ENLUMINURE
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Types d'enluminures
Il n'est pas rare de trouver dans un même manuscrit plusieurs types de décor. On distingue principalement les scènes figurées, les compositions purement décoratives et les initiales. Les scènes figurées, illustrant un texte, ne sont pas toujours encadrées. Leur place par rapport au texte est variable, qu'elles soient insérées entre deux paragraphes, rejetées en marge, ou qu'elles occupent une pleine page. Les bordures, bandeaux marginaux, cartouches, frontispices, ont un rôle ornemental ; entrent aussi dans cette catégorie les « pages tapis », pleines pages couvertes d'un jeu abstrait d'entrelacs et de rinceaux, que l'on trouve dans les corans comme dans les codices insulaires, ou les antennes et bordures gothiques chargées de plantes et d'animaux, parmi lesquels se cachent les « drôleries ». Les initiales, enfin, constituent la partie la plus originale de l'enluminure : les lettrines, majuscules peintes ou rubriquées, parfois rehaussées d'un motif très simple, relèvent autant de la paléographie que de l'histoire de l'art. Les lettres ornées sont plus complexes : les lignes générales de la majuscule subsistent et servent de cadre ou de support à un décor d'entrelacs, de plantes, d'animaux ou de personnages. On leur oppose les lettrines dites synthétiques où le décor seul dessine la silhouette de la lettre ; l'art mérovingien en a donné les plus parfaits exemples. Les lettres historiées sont des initiales qui servent de cadre à une scène narrative ; celle-ci peut aussi bien se loger dans les jambages et les hastes d'une grande majuscule, rappelant ainsi la composition des lettres ornées, que dans les espaces laissés libres au centre de l'initiale. Ces distinctions sont, en fait, assez arbitraires, et les enlumineurs mélangèrent sans scrupule les genres et les catégories.
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l’article se compose de 18 pages
Écrit par :
- Danielle GABORIT-CHOPIN : conservateur au département des Objets d'art du musée du Louvre
- Eric PALAZZO : directeur du Centre d'études supérieures de civilisation médiévale à l'université de Poitiers
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« ENLUMINURE » est également traité dans :
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Dans le chapitre « Barthélemy et le roi René d'Anjou » : […] On a longtemps cru que quelques enluminures ajoutées à un livre d'heures de René d'Anjou (British Library, Londres, ms. Egerton, 1070 ) ont été peintes par Barthélemy lors de la captivité du roi à Dijon en 1435-1436, mais les armoiries ornant ce livre font penser, si l'on suit les conclusions de M. de Mérindol, à une date plus tardive vers l'année 1445 au plus tôt. L'enluminure macabre représentan […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Danielle GABORIT-CHOPIN, Eric PALAZZO, « ENLUMINURE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/enluminure/