- 1. Majorité introuvable et poussée du Rassemblement national
- 2. L'étrange dissolution
- 3. Un nouveau paysage électoral
- 4. Le choix d’un Premier ministre sans majorité
- 5. La valse des Premiers ministres
- 6. Tensions exacerbées dans les outre-mer
- 7. La France face au déclin de son influence internationale
- 8. Une forte incertitude économique
- 9. Deux moments forts : les jeux Olympiques et la reconstruction de Notre-Dame de Paris
FRANCE L'année politique 2024
Article modifié le
Un nouveau paysage électoral
Sur le plan géographique, le vote en faveur du RN se consolide dans le nord, le sud-est et le nord-est de la France. Il parvient à conquérir de nouveaux territoires comme la Bourgogne–Franche-Comté, la Normandie et le sud-ouest de la côte méditerranéenne. Cependant, le phénomène le plus marquant du scrutin est sa percée dans des zones urbaines où auparavant il ne dépassait guère les 10 %. Ainsi, le RN obtient en 2024 des scores historiques dans des villes comme Nice, Aix-en-Provence, Toulon, Marseille ou encore Saint-Étienne, Brest et Metz – même s’il n’a pas d’élu dans ces trois dernières communes –, ce qui lui permet d’envisager les élections municipales de 2026 avec optimisme. De son côté, la gauche unie dépasse les 50 % des voix dès le premier tour dans six grandes métropoles (Rennes, Lille, Nantes, Montpellier, Toulouse et Grenoble), alors que le camp présidentiel ne parvient pas à s’imposer localement, à l’exception de quelques arrondissements parisiens.
Sur le plan sociologique, classiquement, l’âge et le niveau d’éducation continuent de structurer le vote législatif. Plus la part de personnes non diplômées est importante dans une commune, plus le RN y progresse. Par ailleurs, plus les personnes sont jeunes, plus elles votent à gauche (ou à l’extrême gauche) ; plus elles sont âgées, plus elles votent à droite. Néanmoins, ce dernier point est désormais moins vrai pour l’extrême droite. En effet, contrairement au Front national de Jean-Marie Le Pen, qui bénéficiait du vote des personnes âgées, le RN est aujourd’hui devenu une force politique dominante au sein de la classe active des 35-55 ans dont le niveau de revenu ne dépasse pas la moyenne nationale. Au-delà de ces éléments qu’il est possible d’objectiver, le vote RN se nourrit aussi des passions et des émotions, du rejet des injustices socio-économiques et de la peur du déclassement. Ainsi, considérer le RN comme le « parti des ouvriers », comme on l’entend souvent, devient de plus en plus réducteur. Il est avant tout devenu le parti des « classes malheureuses » (Y. Algan, E. Besley, D. Cohen et M. Foucault, Les Origines du populisme, Seuil, 2019). En effet, selon une enquête récurrente IPSOS-CEVIPOF, les Français qui estiment mener une vie insatisfaisante votent à 50 % pour le RN, quels que soient leur condition sociale, leur âge ou leur lieu de résidence.
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Écrit par
- Martial FOUCAULT : professeur des Universités à Sciences Po Paris
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