GAND
Gand contemporain
Le rayonnement culturel de la ville est important au début du xx e siècle. Ainsi, l'école de Laethem-Saint-Martin (du nom d'une localité de la banlieue gantoise) constitue un important courant artistique. La première génération, réunie autour du sculpteur Georges Minne, opère la transition du symbolisme à l'expressionnisme, qu'illustrent, après la Première Guerre mondiale, les grands maîtres de la génération suivante : Constant Permeke, Gustave De Smet et Frits Van den Berghe.
Gand est resté plus longtemps que d'autres centres flamands un foyer de culture française, circonscrit il est vrai à une fraction de la bourgeoisie locale. Des poètes symbolistes y naquirent : Charles Van Lerberghe (1861-1907), Grégoire Le Roy (1862-1941), Maurice Maerterlinck (1862-1949), d'autres y passèrent leurs années de formation : Georges Rodenbach (1855-1898), Émile Verhaeren (1855-1916). Il en fut de même à la génération suivante pour quelques écrivains, moins nombreux, comme Franz Hellens (1881-1972) et Jean Ray (1887-1964), dont bien des textes témoignent, certes très diversement, d'une même quête du fantastique. Si Maurice Maeterlinck, Prix Nobel de littérature en 1911, avait déclaré que la Belgique serait latine ou ne serait pas, Franz Hellens, auteur de l'expression « littérature française de Belgique », ne cessa de souligner l'importance des liens avec la France et de critiquer toute tentation régionaliste en littérature.
La néerlandisation de l'Université de l'État, décidée en 1930 après plusieurs années de débats, fut le point d'aboutissement d'une importante revendication du mouvement flamand. Elle entraîna un net déclin de l'emploi du français sur le plan local, jusqu'à la disparition en 1974 de La Flandre libérale, dernier quotidien édité à Gand dans cette langue (simultanément disparaissaient deux quotidiens anversois, La Métropole et Le Matin).
Gand demeure un port important, quoique distancé par Anvers et menacé par la rivalité de Zeebrugge. C'est dans la zone portuaire que l'industrie a connu un nouveau développement, particulièrement à partir de 1960. Une grande entreprise sidérurgique, Sidmar, y a été implantée, s'imposant en moins de vingt ans au premier rang de ce secteur au détriment de l'industrie wallonne plus ancienne.
En 1976-1977, à la suite de la fusion de plusieurs communes, Gand a été pendant six ans la ville la plus peuplée de Belgique, Anvers le redevenant en 1982-1983 après une opération comparable. La ville comptait, en 2015, 253 260 habitants.
Connue de longue date par des manifestations culturelles et commerciales périodiques, et entre autres par les Floralies (expositions quinquennales de fleurs), Gand est devenue depuis 1982 le centre de l'opération Flander's Technology organisée par l'Exécutif (ou gouvernement) flamand pour marquer l'entrée de la région dans la troisième révolution industrielle.
En 1999, le musée d'Art contemporain, dont l'origine remonte à 1975, s'est installé dans de nouveaux bâtiments et a adopté une nouvelle dénomination : Stedelijk Museum voor Actuele Kunst (S.M.A.K., musée municipal d'Art actuel).
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Écrit par
- Xavier MABILLE : président-directeur général du Centre de recherche et d'information sociopolitiques, Bruxelles
- Hans VAN WERVEKE : professeur émérite de l'université de Gand
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Pour citer cet article
Xavier MABILLE, Hans VAN WERVEKE, « GAND », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Média
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