- 1. Majorité introuvable et poussée du Rassemblement national
- 2. L'étrange dissolution
- 3. Un nouveau paysage électoral
- 4. Le choix d’un Premier ministre sans majorité
- 5. La valse des Premiers ministres
- 6. Tensions exacerbées dans les outre-mer
- 7. La France face au déclin de son influence internationale
- 8. Une forte incertitude économique
- 9. Deux moments forts : les jeux Olympiques et la reconstruction de Notre-Dame de Paris
FRANCE L'année politique 2024
Article modifié le
La France face au déclin de son influence internationale
Au cours de cette année de crises internes majeures, la diplomatie française est également soumise à rude épreuve sur trois théâtres principaux : la guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien et la fragilisation de ses relations avec l’Afrique.
Guerre en Ukraine : le pari risqué de l’ambiguïté stratégique
Trois ans après son invasion par la Russie, l’Ukraine reste au cœur des préoccupations européennes. C’est avec un bilan contrasté que l’UE, en coordination avec les États-Unis, poursuit ses efforts diplomatiques et militaires pour freiner l’avancée russe. La France, fidèle à son engagement, maintient son soutien militaire et financier à l’Ukraine. Il est estimé à 5,1 milliards d’euros depuis le début du conflit par le ministère des Armées en juin 2024. Des milliers de soldats ukrainiens ont été formés par les forces françaises à l’utilisation de systèmes d’armement avancés. Sur le plan économique, Paris a renforcé sa présence via des accords bilatéraux, notamment dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures. Pourtant, malgré cette mobilisation et un discours d’économie de guerre, le rythme des livraisons d’armes et de munitions demeure en deçà des besoins ukrainiens.
Le 26 février à Paris, au cours d’une réunion des alliés de l’Ukraine, Emmanuel Macron annonce de nouvelles mesures destinées à fournir davantage d’armes à Kiev, tout en surprenant et en semant le trouble chez ses partenaires lorsqu’il évoque l’hypothèse d’un envoi de troupes occidentales sur le front : « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol […] en dynamique, rien ne doit être exclu […] nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. » Emmanuel Macron explique vouloir assumer le principe d’une « ambiguïté stratégique » et participer ainsi à la guerre psychologique de l’OTAN contre Vladimir Poutine, passé maître dans l’art de la grammaire stratégique. Cette ambiguïté stratégique, censée maintenir une marge de manœuvre diplomatique, révèle cependant les limites de la politique française face à une Russie qui ne cesse de renforcer ses positions. En novembre, Moscou frappe l’Ukraine à l’aide d’un missile balistique de moyenne portée, en principe destiné à transporter une charge nucléaire, au moment même où l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis – il a affirmé pouvoir mettre un terme à la guerre en 24 heures – et l’affaiblissement de l’armée ukrainienne rendent de plus en plus crédible l’idée d’une fin prochaine du conflit. L’armée russe, soutenue par une économie de guerre robuste et qui bénéficie d'un renfort d’environ 10 000 soldats nord-coréens, a conquis 20 % du territoire ukrainien et ne donne aucun signe de retrait.
Proche-Orient : entre pression diplomatique et réalités politiques
Au Proche-Orient, à la suite de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, la guerre que mène Israël à Gaza s’étend au Sud-Liban, au cours de la seconde moitié de 2024, aboutissant à une destruction massive des positions stratégiques du Hezbollah. Fidèle à sa tradition diplomatique, Paris plaide toujours pour une solution politique fondée sur la coexistence de deux États, avec Jérusalem pour capitale partagée. Tout en continuant de reconnaître la légitimité d’Israël à garantir sa sécurité, le président de la République infléchit sa position de soutien indéfectible à l’État hébreu. En effet, le 1er octobre 2024, sur les ondes de France Inter, il déclare qu’il faut cesser « de livrer les armes pour mener les combats à Gaza », considération qu’il réitère peu après, alors que les bombardements s’intensifient au Liban. Cet infléchissement[...]
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Écrit par
- Martial FOUCAULT : professeur des Universités à Sciences Po Paris
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Médias
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