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HERMÉNEUTIQUE

La circularité herméneutique (F. Schleiermacher)

Souvent considéré comme le père de la philosophie herméneutique moderne, Friedrich Schleiermacher (1768-1834) assigne à celle-ci un rôle assez modeste dans son système des savoirs philosophiques. Dans ses Leçons sur l'herméneutique (1804-1830) dispensées d'abord à Halle, puis à Berlin, il veut rendre justice aux deux aspects complémentaires du processus de la compréhension : l'aspect grammatical (étude des contraintes que la langue exerce sur le locuteur) et l'aspect technique (étude de l'usage individuel que le locuteur fait du discours). Ce dernier aspect imprime à l'herméneutique de Schleiermacher une tournure psychologique, souvent surévaluée dans la tradition ultérieure.

La transition de F. Schleiermacher à W. Dilthey est assurée par deux générations de disciples : A. Boeckh (1785-1867), spécialiste de l'Antiquité classique, et son élève J. G. Droysen (1808-1886), auteur en 1868 d'un Grundriß der Historik qui exerce une influence décisive sur le développement de l'historicisme. Boeckh défend une conception de la philologie dont la vocation fondamentale est de mieux connaître ce qui est déjà connu. La philologie conjugue l'interprétation (« compréhension absolue ») et la critique (« compréhension relative »). La formule « connaître le connu » vaut pour les quatre types fondamentaux d'herméneutique (et de critique) que distingue Boeckh : l'interprétation grammaticale et historique qui s'intéresse aux conditions objectives de ce qui est communiqué dans un texte, l'interprétation individuelle et générique qui étudie ses conditions de production subjectives.

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Écrit par

  • : docteur en philosophie, professeur émérite de la faculté de philosophie de l'Institut catholique de Paris, titulaire de la chaire "Romano Guardini" à l'université Humboldt de Berlin (2009-2012)

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