GAND

Belgique : carte administrative
Encyclopædia Universalis France
Belgique : carte administrative
Carte administrative de la Belgique.
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Grâce à son industrie drapière, Gand (Gent en néerlandais) a été au Moyen Âge la plus grande cité de la Flandre et, après Paris, la ville d'Europe la plus peuplée au nord des Alpes. Elle constitua du xiiie au xve siècle une résistance à l'absolutisme de ses princes. De nombreux monuments témoignent de cette époque prestigieuse. Une régression économique à la fin du Moyen Âge, suivie au xvie siècle des troubles religieux de l'ère espagnole, provoqua une décadence dont la ville ne se releva que partiellement à l'époque moderne. Au xixe siècle, Gand, dans la Belgique qui venait de naître, réussit à faire figure d'importante ville de province, grâce à son industrie du lin et du coton et à son rôle de deuxième port maritime du pays.
Les origines
Des fouilles récentes révèlent l'existence d'un vicusgallo-romain à 2,5 km à l'est du confluent de la Lys et de l'Escaut. Près de ce confluent, à Ganda, saint Amand fonda vers 630-639 l'abbaye dite de Saint-Bavon. Une seconde abbaye, dite de Saint-Pierre, fut construite sur le mont Blandin à 1,5 km en amont sur la rive gauche de l'Escaut, vers 650-675. C'est près du lieu dit Ganda, sans doute, que Charlemagne inspecta, en 811, la flottille qu'il avait équipée pour combattre les Normands. En effet, un premier portus y est signalé vers 850-875. Ce lieu de commerce semble avoir rapidement disparu, et c'est au pied d'un castrum, fortification construite vers 900, sur la rive gauche de la Lys, à 1 km du confluent, que se forma, dans la grande boucle de la rivière, le Gand des xe et xie siècles. Une église urbaine, Saint-Jean (actuelle cathédrale Saint-Bavon), est attestée peu après, vers 941. Trois autres, Saint-Michel (sur la rive gauche de la Lys), Saint-Nicolas et Saint-Jacques, sont bâties vers la fin du xie siècle.
Vers 1100 également, la ville fut dotée d'une magistrature propre, composée de treize échevins chargés de la justice et de l'administration. Ils étaient primitivement nommés à vie. À partir de 1228, la charge fut confiée à une oligarchie de trente-neuf membres recrutés dans le patriciat. Ce patriciat était surtout composé de marchands. Du xie au xiiie siècle, ceux-ci se rendaient principalement en Rhénanie et en Allemagne septentrionale, où ils écoulaient les produits de la draperie de leur cité, et en Angleterre, où, à partir de 1100, ils se procuraient la matière première, la laine.
La population augmenta rapidement et envahit bientôt les seigneuries qui constituaient la banlieue du portus. La plupart d'entre elles finirent par être annexées au territoire urbain. Seules celles des abbayes de Saint-Bavon et de Saint-Pierre gardèrent quelque autonomie ; elles n'allaient être incorporées à la ville qu'à la fin du xviiie siècle.
Gand est redevable au régime patricien d'une série d'établissements hospitaliers et de bienfaisance, tel l'hôpital de la Biloque, uni à l'abbaye cistercienne du même nom (actuellement musée d'archéologie) et fondé comme celle-ci par la richissime famille des Utenhove. Mentionnons aussi la construction, peu après 1275, du chœur actuel de Saint-Jean. Le patricien Josse Vydt et son épouse Isabelle Borluut dotèrent cette église, en 1432, de L'Agneau mystique, le célèbre polyptyque des frères Van Eyck.
Le portusprimitif fut fortifié dès 1100 environ. Une seconde ligne de remparts, n'entourant pas moins de 644 hectares, fut projetée dès 1254. Seuls quelques tronçons de murailles furent effectivement construits, les Gantois comptant surtout se défendre en inondant les abords marécageux de leur ville.
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Écrit par
- Xavier MABILLE : président-directeur général du Centre de recherche et d'information sociopolitiques, Bruxelles
- Hans VAN WERVEKE : professeur émérite de l'université de Gand
Classification
Pour citer cet article
Xavier MABILLE, Hans VAN WERVEKE, « GAND », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
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