SCHIELE EGON (1890-1918)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
« Une saison en enfer »
Egon Schiele naît le 22 juin 1890 à Tulln, petite ville située sur les bords du Danube à quarante kilomètres de Vienne, dans une famille modeste dont le père est chef de gare. À la mort précoce de ce dernier, en 1905, son oncle Leopold Czihaczek devient son tuteur. Élève médiocre, l'adolescent passe tout son temps à dessiner, si bien que sur les conseils de son professeur, la famille finit par consentir à le laisser s'inscrire aux Beaux-Arts de Vienne. Le jeune homme y entre par dérogation en 1906, à l'âge de seize ans, mais s'insurge aussitôt contre l'enseignement académique qui y est dispensé. L'année suivante, il rencontre Klimt qui décèle immédiatement son talent, l'encourage et l'inspire. Si ses premiers travaux portent l'empreinte de ce maître spirituel, pointe aussi dans ses premières œuvres l'influence de Gauguin et de Toulouse-Lautrec. Dès ses débuts, la personnalité de l'artiste s'affirme à travers un trait nerveux, saccadé, la stylisation du sujet et sa mise en valeur sur la feuille de dessin ou sur la toile laissée vide.
Egon Schiele, «Autoportrait», 1912. Huile et gouache sur bois, 32,2 cm × 39,8 cm. Leopold Museum, Vienne.
Crédits : Erich Lessing/ AKG
Par sa précocité, sa fougue créatrice, l'audace de son inspiration et sa sensualité exacerbée, le parallèle s'impose entre Egon Schiele et Arthur Rimbaud. Une similitude dont le jeune artiste autrichien a plus ou moins pris conscience en lisant le poète français que lui a fait découvrir son ami Erwin Osen. Dès ses débuts, le jeune homme de vingt ans s'émancipe en effet de toute tutelle artistique, de toute influence extérieure pour exprimer avec la plus totale liberté ses tourments, ses angoisses, ses déchirements mais aussi ses désirs et ses fantasmes. Nul artiste, jusqu'ici, n'avait osé exhiber de manière aussi abrupte et directe sa sexualité et son malaise.
Egon SCHIELE, L'Étreinte, huile sur toile. Österreichische Galerie, Vienne, Autriche.
Crédits : Bridgeman Images
Durant les deux années, 1910-1912, où domine l'œuvre sur papier (dessins, aquarelles, gouaches), Schiele ne cesse de se représenter dans toutes les postures et sous tous les angles, en torse ou en pied, multiplie les nus féminins – sa compagne Wally Neuzil lui sert de modèle –, ou croque des jeunes filles à peine nubiles [...]
Egon Schiele, «Nu couché», 1917. Gouache et crayon sur papier, 29 cm × 45,7 cm. Collection particulière.
Crédits : AKG
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 3 pages
Écrit par :
- Yves KOBRY : critique d'art, historien d'art
Classification
Autres références
« SCHIELE EGON (1890-1918) » est également traité dans :
GRAINVILLE PATRICK (1947- )
Dans le chapitre « Le sang des bêtes » : […] Patrick Grainville est sensible à l’intrication de la vie et de la mort qu’il repère dans l’œuvre du peintre autrichien Egon Schiele (1890-1918), vouée jusqu’à l’excès à la passion des extrêmes. Dans l’ouvrage qu’il lui consacre ( Egon Schiele , 1992, rééd. sous le titre L’Ardent désir , 1996), il souligne son obsession des corps, son intérêt pour la chair juvénile, « ce qu’il y a de plus éphémère […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Yves KOBRY, « SCHIELE EGON - (1890-1918) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 25 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/egon-schiele/