportant la révélation et le goût de la philosophie qu'on n'enseignait pour ainsi dire pas à cette époque dans les lycées impériaux […] Lire la suite
CRAINTE ET TREMBLEMENT, Soren Kierkegaard - Fiche de lecture
C'est en 1841, la même année que Marx, que Søren Kierkegaard (1813-1855) soutient sa thèse de doctorat, sur Le Concept d'ironie chez Socrate . En 1843, quelques mois après L'Alternative , paraissent, le même jour, le 16 octobre, La Répétition et Crainte et tremblement , où la pensée paradoxale de l'auteur va prendre pour point de départ le problème théologiquement et philosophiquement épineux de […] Lire la suite
CREMONINI CESARE (1550 env.-1631)
L'un des représentants les plus autorisés de cette école de Padoue qui, durant des siècles, a vu converger les efforts des penseurs italiens pour échafauder une philosophie originale, résolument orientée vers l'expérience, en opposition au courant scolastique relevant de Thomas d'Aquin, Cremonini, dont l'éclectisme s'abreuve à Averroès et à Aristote, a tenté une synthèse fidèle et ferme de la pens […] Lire la suite
LA CRISE DES SCIENCES EUROPÉENNES ET LA PHÉNOMÉNOLOGIE TRANSCENDANTALE, Edmund Husserl - Fiche de lecture
La réflexion ultime d'Edmund Husserl (1859-1938), l'auteur des Méditations cartésiennes et fondateur de la phénoménologie, au moment où l'Allemagne plonge dans le nazisme, porte sur la Krisis , « crise » des sciences qui met en péril son projet propre de philosophie comme « science rigoureuse » et, au-delà, crise de civilisation, « crise radicale de la vie de l'humanité européenne ». Le volume po […] Lire la suite
CRITIQUE DE LA FACULTÉ DE JUGER, Emmanuel Kant - Fiche de lecture
La Critique de la faculté de juger ( Kritik der Urteilskraft , 1790) est la troisième et dernière des Critiques d'Emmanuel Kant (1724-1804). Elle vient après la Critique de la raison pure (1781) et la Critique de la raison pratique (1786). Il ne s'agit pas tant d'ajouter au domaine des sciences exactes puis à celui d'une science des mœurs ce qui manquait encore à sa philosophie comme entrepri […] Lire la suite
CRITIQUE DE LA RAISON PURE, Emmanuel Kant - Fiche de lecture
Dans la Préface à la première édition de la Critique de la raison pure (1781), Emmanuel Kant (1724-1804) établit un parallèle célèbre entre les progrès des sciences exactes et la confusion qui règne dans la « métaphysique », pourtant la plus ancienne et longtemps la plus prestigieuse des sciences. Alors que les premières ont su se doter de méthodes et de procédures, la seconde attend toujours u […] Lire la suite
DE LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ, Nicolas Malebranche - Fiche de lecture
Nicolas Malebranche (1638-1715) occupe dans la lignée des philosophes post-cartésiens une place particulière. D'une part, il semble tout devoir à Descartes : la lecture, en 1664, du Traité de l'Homme fut en effet à l'origine de sa vocation philosophique. D'autre part, il s'en éloigne radicalement pour renouer avec une philosophie empreinte de théologie augustinienne, dont la Recherche de la véri […] Lire la suite
DESCARTES (R.), en bref
Populaire au point d'avoir produit un adjectif – « cartésien » – devenu synonyme d'une certaine forme d'esprit (la foi en l'évidence rationnelle), la pensée de Descartes marque une rupture décisive dans l'histoire de la pensée occidentale. Homme de sciences (mathématiques et optique lui sont redevables de découvertes fondamentales), Descartes fonde la philosophie moderne. Il est à la naissance du […] Lire la suite
DESCARTES ET L'ARGUMENTATION PHILOSOPHIQUE (dir. F. Cossutta)
L'œuvre de Descartes, qui fonde le rationalisme des temps modernes, peut-elle résister aux analyses réductrices des sociologues, des linguistes, des théoriciens de l'argumentation ? La philosophie doit-elle se résigner à n'être qu'un phénomène social, un « reflet » selon les marxistes, un « écho » selon les durkheimiens, un effet de langage selon les théoriciens du langage ? De son côté, le philo […] Lire la suite
DESCARTES RENÉ
René Descartes est à la fois le plus célèbre et le plus grand des philosophes français. En France, cependant, sa célébrité ne tient pas toujours à son génie, mais à une simplification désastreuse de sa doctrine, où l'on ne voit qu'un rationalisme étroit et à courte vue : chacun, alors, croit pouvoir invoquer à tout propos l'autorité de Descartes, et se dire cartésien. En réalité, la philosophie de […] Lire la suite
DESCARTES RENÉ - (repères chronologiques)
31 mars 1596 Naissance de René Descartes à La Haye, en Touraine. 1606 Il entre au collège des jésuites de La Flèche. 1609 Galilée invente la lunette astronomique. 1616 Descartes obtient sa licence en droit à Poitiers. 10 novembre 1619 En Allemagne, révélation, en rêve, « d'une science admirable ». 1620-1628 Descartes voyage (France, Italie, séjour de deux ans à Paris). 1628 Composition des […] Lire la suite
DESCHAMPS dom (1716-1774)
Bénédictin français, né à Rennes, Léger Marie Deschamps semble avoir mené une vie tranquille, comme procureur du petit monastère bénédictin de Montreuil-Bellay, près de Saumur. L'événement le plus marquant de sa vie est sans doute, après 1760, la rencontre d'un protecteur et ami, bientôt d'un disciple, en la personne du marquis de Voyer, fils du comte d'Argenson, lui-même poète et philosophe. En 1 […] Lire la suite
DESCRIPTION ET EXPLICATION
Dans le chapitre « Les théories de l'explication » : […] En théorie de l'explication, on pourrait opposer deux grands paradigmes, qu'on appellera respectivement substantialiste et relationnel. Anciens et médiévaux expliquent en termes de substances et de causes : ils admettent des atomes, des agents (causes efficaces et transitives), des supports d'actions causales (fluides propagateurs, vertus sympathiques, espèces sensibles émanées ou reçues, etc.), […] Lire la suite
DES HÉGÉMONIES BRISÉES (R. Schürmann) - Fiche de lecture
Dans son livre Le Principe d'anarchie paru en 1982, consacré à « Heidegger et la question de l'agir », Reiner Schürmann (né de parents allemands, à Amsterdam en 1941, mort à New York le 20 août 1993) citait quelques lignes de Novalis, elles-mêmes méditées par Heidegger, qui peuvent servir de fil conducteur aux textes rédigés en français et rassemblés dans Des hégémonies brisées que les éditions […] Lire la suite
DÉSIR (notions de base)
Une étymologie parfois contestée lie le désir aux étoiles. Le latin sidus désigne en effet une constellation d’étoiles, et le « désir » (latin desideratio ) serait la nostalgie qu’éprouve l’humain qui a cessé de contempler le ciel étoilé. Véridique ou non, cette étymologie a une qualité et manifeste une puissance en inscrivant l’idée d’un manque douloureux au cœur du désir. Et elle s’est imposée […] Lire la suite
LA DESTINATION DE L'HOMME, Johann Gottlieb Fichte - Fiche de lecture
C'est humilié, poussé à quitter l'université de Iéna, à la suite de fâcheuses accusations d'athéisme, que J. G. Fichte (1762-1814) , réfugié à Berlin, trouve le temps de rédiger, de juillet à novembre 1799, ce qu'il veut être un écrit « populaire » : La Destination de l'homme . Soit un ouvrage « non destiné aux philosophes de profession », mais « compréhensible par tous les lecteurs qui sont, d'un […] Lire la suite
DIALECTIQUE
Le terme « dialectique » dérive du mot composé grec διαλ́εγειν ( dialegein ), qui indique dès le départ que son sens n'est pas simple. La signification la plus courante de λ́εγειν, c'est « parler » et le préfixe δια indique l'idée d'un rapport ou d'un échange. La dialectique est donc, d'après l'étymologie, un échange de paroles ou de discours, c'est-à-dire une discussion ou un dialogue ; comme fo […] Lire la suite
DIDEROT DENIS (1713-1784)
Dans le chapitre « Le monde » : […] On l'appelait le Philosophe. On traduirait mal par « honnête homme » un encyclopédiste se piquant de tout. Mais il garde de l'honnête homme le dédain de la scolastique, l'amour des idées claires, le goût des lettres, la méfiance à l'égard de toute proposition que ne garantit pas l'expérience. Pas de systèmes, donc. Et, du même coup, le modèle mathématique dont se réclamaient ces systèmes more geo […] Lire la suite
DISCOURS DE LA MÉTHODE, René Descartes - Fiche de lecture
Publié à Leyde en 1637, en français et anonymement, le Discours de la méthode servait d'introduction à un recueil d'études scientifiques. Le titre complet en explicite le contenu : Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. Plus la Dioptrique, les Météores et la Géométrie qui sont des essais de cette méthode . Son auteur est rapidement identifié d […] Lire la suite
DÜHRING KARL EUGEN (1833-1921)
Fils d'un petit fonctionnaire prussien, Karl Dühring mène de front des études de droit et de mathématiques à l'université de Berlin. Il envisage une carrière dans la magistrature, mais devient aveugle et doit renoncer (1861). Il se dirige alors vers l'enseignement et est chargé de cours ( Privat-Dozent ) de philosophie et d'économie à l'université de Berlin. Très influencé par Auguste Comte (il se […] Lire la suite
ÉGALITÉ
Deux ou plusieurs réalités sont dites « égales » lorsqu'elles sont tenues pour semblables ou identiques sous un angle déterminé. On tient donc pour équivalentes, d'un certain point de vue, des choses qui ne le sont pas par ailleurs. Dans les faits, on ne trouve jamais deux réalités identiques au point d'être interchangeables. Leibniz a exprimé cette idée en formulant son fameux « principe des i […] Lire la suite
ÉMOTION (notions de base)
Si « émotion » et « passion » sont souvent confondues, c’est qu’outre leur proximité sémantique ces termes présentent une analogie sur le plan de l’étymologie. « Émotion » vient du latin movere qui signifie « ébranler », « mettre en mouvement », tandis que « passion » vient du grec παθειν ( pathein ) signifiant « subir ». Si l’on se fie à l’étymologie, le passionné subirait une force incontrôlab […] Lire la suite
ENGELS FRIEDRICH (1820-1895)
Le nom de Friedrich Engels est généralement associé à celui de Karl Marx dont il fut toute la vie l'ami et le collaborateur comme fondateur de la doctrine marxiste et comme dirigeant des luttes de la classe ouvrière au sein des deux premières Internationales. Non seulement la vie bien que longue, active et même non dénuée d'épisodes héroïques, peut ici s'effacer tout entière devant l'œuvre théori […] Lire la suite
ENLIGHTENMENT
Si l' Enlightenment peut être distingué assez aisément de la « philosophie des Lumières » française, cela se voit, dès l'abord, en ce que l'Enlightenment ne se préoccupe pas de lutter contre l'Église ; de même, l'Aufklärung, à l'origine, n'a pas d'accent antireligieux et se développe, au contraire, partiellement à partir de la pensée luthérienne. En Angleterre, les « Lumières » ne se manifestent […] Lire la suite
ENNÉADES, Plotin - Fiche de lecture
Les Ennéades (de enneas , le chiffre neuf en grec) ne constituent pas à proprement parler une œuvre de Plotin (205-270) , mais la bibliothèque plotinienne : c'est en effet le nom donné au rassemblement par Porphyre, après la mort du maître, de cinquante-quatre traités ou conférences d'importance variable, en six ensembles thématiques de neuf titres chacun : le monde humain, le monde physique, le […] Lire la suite
ENQUÊTE SUR L'ENTENDEMENT HUMAIN, David Hume - Fiche de lecture
D'abord intitulée Essais philosophiques sur l'entendement humain , l' Enquête sur l'entendement humain (1748) se veut une reprise corrigée et rendue plus accessible de la première partie du volumineux Traité de la nature humaine paru en 1739-1740. « Newton du monde moral » (Kant), David Hume (1711-1776) va chercher à appliquer à la nature humaine les principes expérimentaux qui ont fait leurs pr […] Lire la suite
ESSAI SUR L'ENTENDEMENT HUMAIN, John Locke - Fiche de lecture
L' Essai sur l'entendement humain ( An Essay Concerning Human Understanding ) de John Locke (1632-1704) , paru en 1690 (la même année que ses Deux Traités sur le gouvernement civil et la seconde Lettre sur la tolérance ), marque sans nul doute une rupture, qui fait de lui le premier philosophe des Lumières : « Entre Platon et Locke, a pu écrire Voltaire, il n'y a rien en philosophie. » Opposé à […] Lire la suite
ESSAI SUR L'ORIGINE DES LANGUES, Jean-Jacques Rousseau - Fiche de lecture
Revenir aux origines de ce court texte de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) publié en 1781, trois ans après sa mort dans un recueil intitulé Traités sur la musique , c'est en dire le statut vagabond dans l'œuvre du philosophe, à la fois réflexion sur la musique et les fondements de la société. L' Essai sur l'origine des langues , « où il est parlé de la mélodie et de l'imitation musicale », a été […] Lire la suite
L'ESSENCE DU CHRISTIANISME, Ludwig Feuerbach - Fiche de lecture
Plus connue, notamment à cause des critiques que lui adresse Marx dans ses Thèses sur Feuerbach (1845), que véritablement lue, L'Essence du christianisme marque un jalon important, tant théologiquement que philosophiquement, dans l'élaboration d'une anthropologie qui voit le jour au xix e siècle dans la postérité de Hegel. Contrairement aux réductions de Dieu et de la religion opérées par certa […] Lire la suite
ESTHÉTIQUE, Georg Wilhelm Friedrich Hegel - Fiche de lecture
De 1818 à 1830, d'abord sporadiquement, puis de façon plus continue à partir de 1827, G. W. F. Hegel (1770-1881) donne des cours d'esthétique à l'université de Berlin, où il a été appelé après la mort de Fichte. Si la notion d'esthétique figurait depuis 1750 dans le titre d'un célèbre ouvrage d'A. G. Baumgarten, aucune chaire d'esthétique n'existait lorsque Hegel entreprit de l'enseigner. Ces not […] Lire la suite
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - La philosophie
Dans le chapitre « Sources : du puritanisme au transcendantalisme » : […] Il est à peine besoin de dire que les puritains de la Nouvelle Angleterre obéissaient à une inspiration que nourrissait leur double refus de l'Église catholique romaine et de l'aristotélisme. Leur platonisme, lui-même expression de ce refus, contribua à forger un idéal d'indépendance qui s'illustra dans leur conception de la communauté. Il s'articula à d'autres sources qui, comme la lecture de Bac […] Lire la suite
ÉTHIQUE, Baruch Spinoza - Fiche de lecture
Rédigée entre 1661 et 1675, publiée de façon posthume et quasi anonymement, en 1677, l'année de la mort de son auteur, interdite avec le reste des écrits du philosophe en 1678, l' Éthique ( Ethica ordine geometrico demonstrata ) est une des œuvres majeures de la philosophie occidentale. Contrairement à Descartes, Spinoza (1623-1677) ne s'attarde pas sur les problèmes de méthode : il fait sienne d' […] Lire la suite
ÉTHIQUE À NICOMAQUE, Aristote - Fiche de lecture
Dans le chapitre « Modernité d'Aristote » : […] L'analyse des fins de l'homme, l'attention aux situations, le refus des facilités supposées de l'idéalisme n'ont cessé d'alimenter la pensée politique (par exemple le De Monarchia de Dante), puis les « sciences morales » et les sciences humaines (sociologie, anthropologie, psychologie...) qui en ont pris le relais. La morale d'Aristote nourrit encore la philosophie la plus contemporaine, et auss […] Lire la suite
EXISTENCE (notions de base)
Ce n’est qu’au xx e siècle que la notion d’existence a pris une place centrale en philosophie avec le courant « existentialiste », dont la thèse a été formulée de façon particulièrement elliptique par Jean-Paul Sartre (1905-1980) : « L’existence précède l’essence. » Mais si cette thèse est aussi révolutionnaire que Jean-Paul Sartre l’a prétendu, les philosophes antérieurs auraient dû affirmer […] Lire la suite
FECHNER GUSTAV THEODOR (1801-1887)
L'inventeur de la psychophysique, Fechner — un des penseurs qui marquèrent le plus l'Allemagne au xix e siècle — est à bien des égards l'héritier de la philosophie de la nature. Encore étudiant, il lit avec enthousiasme les œuvres de Schelling et d'Oken. Il en retient l'idée « que la nature culmine dans une unité et qu'elle est pénétrée par un principe spirituel ». Pourtant il préfère d'abord, lo […] Lire la suite
FEUERBACH LUDWIG (1804-1872)
Après les Thèses sur Feuerbach de Karl Marx et l'écrit de Friedrich Engels, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande , publiés en 1888, l'œuvre de Feuerbach a été en quelque sorte classée. Interprétée dès lors en référence à cet « esprit de parti » que Lénine jugeait indispensable en philosophie ( Matérialisme et empiriocriticisme , 1908), la pensée du philosophe a été con […] Lire la suite
FICHTE JOHANN GOTTLIEB (1762-1814)
Dénoncer l'absurdité d'une intelligence qui ne serait pas libre et d'une liberté qui ne serait pas éclairée, tel semble bien être le sens de la maxime que Fichte se prescrit à lui-même et qui éclaire son projet philosophique : « Crois sans cesse à ton sentiment, quand bien même tu ne peux réfuter les sophistes. » C'est qu'il n'est pas qu'un faiseur de systèmes. Ce pasteur manqué, ce remarquable or […] Lire la suite
FISCHER ERNST KUNO BERTHOLD (1824-1907)
Philosophe et historien allemand de la philosophie, Ernst Fischer étudia la philologie à Leipzig, puis la théologie et la philosophie à Halle. De 1848 à 1850, il enseigna à Pforzheim. En 1850, il fut reçu à l'université de Heidelberg, où ses conférences philosophiques eurent un grand succès et où il eut pour élève Dilthey. Mais le gouvernement badois, à la suite d'un complot ourdi par les chefs de […] Lire la suite
FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS, Emmanuel Kant - Fiche de lecture
En 1781, la Critique de la raison pure d'Emmanuel Kant (1724-1804) marquait nettement la différence de statut entre les sciences exactes et les sciences humaines. Elle soulignait aussi que toute science se décompose en connaissance a priori (ce que Kant appelle, en un sens technique, « métaphysique ») et connaissance empirique. Les mœurs, c'est-à-dire l'ensemble des activités humaines, relèvent […] Lire la suite
FONTENELLE BERNARD DE (1657-1757)
Sous le couvert du bel esprit – qu'il resta jusqu'au bout –, donnant même dans la préciosité, Fontenelle entra en science comme on chausse une mode. Venu pour divertir, il instruit réellement. En l'annexant à la littérature, loin de la confondre avec elle, il veut que la science devienne assimilable à l'honnête homme qui a le droit d'être initié, mais aussi le devoir de s'ouvrir aux disciplines no […] Lire la suite
LE GAI SAVOIR, Friedrich Nietzsche - Fiche de lecture
Il s'agit certainement du livre le plus joyeux que Friedrich Nietzsche (1844-1900) ait écrit, même s'il garde les traces du long hiver de souffrances enduré. La vie semble retrouvée, réconciliée avec elle-même, la maladie surmontée. La période « voltairienne » et critique d' Humain trop humain , du Voyageur et son ombre (1878-1879) et d' Aurore (1881) s'achève. Les quatre premiers livres qui comp […] Lire la suite
GASSENDI PIERRE GASSEND dit (1592-1655)
Savant et philosophe français, né près de Digne, reçu docteur en théologie en 1614 à Avignon, Gassendi est ordonné prêtre en 1616 et enseigne la philosophie à l'université d'Aix-en-Provence de 1617 à 1623. Il y fait des observations astronomiques détaillées, se déclare partisan de Copernic et entre en correspondance avec Galilée. Il partage ensuite son temps entre Digne, où il est depuis 1626 prév […] Lire la suite
GÉNÉALOGIE DE LA MORALE, Friedrich Nietzsche - Fiche de lecture
« Un écrit polémique, pour compléter et éclairer Par-delà bien et mal , récemment publié et en accentuer la portée », c’est ainsi que Friedrich Nietzsche (1844-1900) présente la Généalogie de la morale . Entre l’écriture aphoristique portée à son point de perfection dans le précédent livre et les dissertations de la Généalogie , le style a changé. Quelque chose s’est aggravé, le ton s’est radicali […] Lire la suite
GÉOMÉTRIE DES PASSIONS (R. Bodei) - Fiche de lecture
Géométrie des passions est la version française d'un essai du philosophe Remo Bodei paru en Italie il y a six ans, en 1991 (traduction de Marilène Raiola, aux Presses universitaires de France). Son sous-titre, Peur, espoir, bonheur : de la philosophie à l'usage politique , en définit l'espace et les enjeux. L'auteur – né à Cagliari en 1938, enseignant à l'université de Pise ainsi qu'à l'étranger […] Lire la suite
GEULINCX ARNOLD (1624-1669)
Philosophe flamand né à Anvers, métaphysicien et moraliste, Geulincx enseigna à Louvain, d'où il fut chassé en 1658 pour ses critiques de la scolastique ; il alla à Leyde et se convertit alors du catholicisme au calvinisme. Influencé dans ses études par le cartésien Guillaume Philippi, il attaqua dans son enseignement la physique scolastique à partir des principes cartésiens ; il fut aussi attiré […] Lire la suite
GIOBERTI VINCENZO (1805-1852)
Né à Turin, orphelin de bonne heure, éduqué par les prêtres, Gioberti est ordonné prêtre en 1825. Penseur vigoureux, esprit batailleur, dont le style « plein de splendeur et de bile » (Franscesco De Sanctis) contraste avec la simplicité du genre de vie, il est rapidement attiré par la question nationale. Influencé tout d'abord par la Giovine Italia (Jeune-Italie) de Mazzini, avec lequel il rompra […] Lire la suite
GOLDSCHMIDT VICTOR (1914-1981)
Né à Berlin, Victor Goldschmidt appartenait à une famille de juristes. Son père, honoré d'une réputation internationale et dont les travaux récemment réédités font encore autorité, fut doyen de la faculté de droit de Berlin ; il se démit de ses fonctions en 1933. Ses frères embrassèrent la carrière juridique. Lui-même, après avoir achevé le cycle secondaire par un mémoire consacré à Hölderlin entr […] Lire la suite
HADOT PIERRE (1922-2010)
Philosophe, historien, philologue, Pierre Hadot poursuit le projet d'une définition d'un modèle éthique que l'homme contemporain peut découvrir dans l'Antiquité. Dans l'œuvre considérable de Pierre Hadot, le projet s'articule sur deux types de recherches connexes : l'analyse critique de l'argumentation spéculative des traités philosophiques gréco-romains, la topique historique qui étudie le rôle e […] Lire la suite
HEGEL GEORG WILHELM FRIEDRICH
Dans le chapitre « Les « Leçons » de Berlin » : […] À la fin de sa vie, à Berlin, se retenant de publier, Hegel propagera ses idées surtout dans son enseignement oral, extrêmement abondant, et plus explicite. Dans les Leçons sur la philosophie de l'histoire , il confirme, en brossant une fresque du passé humain, la profondeur de son sens historique personnel : dans le développement du genre humain, et spécialement en son espace occidental, tout s'e […] Lire la suite
HEGEL GEORG WILHELM FRIEDRICH - (repères chronologiques)
27 août 1770 Naissance de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, à Stuttgart. 1788-1790 Il est boursier au Stift de Tübingen où il a pour condisciples Hölderlin et Schelling. 1793-1796 Précepteur à Berne. Premiers écrits théologiques ( Positivité de la religion chrétienne , Vie de Jésus ). 1797-1799 Il travaille comme précepteur à Francfort-sur-le-Main. Rédige L'Esprit du christianisme et son destin . […] Lire la suite
HEGEL GEORG WILHELM FRIEDRICH, en bref
Par son ampleur, sa volonté de systématisation, la technicité de ses analyses, son encyclopédisme, l'œuvre de Hegel demeure l'un des massifs les plus impressionnants de la philosophie occidentale. Son « idéalisme absolu » est en fait une remise en cause du dualisme platonicien qui oppose sensible et intelligible. Pour Hegel, l'Esprit n'est qu'à s'objectiver dans des œuvres (politiques, artistiques […] Lire la suite
HEIDEGGER MARTIN - (repères chronologiques)
26 septembre 1889 Naissance de Martin Heidegger, à Messkirch. 1914 Thèse de doctorat sur La Théorie du jugement dans le psychologisme . Thèse d'habilitation dédiée à Heinrich Rickert : Le Traité des catégories et de la signification chez Duns Scot . 1923 Il est nommé professeur à l'université de Marbourg, fief des philosophes néo-kantiens. 1927 Publication de Être et Temps . Sur proposition de […] Lire la suite
HELVÉTIUS CLAUDE ADRIEN (1715-1771)
Né à Paris et fils du premier médecin de la reine Marie Leszczyńska, femme de Louis XV, Helvétius achète en 1738 une charge de fermier général qui lui rapporte bientôt 300 000 livres de revenus par an. Fortuné, il se consacre à l'étude, soutient matériellement ses amis philosophes et fréquente en particulier Montesquieu, Buffon et Voltaire. Renonçant à sa charge en 1750, il épouse l'année suivante […] Lire la suite
HERBART JOHANN FRIEDRICH (1776-1841)
Les débuts de la psychologie scientifique, généralement attribués à Wundt (1879), remontent en fait aux années 1824-1825. Ces dates sont celles de la publication de l'œuvre principale de Herbart, intitulée Psychologie als Wissenschaft neugegründet auf Erfahrung, Metaphysik und Mathematik ( La Psychologie comme science fondée sur l'expérience, la métaphysique et les mathématiques ). Ce titre résum […] Lire la suite
HERDER JOHANN GOTTFRIED (1744-1803)
Né dans une famille très modeste de Prusse orientale (son père était maître d'école, après avoir été tisserand en Silésie), Herder acquit rapidement une très large culture personnelle par la lecture obstinée de tous les livres qu'il trouvait ; étudiant en théologie à Königsberg, il y suivit l'enseignement de Kant et s'y lia d'amitié avec Hamann. Il découvre alors Rousseau, Shaftesbury, Lessing, Wi […] Lire la suite
HERMÉTISME
Dans le chapitre « Les textes philosophiques » : […] Les textes philosophiques d'Hermès se répartissent, selon la manière dont ils nous ont été transmis, en trois groupes : 1. Le Corpus Hermeticum . C'est une collection de dix-sept brefs traités dialogués (souvent fragmentaires) dans lesquels Hermès enseigne à son fils Tat ou à Asklepios. Cette collection fut réunie entre le vi e et le xi e siècle, peut-être par Michel Psellos. Le premier de ces t […] Lire la suite
HOBBES THOMAS (1588-1679)
Thomas Hobbes appartient pratiquement à la génération de Descartes (il naît au moment où la Grande Armada menace l'Angleterre), mais sa longévité (il meurt à quatre-vingt-onze ans), la lenteur avec laquelle il élabore son œuvre laissent croire qu'il est venu après lui. En fait, leurs pensées se forment à la même époque et leur rivalité hargneuse tient à leurs ressemblances. Étendant à la pensée, a […] Lire la suite
HOLBACH PIERRE HENRI DIETRICH baron d' (1723-1789)
Philosophe et savant français, l'un des collaborateurs de l' Encyclopédie de Diderot. D'origine allemande (du Palatinat, région frontière bilingue), le baron d'Holbach fait ses études à Leyde, en Hollande, et s'y lie d'amitié avec le poète anglais Akenside et avec le politicien whig John Wilkes. Il rentre en France lors de la paix d'Aix-la-Chapelle et retrouve à Paris la famille de son oncle ; il […] Lire la suite
HUMAIN, TROP HUMAIN, Friedrich Nietzsche - Fiche de lecture
La genèse de Humain, trop humain. Un livre pour esprits libres commence en juin-juillet 1876 : en marge du premier festival de Bayreuth, Friedrich Nietzsche (1844-1900) dicte à Hermann Köselitz (connu sous le pseudonyme de Peter Gast) les premiers aphorismes. En février 1876, il a fait la connaissance de Paul Rée, dont les Remarques psychologiques (1875) et L'Origine des sentiments moraux (1877) […] Lire la suite
HUMANITÉ
L'humanité est d'abord la qualité de l'être humain, autrement dit la nature humaine. Pour préciser en quoi consiste cette qualité, d'autres sens du mot peuvent nous guider. Ce terme désigne aussi la bienveillance ou la compassion (la vertu d'humanité), la culture comprise comme perfection de l'humanité, la politesse, la civilité, le savoir-vivre. Employé au pluriel, il couvre les studia humanitat […] Lire la suite
HUME DAVID (1711-1776)
La philosophie de Hume est avant tout critique. En ce sens, elle prend place dans le courant d'idées qui, au xviii e siècle, ruine les systèmes métaphysiques que le xvii e siècle avait élaborés, en s'attaquant essentiellement aux deux notions qui en constituaient les fondements : la notion de substance et la notion de cause. Après la critique de l'innéisme cartésien par Locke et celle de la subs […] Lire la suite
HUSSERL EDMUND
Edmund Husserl est tout simplement le plus grand philosophe apparu depuis les Grecs. Ce jugement subsiste, différent de celui des partisans de la « philosophie husserlienne » – et malgré, tout aussi bien, les adversaires de celle-ci – parce qu'il atteint dans l'œuvre du fondateur de la phénoménologie une signification générale et une portée historique qui vont bien au-delà de ce que cette œuvre, e […] Lire la suite
HUSSERL EDMUND - (repères chronologiques)
8 avril 1859 Naissance d'Edmund Husserl à Prosznitz (Moravie). 1876-1881 Études de physique, mathématiques, philosophie aux universités de Leipzig et de Berlin. 1882 Thèse de mathématique sous la direction de K. T. Weierstrass dont il devient l'assistant, à Berlin. 1884 Retour à Vienne. Il se lie avec le philosophe Franz Brentano et reprend ses études de philosophie. 1886 Issu d'une famille j […] Lire la suite
IDÉALISME
« La véritable philosophie doit être idéaliste », écrit Schopenhauer. D'après Bernard Bourgeois, « l'idéalisme est essentiellement la philosophie, et toute philosophie est un idéalisme » : conséquence du postulat – idéaliste – qu'il n'y a de connaissance que d'idées. Le Dictionnaire des sciences philosophiques , sous la direction d'A. Franck (2 e éd., 1875), donne à lire : « L'idéalisme occupe la […] Lire la suite
IDÉALISME ALLEMAND
En allant à la découverte de l'idéalisme allemand, on attend bien des émerveillements, et l'on se prépare quelques surprises, en même temps que beaucoup de travail. Encore faut-il d'abord délimiter ce champ d'investigation qui, par nature, ne saurait toutefois offrir de contours précis et incontestés, ni une totale homogénéité. La notion d' idéalisme allemand enveloppe un ensemble de doctrines qu […] Lire la suite
IDÉOLOGUES
Honnis sous la Restauration, voués ensuite au mépris, les idéologues commencent enfin à retenir l'attention de quelques-uns. Ces républicains d'Ancien Régime ont été les philosophes de la Révolution ; matérialistes assurés, partisans du nouveau pouvoir, ils n'ont pas hésité à assumer de fortes responsabilités, ont survécu à de grands dangers, se sont montrés pleins de courage en des temps dangere […] Lire la suite
ILLUMINISMO
La spécificité de la philosophie des « Lumières » en italie se manifeste, sous l'appellation d' Illuminismo , par le relatif abandon de la spéculation métaphysique et de la recherche scientifique par la pensée philosophique. L'époque précédente avait été dominée par la philosophie galiléenne, ainsi que par l'influence de Descartes et de Gassendi. La philosophie italienne du xviii e siècle partici […] Lire la suite
IMAGINATION (notions de base)
Quelle défiance les philosophes n’ont-ils pas montrée à l’égard de l’imagination ? L’imagination, « maîtresse d’erreur et de fausseté » pour Blaise Pascal (1623-1662), « folle du logis » et pire encore « folle qui se plaît à faire la folle » pour Malebranche (1638-1715). Même condamnation trois cents ans plus tard chez Alain (1868-1951), pour qui l’imagination, parce qu’elle est une faculté qui a […] Lire la suite
INTELLECTUEL
Dans le chapitre « Du philosophe comme précurseur de l'intellectuel » : […] S'il existe avant l'affaire Dreyfus une période de transformation du statut et de l'imaginaire des gens de lettres, c'est dans le xviii e siècle qu'il convient logiquement de la situer. Les érudits y sont pourtant nombreux ; leur érudition s'exerce sous le contrôle du pouvoir qui surveille leurs travaux. Autour de Richelieu, de Mazarin et de Colbert, le xvii e siècle avait inventé des bureaux de […] Lire la suite
INTÉRIORITÉ
Dans le chapitre « Composante sceptique et composante mystique » : […] L'histoire de la philosophie occidentale, interrogée en ses commencements, illustre bien ce dramatique embarras, contemporain de ses origines. La grandeur, le plus souvent méconnue, des sophistes est d'avoir découvert la subjectivité humaine et su tirer toutes les conséquences de cette découverte. L'homme qui est « la mesure de toutes choses » est cet homme intérieur dont la subjectivité condamne […] Lire la suite
INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE LA MORALE ET DE LA LÉGISLATION, Jeremy Bentham - Fiche de lecture
Le jurisconsulte Bentham (1748-1832) apporte, avec ce livre marqué par l'associationnisme de Locke, de l'empirisme de Hume et du sensualisme de Helvétius et de Condillac, la pierre fondatrice de l'école utilitariste. Écrit dans le contexte des mutations des conditions d'existence matérielles et humaines qu'engendre la révolution industrielle anglaise, l' Introduction aux principes de la morale et […] Lire la suite
INVESTIGATIONS PHILOSOPHIQUES, Ludwig Wittgenstein - Fiche de lecture
Les Investigations philosophiques ont été publiées en 1953, peu après la mort de Ludwig Wittgenstein (1889-1951), à partir de deux manuscrits que l'auteur avait laissés dans un état inégal d'élaboration, et qui en forment les deux parties. À la différence du Tractatus logico-philosophicus , le seul ouvrage de Wittgenstein publié de son vivant en 1921, les Investigations offrent l'image d'une œuv […] Lire la suite
JACOBI FRIEDRICH HEINRICH (1743-1819)
La philosophie fut particulièrement en honneur dans les universités allemandes du xviii e siècle : de Wolff à Kant et à la grande génération de l'idéalisme, illustrée dans la dernière décennie du siècle par Reinhold, Fichte et Schelling. À côté de cette Schulphilosophie (W. Wundt) prospérait la réflexion d'hommes de lettres, d'artistes ou de théologiens pour lesquels la philosophie constituait m […] Lire la suite
KANT EMMANUEL
La meilleure image que l'on puisse proposer de la nouveauté que Kant introduit dans l'histoire de la pensée et qui le promeut au rang du petit nombre des très grands philosophes de tous les temps, c'est peut-être celle à laquelle il songea lui-même pour qualifier le changement de méthode dont il faisait l'essai en philosophie : celle de la révolution opérée par Copernic en astronomie lorsqu'il sup […] Lire la suite
KANT EMMANUEL - (repères chronologiques)
22 avril 1724 Naissance de Kant à Königsberg (Prusse orientale). 1755 Son mémoire d'habilitation, Nouvelles Explications des premiers principes métaphysiques , lui permet de devenir privat-dozent à l'université de Königsberg. 1762 Lecture de Rousseau. 1764 Observations sur le sentiment du beau et du sublime . 1770 Kant soutient sa thèse : De la forme et des principes du monde sensible et du […] Lire la suite
KANT EMMANUEL, en bref
Véritable « révolution dans l'art de penser », la critique kantienne se veut en rupture avec tout ce qui l'a précédée. Si Kant loue Hume de l'avoir « réveillé de son sommeil dogmatique » c'est pour reposer à nouveaux frais les questions fondamentales de la philosophie : « Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m'est-il permis d'espérer ? Qu'est-ce que l'homme ? » Les réponses données par les […] Lire la suite
KIERKEGAARD SØREN (1813-1855)
Kierkegaard a eu une grosse influence sur un bon nombre de philosophes contemporains, qu'ils soient croyants ou non : Karl Jaspers, Martin Heidegger, Gabriel Marcel, Jean-Paul Sartre. Certains termes du philosophe danois comme « nausée », « angoisse », « existant » sont tombés aujourd'hui dans le langage courant. Mais, plutôt que de faire de Kierkegaard « le père de l'existentialisme », selon une […] Lire la suite
KRAUSE KARL CHRISTIAN FRIEDRICH (1781-1832)
Couramment rangé parmi les épigones des grandes philosophies de Fichte et de Schelling, Krause, qui ne réussit jamais à obtenir en Allemagne les postes universitaires qu'il convoitait, ni à s'y imposer de quelque façon, connut en Espagne, par son œuvre, un succès étonnant dans la seconde moitié du xix e siècle. Il y fut introduit par Julian Sanz del Rio, qui, se rendant en Allemagne, avait rencon […] Lire la suite
LACHELIER JULES (1832-1918)
Universitaire et philosophe français, d'inspiration idéaliste, dont les œuvres principales sont : Du fondement de l'induction (1871) ; Psychologie et métaphysique (1885) ; Études sur le syllogisme , suivies de L'Observation de Platner (1907) ; Lettres 1856-1918 (1933). Chez Lachelier, comme chez Fichte, la réflexion procède par paliers successifs. C'est tout d'abord la réflexion individuelle, p […] Lire la suite
LAGNEAU JULES (1851-1894)
Professeur qui laissa à ses élèves, parmi lesquels Alain (cf. Souvenirs concernant Lagneau , 1925), une impression inoubliable, Lagneau insistait sur le caractère tout personnel de la réflexion philosophique. C'est en rentrant en soi-même que chacun trouve la lumière. Le point de départ est la psychologie. En poussant l'analyse réflexive, ce n'est pas un ego que nous trouverons, c'est l'Esprit un, […] Lire la suite
LAMBERT JOHANN HEINRICH (1728-1777)
Mathématicien, astronome, physicien et philosophe suisse et allemand d'ascendance française. Né à Mulhouse, qui faisait alors partie de la Suisse, Johann Heinrich Lambert, dès l'âge de douze ans, quitte l'école pour aider son père qui était tailleur tout en continuant seul ses études, donnant ainsi l'exemple, rare dans la science, d'un autodidacte complet. Il est alors employé aux écritures, puis […] Lire la suite
LA METTRIE JULIEN OFFROY DE (1709-1751)
Médecin et philosophe français. Né dans une famille de commerçants de Saint-Malo, La Mettrie reçoit une bonne éducation chez les jésuites, en Normandie et à Paris ; il étudie la médecine à Paris et à Reims. Reçu docteur en 1733, il poursuit des études chez Boerhaave, à Leyde, où il s'enthousiasme pour les théories iatromécanistes de son maître. Après des traductions de Boerhaave, il publie en 1737 […] Lire la suite
LEÇONS SUR LA PHILOSOPHIE DE L'HISTOIRE, Georg Wilhelm Friedrich Hegel - Fiche de lecture
G. W. F. Hegel (1770-1831) a professé les Leçons sur la philosophie de l'histoire , pour la première fois à Berlin au cours du semestre d'hiver 1822-1823. Elles ont été réitérées avec de multiples changements à cinq reprises, tous les deux ans. Après la disparition du philosophe, hégéliens de gauche et de droite se disputeront les dépouilles d'un système qui n'aura eu pour but – par-delà les form […] Lire la suite
LEIBNIZ GOTTFRIED WILHELM
Sartre et Nizan s'amusaient à dessiner une monade au bain. Mais une monade peut-elle prendre un bain ? On dirait aujourd'hui : oui ! Car il n'est pas de monades sans organes. Les concepts de G. W. Leibniz, parfois étranges, demandent une grande attention aux textes et à leurs contextes. C'est sans doute pourquoi son œuvre connut une étrange destinée. Ce philosophe baroque, à la fois très connu et […] Lire la suite
LEIBNIZ GOTTFRIED WILHELM - (repères chronologiques)
1 er juillet 1646 Naissance de Gottfried Wilhelm Leibniz à Leipzig. 1663 Il est reçu bachelier ès arts sur une dissertation sur le principe d’individuation. 1666 Il obtient le grade de docteur en droit à l’université d’Altdorf et publie un De Arte combinatoria . 1670 Conseiller à la Cour suprême de Mayence. 1672 Voyage à Paris. Nombreuses rencontres politiques et scientifiques (Colbert, Huyg […] Lire la suite
LEIBNIZ GOTTFRIED WILHELM, en bref
Travailleur infatigable, esprit encyclopédique, G. W. Leibniz aura exercé son incomparable intelligence dans tous les domaines. Paradoxalement, il aura laissé peu de livres, alors qu'il écrivit beaucoup. Directement ou non, il croisa le fer avec tous les grands esprits de son temps (Descartes, Malebranche, Arnauld, Spinoza, Huygens...). Ses recherches dans le domaine de la logique font de lui le v […] Lire la suite
LEÓN LUIS DE (1528-1591)
Fray Luis de León, « le cygne du Tormes », qu'on a appelé « le Fénelon de l'Espagne », admiré par Bossuet et par Cervantes, est le représentant le plus typique de la Renaissance dans la péninsule Ibérique, car il a fait la synthèse du lyrisme et de la pensée philosophico-théologique. Dans ce siècle de transition, où la tension s'exaspérait entre le naturalisme anthropocentrique et le fidéisme pro […] Lire la suite
LES PHILOSOPHES HELLÉNISTIQUES (A. Long et D. Sedley) - Fiche de lecture
Par analogie avec la période historique qui commence à la mort d'Alexandre en 323 avant J.-C., on appelle philosophies « hellénistiques » le scepticisme, l'épicurisme et le stoïcisme, apparus à Athènes une génération après Aristote, ou une ou deux générations après sa mort. Or, à quelques rares exceptions près, comme trois lettres d'Épicure ou l' Hymne à Zeus du stoïcien Cléanthe, rien n'a été co […] Lire la suite
LÉVIATHAN, Thomas Hobbes - Fiche de lecture
S'il fut publié en 1651 en anglais, le Léviathan ou La Matière, la forme et la puissance d'un État ecclésiastique et civil connut une version latine donnée par Thomas Hobbes (1588-1679) lui-même en 1668. C'est à juste titre que l'on peut considérer cet ouvrage comme le texte fondateur de la philosophie politique moderne. L'auteur y compare son travail à la voie que Platon avait frayée avec la Ré […] Lire la suite
LIBERA ALAIN DE (1948- )
Alain de Libera compte parmi les plus grands historiens de la philosophie du Moyen Âge . Éditeur, traducteur (notamment de Thomas d’Aquin, Averroès, Maître Eckhart, etc.), auteur de monographies savantes, de commentaires, d’essais et de manuels, il est depuis 2013 professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’histoire de la philosophie médiévale. S’il porte sur des objets variés, mais […] Lire la suite
LIRE BERGSON (dir. F. Worms et C. Riquier)
Un mot célèbre de Bergson rappelle qu'on n'est jamais tenu de faire un livre. Que dire de la nécessité où nous sommes de lire certains d’entre d'eux ? La gloire de Bergson fut immense, mais elle semble d'un temps qui n'est plus le nôtre. Si l'œuvre ne disparaissait pas, elle avait commencé à s'effacer. Sans doute fallait-il compter avec quelques lectures : celle, fidèle mais ancienne, de Vladimir […] Lire la suite
LOCKE JOHN (1632-1704)
Dans le devenir des idées, certaines œuvres paraissent des jalons privilégiés et ont une portée qui leur donne le statut d'« événements ». L' Essai sur l'entendement humain du philosophe anglais John Locke est de celles-là. Paru en 1690, constamment réédité, l' Essai était devenu, dès 1692, l'ouvrage de base de l'enseignement philosophique au Trinity College de Dublin. Au siècle suivant, la philo […] Lire la suite
LOTZE RUDOLF HERMANN (1817-1881)
Professeur à Göttingen et à Berlin, partisan d'un « idéalisme téléologique » par lequel il veut renouveler, contre Kant et Hegel, le système de Leibniz, Lotze appartient, avec son prédécesseur Johann Friedrich Herbart (1776-1841), à une tendance peu commune que l'on pourrait qualifier d'antiphilosophie au sein de la philosophie. Convaincu de la nécessité de donner à la pédagogie des bases scientif […] Lire la suite
LUMIÈRES
Malgré les travaux de Paul Hazard, les analyses d'Ernst Cassirer ou de Peter Gay, qui en proposaient une définition et en faisaient un modèle, la philosophie des Lumières se trouve aujourd'hui mise en question. Dans sa réalité même, comme ensemble cohérent, paradigmatique de la pensée du xviii e siècle, dans son histoire conçue comme une suite d'images et d'usages contradictoires. La vérité des L […] Lire la suite
MAINE DE BIRAN (1766-1824)
L'aventure intellectuelle et spirituelle de Maine de Biran est l'histoire d'une évasion : homme du xviii e siècle français par la date de sa naissance et le milieu culturel dans lequel il apprend à penser, Maine de Biran s'en dégage peu à peu. Parti du sensualisme symbolisé par le nom de Condillac, il élabore une psychologie de ce que nous appelons aujourd'hui la subjectivité. Parti d'un agnosti […] Lire la suite
MALEBRANCHE NICOLAS (1638-1715)
Retenant du cartésianisme qu'il n'est de vraie connaissance que par les idées claires et distinctes, Malebranche , qui se veut disciple de Descartes – en même temps que de saint Augustin –, s'éloigne de lui pour le reste. Substituant le Verbe à la lumière naturelle créée, la vision en Dieu à l'innéisme, faisant coïncider la philosophie et la religion, il transporte le philosophe dans cette « régio […] Lire la suite
MATIÈRE ET MÉMOIRE, Henri Bergson - Fiche de lecture
Atypique à son époque, l'œuvre de Henri Bergson (1859-1941) rompt avec les traditions issues du kantisme et de la métaphysique traditionnelle. Matière et mémoire , sous-titré « Essai sur la relation du corps à l'esprit », suit de sept ans sa thèse sur Les Données immédiates de la conscience (1889). Très au fait des recherches scientifiques de son temps, Bergson étudie le « rôle du corps dans la […] Lire la suite
MÉDITATIONS MÉTAPHYSIQUES, René Descartes - Fiche de lecture
Les Méditations métaphysiques ( Meditationes de prima philosophia , 1641) sont la première œuvre proprement philosophique de Descartes (1596-1650), et d'ailleurs le premier ouvrage publié sous son nom. Alors que le Discours de la méthode (1637) garde un caractère de circonstance, ne se voulant que le préliminaire à des essais scientifiques, et que les Principes de la philosophie (1644) offrent […] Lire la suite
MENDELSSOHN MOSES (1729-1786)
Fidèle ami de Friedrich Nicolai (1733-1811), avec lequel il collabore à la revue Bibliothek der schönen Wissenschaften und freien Künste , qui diffusa leurs idées esthétiques, Mendelssohn est lié à Lessing, auquel il inspire sans doute la figure principale de Nathan le Sage . Ses nombreuses amitiés intellectuelles dans le monde berlinois lui valent une place très spécifique dans l'essor philosophi […] Lire la suite
MERSENNE MARIN (1588-1648)
Philosophe et religieux français, Mersenne est l'une des figures les plus influentes de la révolution scientifique du xvii e siècle, au sein de laquelle, sans être proprement homme de science, il a joué un rôle considérable de témoin et d'animateur. Né à Oizé, près de La Flèche, il fit ses études au collège jésuite de cette ville, un peu avant Descartes, de huit ans plus jeune que lui ; il entra […] Lire la suite
MONADOLOGIE, Gottfried Wilhelm Leibniz - Fiche de lecture
G. W. Leibniz (1646-1716) n'a publié de son vivant qu'un seul ouvrage d'importance, la Théodicée (1710). La mort de Locke, en 1704, le dissuada de publier les Nouveaux Essais , en réponse à l' Essai sur l'entendement humain du philosophe anglais. Renommé dans toute l'Europe pour ses multiples interventions dans les débats savants, politiques et religieux, Leibniz offre avec la Monadologie , écri […] Lire la suite
MONBODDO JAMES BURNET lord (1714-1799)
Juriste écossais, écrivain prolifique en anthropologie et en histoire naturelle, Monboddo s'intéressa beaucoup aux origines de la société et du langage. Il était issu d'une famille noble, pourvue depuis longtemps de la pairie. Un précepteur se chargea d'abord de son éducation, puis il fit ses études classiques à l'université d'Aberdeen. Il partit ensuite pour la Hollande, où il fit des études de d […] Lire la suite
LE MONDE COMME VOLONTÉ ET COMME REPRÉSENTATION, Arthur Schopenhauer - Fiche de lecture
Méconnu par ses contemporains, Arthur Schopenhauer (1788-1860), ne se reconnaissant pour seul héritage philosophique que Kant et les Védas, soutient sa thèse sur La Quadruple Racine du principe de raison suffisante en 1813. Cinq ans plus tard, en 1818, paraît la première version de son grand œuvre qui connaîtra plusieurs éditions considérablement augmentées en 1844 et 1859 : Le Monde comme volon […] Lire la suite
MOYEN ÂGE - La pensée médiévale
Dans le chapitre « Périodisation et corpus » : […] Si, comme le soutient Erwin Panofsky, l'écriture gothique est l' expression gothique d'une certaine dialectique , si les analogies que l'on observe entre l'écriture et l'architecture – par exemple, la minuscule caroline et l'architecture romane ou les lettres bâtardes et le style gothique flamboyant – sont d'abord d'ordre intellectuel et résultent d'applications locales d'une « façon de raisonner […] Lire la suite
NATURE PHILOSOPHIES DE LA
Dans son étude sur Les Philosophies de la nature , Michel Ambacher distingue la « philosophie naturelle » de la « philosophie de la nature », et il entend la première « au sens où Galilée et Newton, Comte ou Darwin ont parlé d'une philosophie naturelle . C'est-à-dire sous l'aspect d'une connaissance globale et objective des diverses catégories de phénomènes qui composent le monde ». Quant aux phil […] Lire la suite
NÉO-PLATONISME
On désigne sous le nom de néo-platonisme une école philosophique qui se réclame de Platon et dont le fondateur est Plotin (205-270 apr. J.-C.). Celui-ci, qui se fit à Alexandrie le disciple d'Ammonios Sakkas, enseigna à Rome et mourut à Minturno, au nord de Naples. L'école se développa pendant les deux siècles suivants, et elle continua à vivre, particulièrement à Alexandrie, après la fermeture d […] Lire la suite
NEWTON ISAAC (1642-1727)
Dans le chapitre « La philosophie naturelle » : […] Newton concevait son travail scientifique comme faisant partie de ce qu'il appelait la « philosophie naturelle », qui n'est pas une simple reprise du thème galiléen du livre de la nature, mais s'insère dans le courant néoplatonicien de Cambridge. S'il s'inspire de Descartes, par une certaine conception de la raison et du rôle des mathématiques, c'est aussitôt pour s'en démarquer, et les Principia […] Lire la suite
NIETZSCHE FRIEDRICH
Toute grande œuvre, à quelque degré, est toujours incomprise. Mais celle de Nietzsche , plus encore que les autres, provoque les malentendus. Sans doute parce qu'il est difficile de résister, en face de Nietzsche , à la double tentation : soit de chercher des prétextes pour neutraliser les terribles questions qu'il soulève, soit de projeter sur ses écrits des préjugés de doctrinaires et des fantas […] Lire la suite
NIETZSCHE FRIEDRICH, en bref
« Philosophe du soupçon », avec Marx et Freud, selon Paul Ricœur qui lança l'expression dans les années 1960, Nietzsche a marqué, entre agacements, admirations et interrogations toute la pensée du xx e siècle. Prophète de la « mort de Dieu », il est aussi l'impitoyable pourfendeur des idoles et des arrière-mondes dont la modernité se croit quitte. Morale, Vérité, Langage, Science, Progrès sont d […] Lire la suite
NOVUM ORGANUM (F. Bacon)
Le philosophe anglais Francis Bacon (1561-1626), au terme de plusieurs ébauches, fait paraître en 1620 son ouvrage le plus célèbre, le Novum Organum (c’est-à-dire « Le nouvel instrument »). Son ambition est de fournir une nouvelle logique pour la science à venir et par là même – comme le suggère le titre – de supplanter l’ Organon d’Aristote (env. 385-322 av. J.-C.). L’ouvrage exerça une influe […] Lire la suite
SOPHISTIQUE
La sophistique est d'abord ce mouvement de pensée qui, à l'aube présocratique de la philosophie, séduisit et scandalisa la Grèce entière. Hegel qualifie les premiers sophistes, dans l'Athènes de Périclès, de « maîtres de la Grèce » : au lieu de méditer sur l'être comme les Éléates, ou sur la nature comme les physiciens d'Ionie, ils choisissent d'être des éducateurs professionnels, étrangers itiné […] Lire la suite
LES PASSIONS DE L'ÂME, René Descartes - Fiche de lecture
Paru en novembre 1649 à Paris et Amsterdam, rédigé directement en français comme le Discours de la méthode (1637), Les Passions de l'âme est le dernier grand ouvrage de René Descartes (1596-1650), installé depuis peu à Stockholm, et le dernier texte publié de son vivant. Il s'agit d'abord, comme le titre l'indique, d'un traité des passions, complément inévitable de la physiologie cartésienne. Il […] Lire la suite
PEIRCE CHARLES SANDERS - (repères chronologiques)
10 septembre 1839 Naissance de Charles Sanders Peirce à Cambridge (Massachusetts). Il est le fils de Benjamin Peirce, mathématicien et astronome à Harvard. 1859 Diplôme à Harvard. 1861 Entre au Service géodésique des États-Unis. Il y restera jusqu’en 1891. 1867 Entre à l’American Academy of Arts and Sciences. Dix ans plus tard, il devient membre de la National Academy of Sciences. 1868 Trois […] Lire la suite
PERCEPTION (notions de base)
La distinction entre sensation et perception a occupé une position centrale dans la psychologie contemporaine. Celle-ci, sans toujours en mesurer les implications, a vécu dans l’héritage des conceptions philosophiques qui se sont affrontées durant des siècles. Comme le remarque Martin Heidegger (1889-1976) dans Être et Temps (1927), même si l’on ne peut raisonnablement exiger des sciences humaine […] Lire la suite
PERSONNALISME
Expression ultime de cette « découverte de la subjectivité » qui, selon Merleau-Ponty, s'est approfondie en trois siècles, de Montaigne à Kierkegaard, les philosophies de la personne ne se sont guère systématisées qu'au xx e siècle, sous la double pression d'un « impersonnalisme » philosophique, né de multiples influences conjuguées, et d'une dépersonnalisation de fait des rapports entre les hom […] Lire la suite
PHÉNOMÉNOLOGIE
« Pour une part essentielle, la phénoménologie assume, en notre siècle, le rôle même de la philosophie » (Jean-Luc Marion). Si elle a pu assumer ce rôle, c'est grâce à l'œuvre de Husserl . L'expression elle-même fut forgée par Johann Heinrich Lambert (1728-1777) pour désigner la doctrine de l'apparaître, pour autant qu'elle se distingue de l'être même. En s'adossant au travail de Kant, Hegel fut […] Lire la suite
PHÉNOMÉNOLOGIE DE L'ESPRIT, Georg Wilhelm Friedrich Hegel - Fiche de lecture
Une des œuvres les plus difficiles et les plus diversement interprétées de G. W. F. Hegel (1770-1831) , la Phénoménologie de l'esprit (1807), ne peut être abordée sans guides sûrs. S'agit-il, en effet, d'un préambule au système ou bien, déjà, d'une première version du système soit « la forme que prend l'édifice total – connaissance et action – qui cherche à rendre compte de l'expérience » (P. J. […] Lire la suite
PHILOSOPHIE
Dans le chapitre « La philosophie en dialogue » : […] Les grandes tendances qui ont marqué les périodes antérieures restent fécondes et dominantes : la phénoménologie, qui a exploré le moment du sensible dans les processus de connaissance, en remettant en cause les frontières entre l'objet et le sujet, met en valeur, notamment à partir du fonds Husserl, de nouveaux pans de l’œuvre. Elle s'étend à de nouveaux domaines de pensée (architecture, urbanis […] Lire la suite
PHILOSOPHIQUES SYSTÈMES
Dans le chapitre « L'aporie » : […] « Un système n'est autre chose que la disposition des différentes parties d'un art ou d'une science dans un ordre où elles se soutiennent mutuellement, et où les dernières s'expliquent par les premières. » La définition de Condillac permet d'apercevoir les principaux débats qui opposent les philosophes sur la systématicité en philosophie : – Une intention philosophique doit-elle nécessairement s'a […] Lire la suite
PINÈS SHLOMO (1908-1990)
Avec Shlomo Pinès disparaît un de ces discrets géants que les circonstances de leur vie comme l'ampleur de leur pensée font surplomber la culture mondiale. Né à Paris en 1908, il passe son enfance à Riga, puis à Arkhangelsk : il apprend le russe et l'hébreu. En 1919, la famille s'installe à Londres : il y apprend aussi le latin. En 1921, Berlin : Pinès apprend le grec au gymnase, et l'arabe seul. […] Lire la suite
PLATON, en bref
La remarque de A. N. Whitehead selon laquelle « la façon la plus sûre de caractériser la tradition philosophique occidentale est qu'elle consiste en une suite de notes en bas de page à Platon » demeure vraie. Fidèle d'abord à son maître Socrate, dont la mort en — 399 le convertira à la philosophie, Platon compose des « dialogues socratiques » dans lesquels il élabore une méthode de penser, fondée […] Lire la suite
PLATON - (repères chronologiques)
— 429 Mort de Périclès. — 428-— 427 Naissance de Platon, issu de noble lignée, à Athènes ou Égine. — 415-— 413 Expédition de Sicile. — 399 Procès et condamnation à mort de Socrate, à Athènes. — 399-— 390 Platon rédige ses premiers dialogues : Hippias mineur , Ion , Lachès , Charmide , Protagoras , Euthyphron. — 395-— 394 Sparte assiège Corinthe. — 390-— 385 Seconde vague de dialogues : […] Lire la suite
PLOTIN, en bref
Instigateur de ce que l'on appellera après lui le « néo-platonisme », Plotin retient avant tout de Platon l'idée de la transcendance absolue du Bien. Édités par son disciple Porphyre, les soixante-trois traités que comportent les Ennéades décrivent les niveaux de la réalité qui vont de l'expérience humaine jusqu'à l'Un en passant par le monde « sublunaire », l'ordre cosmique, l'âme, l'être. La sa […] Lire la suite
PLOTIN
Repensant la doctrine de Platon avec des éléments aristotéliciens et stoïciens, en même temps qu'elle subit l'influence de courants ultérieurs, la philosophie de Plotin représente une recherche du salut autant que de la vérité, un épanouissement du platonisme autant qu'une véritable création. Elle s'impose surtout, à travers une interprétation originale du Parménide de Platon, par sa doctrine de […] Lire la suite
PLOTIN - (repères chronologiques)
205 D'origine romaine, naissance probable de Plotin à Lycopolis, en Égypte. 233 Plotin rencontre Ammonius Saccas, dont il suit l'enseignement dix ans durant, à Alexandrie. 245 Début de son enseignement à Rome, d'abord devant un auditoire restreint. 253 Date des premiers traités et amitié avec l'empereur Gallien. 263 Rencontre décisive avec Porphyre, qui deviendra son plus fidèle disciple, et […] Lire la suite
POMPONAZZI PIETRO (1462-1525)
Philosophe italien, Pietro Pomponazzi eut une grande influence sur le courant de pensée rationaliste de la Renaissance. Après avoir fait ses études de médecine à Padoue, il enseigna la philosophie dans cette ville pendant une vingtaine d'années (1488-1509), puis passa à l'université de Ferrare et à celle de Bologne, où il séjourna jusqu'à sa mort. Dans son ouvrage le plus important, De immortalit […] Lire la suite
PORPHYRE (234 env.-310)
Philosophe néo-platonicien, Porphyre a joué un rôle considérable dans l'évolution de la pensée, à la fin de l'Antiquité et pendant tout le Moyen Âge. Son œuvre immense, aujourd'hui en grande partie disparue, a été beaucoup lue et a laissé des vestiges chez de nombreux auteurs grecs, latins et arabes. La manière dont il a systématisé et interprété l'œuvre de son maître Plotin a donné naissance à u […] Lire la suite
POSITIVISME
Le rapport du positivisme aux sciences positives est fondamentalement affirmé par Littré et confirmé par Auguste Comte . Littré écrit dans son Dictionnaire de la langue française (1863-1870) : « Philosophie positive : se dit d'un système philosophique émané de l'ensemble des sciences positives ; Auguste Comte en est le fondateur ; ce philosophe emploie particulièrement cette expression par oppo […] Lire la suite
POSITIVISME, notion de
Le mot positivisme (1830) – dont le Vocabulaire de Lalande donne une histoire détaillée – fut rapidement complété par le terme positiviste (1835) dont les connotations sont variables (l'utilisation négative a pris son essor dans les milieux catholiques au moment de l'opposition à Littré). Mais tous deux dérivent de la notion de « philosophie positive » dont Auguste Comte (1798-1857) est l'acteu […] Lire la suite
PRAGMATISME
Le pragmatisme est certainement le mouvement philosophique le plus mal connu, non parce qu'on n'en sait rien, mais parce qu'on s'en est fait, une fois pour toutes, une idée fausse qui avait pour elle la vraisemblance et la caution du plus célèbre des pragmatistes américains, James : le pragmatisme serait une philosophie d'hommes d'action pour laquelle tout ce qui est vrai est utile et tout ce qui […] Lire la suite
RECHERCHES PHILOSOPHIQUES SUR L'ESSENCE DE LA LIBERTÉ HUMAINE, Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling - Fiche de lecture
Les Recherches philosophiques sur l'essence de la liberté humaine et les sujets qui s'y rattachent sont pratiquement le dernier livre paru du vivant de F. W. J. von Schelling (1775-1854) qui, cependant, continuera à élaborer sa pensée pendant près de quarante-cinq ans. Ce texte difficile et célèbre – il en existe cinq traductions en français – marque une triple rupture : avec la pensée antérieure […] Lire la suite
REID THOMAS (1710-1796)
Né à Stracham et mort à Glasgow, le « philosophe écossais » Thomas Reid reçut son éducation au collège Marishal d'Aberdeen, où il étudia la philosophie et la théologie. Il y fut ensuite bibliothécaire jusqu'en 1736. Il partit alors pour l'Angleterre, où, en 1737, il fut nommé pasteur anglican, à New Mechar. En 1748, il publia, dans les Transactions de la Royal Society of London, Un essai sur la […] Lire la suite
REIMARUS HERMANN SAMUEL (1694-1768)
Homme de lettres et philosophe allemand, célébré à l'époque des Lumières pour son déisme affirmé, Hermann Samuel Reimarus, né à Hambourg, fit ses études à l'université d'Iéna et donna des cours à Wittenberg et à Weimar. À partir de 1727, il enseigna l'hébreu et les langues orientales au lycée de Hambourg, puis y devint titulaire de la chaire de mathématiques. À la suite de son mariage en 1728 avec […] Lire la suite
RICKERT HEINRICH (1863-1936)
Le philosophe allemand Heinrich Rickert fut, avec Wilhelm Windelbland, une des principales figures de l'école néo-kantienne de Baden, dans le sud-ouest de l'Allemagne, et proposa une approche axiologique de l'épistémologie kantienne, offrant une plus grande objectivité dans les jugements de valeur fondant la théorie de la connaissance. Né le 25 mai 1863 à Danzig, en Prusse (aujourd'hui Gdańsk, Pol […] Lire la suite
ROSENKRANZ JOHANN KARL FRIEDRICH (1805-1879)
Philosophe allemand né à Magdeburg, Karl Rosenkranz fit des études à Berlin, à Halle et à Heidelberg ; il fut répétiteur, puis professeur en 1831 à l'université de Halle. En 1833, il devint professeur de philosophie à Königsberg. En 1848, il est nommé conseiller d'État par le gouvernement prussien et chargé d'un poste de confiance auprès de plusieurs ministères. En juin 1849, la réaction ayant pri […] Lire la suite
ROSMINI-SERBATI ANTONIO (1797-1855)
Prêtre, philosophe et patriote italien. Né en 1797 à Rovereto, Antonio Rosmini-Serbati fit ses études universitaires à Padoue (1817-1819). Il fonda en 1828 une congrégation religieuse, l'Institut de la charité (rosminiens). Le roi Charles-Albert l'envoya établir des accords politiques avec Pie IX. Rosmini accompagna le pape en fuite à Gaète (nov. 1848) et attira en vain son attention sur la montée […] Lire la suite
ROYCE JOSIAH (1855-1916)
S'inscrivant, avec Francis Herbert Bradley et Bernard Bosanquet dans la ligne de l'« idéalisme » hégélien — étiquette que les intéressés récusent néanmoins —, Josiah Royce reprend, pour l'essentiel de son apport philosophique, le problème que posait le premier de ces trois penseurs anglo-saxons au sujet du rapport de l'individu avec l'absolu. Tandis que, pour Bradley, nous sommes en contact avec l […] Lire la suite
ROYER-COLLARD PIERRE PAUL (1763-1845)
Fils d'un modeste propriétaire agricole de Sompuis dans la Marne, Royer-Collard reçoit une éducation classique et janséniste chez les Frères de la doctrine chrétienne à Chaumont et à Saint-Omer. Il appartient au barreau de Paris en 1787, puis, en 1789, il est membre de la Commune de Paris jusqu'au 10 août 1792. Député de la Marne au Conseil des Cinq-Cents en 1797, il est éliminé de cette assemblée […] Lire la suite
SCEPTICISME
Le terme de scepticisme a fini par désigner aujourd'hui, dans la langue commune, une attitude négative de la pensée. Le sceptique passe volontiers non pas seulement pour un esprit hésitant ou timoré, ne se prononçant sur rien, mais pour celui qui, quoi qu'il arrive ou quoi que l'on puisse dire, se réfugie dans le dénigrement. Aussi croit-on encore que le scepticisme est l'école du refus et de la d […] Lire la suite
SCHOPENHAUER ARTHUR (1788-1860)
Schopenhauer est sans doute le penseur dont l'influence fut la plus profonde et la plus variée à la fin du xix e siècle et au début du xx e , moins d'ailleurs sur la philosophie universitaire que sur la philosophie des artistes, celle des hommes de science, et surtout des écrivains. Il faudrait citer Nietzsche et Wagner, bien sûr, mais aussi Tolstoï, Freud, Proust, Thomas Mann et, de façon plus […] Lire la suite
SECRÉTAN CHARLES (1815-1895)
Né et mort à Lausanne, où il enseigna pendant de longues années, Charles Secrétan suscita en Suisse un mouvement de réflexion religieuse qui constitua un véritable « Réveil » et qui, fondé sur le concept de « raison chrétienne », s'opposait, d'une part, au rationalisme libéral, voué, selon le philosophe, à la dérive panthéiste, d'autre part, au fidéisme de la pure autorité dogmatique. Après des ét […] Lire la suite
SHAFTESBURY ANTHONY ASHLEY COOPER 3e comte de (1671-1713)
Politicien et philosophe anglais, né le 26 février 1671 à Londres, mort le 15 février 1713 à Naples. Petit-fils du premier comte de Shaftesbury, Anthony Ashley Cooper est d'abord éduqué sous la férule du penseur John Locke, puis fréquente le prestigieux collège de Winchester. Il entre au Parlement en 1695. Devenu troisième comte de Shaftesbury à la mort de son père en 1699, il mène une politique […] Lire la suite
SOLOVIEV VLADIMIR (1853-1900)
C'est avec Soloviev que la tradition spirituelle russe élabore pour la première fois une conception du monde où la rationalité occidentale et la contemplation orientale s'intègrent en une synthèse de la science, de la philosophie et de la religion. L'homme lui-même unissait sagesse et modernité : gratifié de visions prophétiques, pèlerin sans demeure permanente, d'une rayonnante bonté, mais aussi […] Lire la suite
SPENCER HERBERT (1820-1903)
L'œuvre du philosophe anglais Spencer , aujourd'hui délaissée, est inséparable de l'idéologie du progrès qui fut, au xix e siècle, celle d'une Europe à laquelle on a pu légitimement reprocher d'avoir confondu sa civilisation et la civilisation. Que les rapports qu'elle entretient avec un certain ethnocentrisme actuellement répudié lui aient beaucoup nui est évident : de la conception du devenir h […] Lire la suite
SPINOZA BARUCH (1632-1677)
Le spinozisme passe ordinairement pour être la philosophie même de la totalité, de la nécessité et de l'éternité. Mais comme ces concepts, destinés à définir l'être de la Substance, ou Nature, sont saisis et posés par la seule raison, en même temps que leurs implications sont déployées selon la plus rigoureuse, la plus « mathématique » et la plus abstraite des nécessités, le spinozisme se donne à […] Lire la suite
SPIRITUALISME
Caractérisé plus par une convergence d'inspiration que par le ralliement à un système, le spiritualisme désigne, au sens général, toute doctrine reconnaissant à la fois l'autonomie et la supériorité de l'esprit. De ce point de vue, l'élan dominant de la métaphysique occidentale depuis Anaxagore exprime cette tendance. De même, le spiritualisme peut apparaître comme la formulation philosophique d'u […] Lire la suite
STIRNER MAX (1806-1856)
Le renom du philosophe allemand Max Stirner repose entièrement sur son œuvre maîtresse L'Unique et sa propriété ( Der Einzige und sein Eigentum , 1845). Après avoir démontré que l'homme est unique, c'est-à-dire rebelle à toute intégration politique et sociale, Stirner lui reconnaît le droit de tout considérer comme sa propriété. L'actualité intermittente de cette pensée s'est trouvée dépendre des […] Lire la suite
STOÏCISME
Contrairement à la plupart des doctrines philosophiques, le stoïcisme ne tire son nom ni de celui de son fondateur, comme le platonisme, ni de celui de son concept central, comme l'existentialisme, mais simplement de celui de l'endroit où sa voix s'est fait entendre pour la première fois : c'est au Portique des peintures, à la Stoa poikilè , à Athènes, que les premiers stoïciens donnèrent leur ens […] Lire la suite
SUBSTANCE
Une idée reçue particulièrement tenace occupe le devant de la scène philosophique depuis l'époque du positivisme d'Auguste Comte, c'est-à-dire depuis plus d'un siècle : l'idée selon laquelle la métaphysique serait morte avec Kant, à la fin du xviii e siècle, pour ne laisser la place qu'à des recherches éparses, empiriques et positives, se constituant comme sciences particulières en des domaines d […] Lire la suite
TAINE HIPPOLYTE (1828-1893)
Dans le chapitre « Le philosophe et le critique » : […] L'originalité de la pensée de Taine a consisté en l'union qu'il opéra entre la philosophie associationniste et analytique du xviii e siècle, qui prétendait tout expliquer par la sensation et l'association, et la foi en l'énergie spirituelle qu'avait professée le romantisme allemand. Les contradictions inhérentes à la pensée et à la vie se résolvent, chez lui, dans une synthèse supérieure qui les […] Lire la suite
TELESIO BERNARDINO (1509-1588)
Né à Cosenza, où il devait mourir accablé de maux après une longue vie de recherches, le philosophe Telesio étudie d'abord à Milan, sous la direction de son oncle Antonio, savant lettré. Appelé à enseigner la jeunesse romaine, il perd, au moment du sac de Rome en 1527, tout ce qu'il possède. À Padoue, où il étudie l'optique, les mathématiques et la philosophie, il commence à combattre les opinions […] Lire la suite
TEMPS
Dans le chapitre « Genèse de la notion du temps » : […] En faisant du temps la forme du sens interne, la conception kantienne s'élevait, en quelque sorte, au-dessus de l'opposition des notions statique et dynamique du temps. Elle n'ignorait pas, en effet, que le temps concerne la sensibilité, qui reçoit des impressions successives, plus encore que l'entendement, qui conçoit l'ordre général d'apparition des phénomènes, mais elle ne laissait pas de fair […] Lire la suite
TOLAND JOHN (1670-1722)
Libre-penseur, John Toland obligea, par sa philosophie rationaliste, à prendre sérieusement en considération les questions que pose le canon biblique. Né le 30 novembre 1670 dans le comté de Donegal, en Irlande, John Toland est élevé dans la foi catholique, mais se convertit à l'anglicanisme avant l'âge de vingt ans. Il fréquente les universités de Glasgow, d'Édimbourg, de Leiden et d'Oxford entr […] Lire la suite
TRAITÉ DES PRINCIPES DE LA CONNAISSANCE HUMAINE, George Berkeley - Fiche de lecture
Publié alors que George Berkeley (1685-1753), futur évêque de Cloyne, n'a que vingt-cinq ans, le Traité des principes de la connaissance humaine ne rencontra pas le succès que la postérité sut lui reconnaître. Berkeley part d'une évidence : les mots nous voilent la réalité. Plus que tout autre, celui de « matière » ne répond en rien à notre expérience : nous n'avons d'autre rapport à ce qui est q […] Lire la suite
TRAITÉ DES SENSATIONS, Étienne Bonnot de Condillac - Fiche de lecture
Étienne Bonnot de Condillac (1714-1780) , a pu écrire Karl Marx, est « le disciple immédiat et l'interprète français de Locke » : il a attaché son nom à une doctrine, le sensualisme, qui apparaît en effet comme un prolongement de l'empirisme défendu dans l' Essai sur l'entendement humain . Plus encore que le philosophe anglais, il insiste sur le rôle des signes, et donc du langage, dans la genèse […] Lire la suite
TRAITÉ THÉOLOGICO-POLITIQUE, Baruch Spinoza - Fiche de lecture
Spinoza (1632-1677) commence sans doute la rédaction du Tractatus theologico-politicus ( TTP ) en 1665, à cause, écrit-il dans une lettre, des théologiens qui le traitent d'athée. Il entreprend donc de critiquer leurs préjugés et de défendre la liberté de philosopher. Il est conduit pour ce faire à aborder les sujets les plus brûlants dans les conflits politiques et religieux aux Pays-Bas, qui s […] Lire la suite
TRENDELENBURG FRIEDRICH ADOLF (1802-1872)
Philosophe et philologue allemand du xix e siècle, Friedrich Trendelenburg fit ses études à l'Université de Kiel, puis à Leipzig et à Berlin. Surtout intéressé par Platon et par Aristote, il tenta dans sa dissertation de doctorat, à travers les critiques aristotéliciennes, de parvenir à une connaissance plus approfondie de la philosophie platonicienne ( Platonis de ideis et numeris doctrina ex Ar […] Lire la suite
VUILLEMIN JULES (1920-2001)
C'est en 1962 que Jules Vuillemin succède à Maurice Merleau-Ponty à la chaire de philosophie de la connaissance au Collège de France. C'est le couronnement mérité d'une carrière qui a débuté, après un enseignement dans le secondaire et un passage au Centre national de la recherche scientifique, à l'université de Clermont-Ferrand. Chez Jules Vuillemin, les incursions dans l'histoire de la philosoph […] Lire la suite
WHITEHEAD ALFRED NORTH (1861-1947)
Exploitant certaines conceptions de logique mathématique, Alfred North Whitehead collabora avec Bertrand Russell aux Principia mathematica , qui sont un des points de départ les plus importants des considérations logiques en Angleterre et en Amérique. On peut exposer sa philosophie en fonction de différents points de vue et suivant certaines époques fondamentales de sa pensée. Ce qu'il y a de dif […] Lire la suite
WOLFF ou WOLF CHRISTIAN VON (1679-1754)
Philosophe, Christian Wolff est connu aussi comme mathématicien et comme juriste. Après des études de théologie, de philosophie, de mathématiques et de droit naturel à Breslau, à Iéna et à Leipzig, Wolff enseigne d'abord à Leipzig, puis, sur recommandation de Leibniz, à l'université prussienne de Halle (1706). L'essentiel de cette première activité d'enseignant est consacré aux sciences exactes. D […] Lire la suite
WROŃSKI HOËNÉ (1776-1853)
Né à Poznań, Wroński lutte pour l'indépendance de la Pologne dans l'armée de Kościuszko, devient officier supérieur de l'armée russe et étudie en Allemagne le droit, la philosophie, les mathématiques avant de s'établir définitivement en France, où une illumination survenue le 15 août 1803 lui permet de concevoir l'« absolu ». Bien qu'inventeur fécond — il est le premier à avoir l'idée des chenille […] Lire la suite
«Nous ne désirons pas une chose parce qu'elle est bonne, mais au contraire c'est parce que nous la désirons que nous la disons bonne» Ouvrage scandaleux à plus d'un titre, l'Éthique de Spinoza (1632-1677) redéfinit le rapport de l'homme à la vérité et au désir Portrait de Spinoza par...
Crédits : AKG
L'action de Condorcet pendant la Révolution française a eu moins d'influence que son œuvre de mathématicien et de philosophe, tout entière marquée par l'affirmation du progrès intellectuel et moral de l'humanité
Crédits : AKG
Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783), l'un des mathématiciens et physiciens les plus importants du XVIIIe siècle, et aussi un philosophe marquant des Lumières
Crédits : Hulton Archive/ Getty Images
Critiquant les notions de substance et de causalité, David Hume (1711-1776) voit dans l'expérience et son instrument conceptuel, la critique, la source de notre savoir: une mise en question de la métaphysique qui fait de lui un des fondateurs de la philosophie moderne Allan Ramsay, Portrait de...
Crédits : AKG
Avec ses trois «Critiques» («Critique de la raison pure», 1781, «de la faculté de juger», 1788 et «de la raison pratique», 1790), Emmanuel Kant (1724-1804) fonde les conditions d'une connaissance et d'une morale universelles de possibles Portrait d'Emmanuel Kant, vers 1790
Crédits : AKG
Jean Honoré Fragonard, Figure de fantaisie, autrefois identifié à tort comme Denis Diderot, vers 1769 Huile sur toile, 82 cm × 65 cm Musée du Louvre, Paris
Crédits : Erich Lessing/ AKG
Friedrich Hegel (1770-1831) Portrait par Schlesinger
Crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images
Et si le monde n'était que ma représentation? Avec Berkeley (1685-1753) et sa formule célèbre, «esse est percipi aut percipere» (être c'est être perçu ou percevoir), c'est l'univers entier qui pivote et qui «marche sur la tête» (Hegel) Plus rien n'existe que le sujet qui perçoit...
Crédits : AKG
Esprit encyclopédique, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) est à la fois philosophe, mathématicien, linguiste, juriste, théologien Dans la Monadologie (1721), il évoque la possibilité d'une harmonie préétablie de l'Univers Portrait de Leibniz, Hist Museum am Hohen Ufer, Hanovre
Crédits : AKG
Tout à la fois philosophe et mathématicien, linguiste et juriste, historien, diplomate et théologien, GW Leibniz fut un précurseur de ce qu'on n'appelait pas encore l'interdisciplinarité
Crédits : Photos.com/ Jupiterimages
En se fondant sur la loi de complexité croissante qu'il s'est employé à vérifier dans tous les domaines, Herbert Spencer a fourni une explication globale de l'évolution des êtres et donné à l'évolutionnisme son armature conceptuelle
Crédits : AKG
Économiste et philosophe, Jean Bodin doit son universelle renommée aux Six Livres de la République qui sont un des ouvrages les plus importants du XVIe siècle, et qui figurent parmi les grands classiques de la philosophie politique
Crédits : AKG
En associant «le principe du plus grand bonheur du plus grand nombre d'individus» à une «arithmétique des plaisirs», le jurisconsulte et philosophe britannique Bentham, théoricien de l'utilitarisme moral, a donné un de ses principaux fondements à l'idéologie bourgeoise du XIXe...
Crédits : Hulton Getty
L'Essai sur l'entendement humain (1690) de John Locke (1632-1704) s'oppose à l'innéisme de Descartes en établissant empiriquement les fondements de la connaissance Ces thèses ont eu une importance considérable dans la constitution de l'esprit des Lumières Portrait de John Locke, Boldeian...
Crédits : AKG
Karl Marx (1818-1883), philosophe et économiste, théoricien du matérialisme dialectique, cofondateur de la Ire Internationale socialiste
Crédits : Henry Guttmann/ Getty Images
Karl Marx (1818-1883), par Zhang Wun Musée Karl Marx, Trèves
Crédits : A. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images
Moses Mendelssohn (1729-1786), grande figure de la philosophie des Lumières en Allemagne Huile sur toile d'Anton Graff, 1771 Universitätsbibliothek, Leipzig, Allemagne
Crédits : Erich Lessing/ AKG
Dans sa forme comme dans son ouverture aux profonds changements qui marquent son temps, la philosophie de Nicolas de Cues marque une nette rupture par rapport à la scolastique jusqu'alors dominante Portrait de Nicolas de Cues en donateur Détail d'une Crucifixion attribuée au Maître de la vie de...
Crédits : AKG
Portrait présumé de René Descartes, S. Bourbon
Sébastien BOURDON, Portrait présumé de René Descartes, huile sur toile Musée du Louvre, Paris
Crédits : Erich Lessing/ AKG