EAUDessalement de l'eau de mer
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Le problème thermodynamique
Le dessalement peut s'appliquer soit à des eaux provenant des océans et des mers, soit à des eaux saumâtres (eaux de nappes ou de lagunes). La salinité des océans et des mers ouvertes varie légèrement autour d'une composition moyenne (tabl. 1). Les mers fermées ont une salinité plus faible ou plus élevée suivant l'intensité de l'évaporation et la nature des eaux de rivières qui s'y jettent (tabl. 2) . Des compositions typiques de quelques eaux de nappes saumâtres figurent au tableau 3.
Composition moyenne de l'eau de mer.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Salinité globale de mers fermées.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Eaux de nappes salées : composition chimique
Composition chimique d'eaux de nappes salées exprimée en mg/l.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Dessaler l'eau conduit à fractionner une quantité initiale d'eau salée, en deux parties, l'une dépourvue de sel, l'autre plus salée. Une certaine dépense minimale d'énergie théorique sera nécessaire alors pour effectuer ce fractionnement en fonction du pourcentage d'eau pure produite ; ramené au mètre cube d'eau pure, ce travail minimal est donné par le tableau 4 pour deux cas, celui d'une eau titrant 35 kilogrammes par mètre cube de chlorure de sodium (assimilée à l'eau de mer) et celui d'une eau saumâtre titrant 5 kilogrammes par mètre cube de chlorure de sodium.
Énergie nécessaire au dessalement
Énergie minimale nécessaire au dessalement.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Dans la pratique, qui est loin des rendements thermodynamiques parfaits, quel que soit le processus utilisé, le dessalement de l'eau de mer (35 kg de sel par mètre cube) demandera une quantité importante d'énergie. Dans la réalité industrielle, elle est de l'ordre de 11 à 16 kilowattheures par mètre cube d'eau douce produit (un peu moins dans certains procédés à membranes où une partie de l'énergie est récupérée au prix d'une sophistication plus poussée et d'un investissement plus élevé). Ce seul besoin d'énergie est de 75 à 100 fois plus élevé que celui qui est nécessaire pour élever 1 mètre cube d'eau naturellement douce aux 50 mètres de pression d'eau assurés dans une distribution publique. Le dessalement est donc lié à la disponibilité d'une énergie abondante et d'un coût peu élevé ou, plus exactement, d'un coût acceptable dans la conjoncture locale. On comprend pourquoi les possibilités d'application du dessalement sont très différentes, par exemple dans les Émirats pétroliers du Golfe et dans les régions sahéliennes.
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 6 pages
Écrit par :
- Cyrille GOMELLA : ingénieur-conseil, président d'honneur de la Société d'études des techniques de l'urbanisme et de l'environnement
- Bernard LEGUBE : docteur ès sciences, professeur des Universités, directeur du laboratoire de chimie de l'eau et de l'environnement (U.M.R. 6008, C.N.R.S.), École supérieure d'ingénieurs de Poitiers (université de Poitiers)
Classification
Autres références
« EAU » est également traité dans :
EAU - Les défis de l'eau
Allons-nous manquer d'eau au xxie siècle ? Cette question revient périodiquement dans la presse et les médias, la plupart du temps sans réponse satisfaisante. Par ailleurs, les problèmes de l'eau défrayent bien souvent la chronique, qu'il s'agisse de qualité de l'eau potable, de dégradation d'écosystèmes aqu […] Lire la suite
EAU - Propriétés physico-chimiques
Composé chimique de formule H2O, l'eau se rencontre à la surface du globe, sous les trois états de la matière. Bien connue sous la forme de glace ou de neige, l'eau solide est également présente dans d'innombrables minéraux, les hydrates naturels. Les eaux naturelles sont des mélanges, le dioxyde d' […] Lire la suite
EAU - Approvisionnement et traitement
L'approvisionnement en eau d'un particulier ou d'une collectivité implique au préalable la découverte d'une ressource en eau de qualité, son captage, son transport, son traitement (même pour les eaux de qualité) et sa distribution collective et individuelle (réseau public, plomberie domestique), avant sa consommation au sens large du terme.Il y a lieu de remarquer que l'eau, quel que soit son usag […] Lire la suite
EAU (notions de base)
De toutes les planètes du système solaire, la Terre est la seule à être pourvue d'une hydrosphère. Celle-ci recouvre plus des deux tiers de sa surface. Les propriétés de l'eau sont tout à fait exceptionnelles : condition de la vie, solvant quasi universel, vecteur de chaleur, puissant régulateur thermique, etc. La disponibilité en eau est l'une des clés de […] Lire la suite
EAU DU MANTEAU TERRESTRE
On qualifie souvent la Terre de « planète bleue » parce que l'eau des océans recouvre plus des deux tiers de sa surface. Les géologues spécialistes de l'intérieur de la Terre pourraient la qualifier plutôt de « planète verte », car le manteau – enveloppe la plus importante de la planète qui s'étend de la base de la croûte jusqu'à la surface du noyau métallique à 2 900 kilomètres de profondeur – es […] Lire la suite
EAU TERRESTRE (ORIGINE DE L')
La Terre, troisième planète du système solaire, est un corps tellurique aujourd'hui couvert d'eau (H2O) liquide sur plus de 70 p. 100 de sa surface. Outre cette eau océanique, notre planète se caractérise également par la présence de glace et de vapeur d'eau à l'air libre : l'eau est donc présente sous ses trois états en surface. Par ailleurs, l'émergence de l […] Lire la suite
ABSORPTION VÉGÉTALE
Les plantes, pour la plupart, tirent du sol l'eau et les sels minéraux qui leur sont nécessaires. Les racines – qui forment l'appareil radiculaire – et les poils absorbants localisés sur les plus jeunes d'entre elles, jouent pour cela un rôle essentiel. En effet, elles absorbent les éléments minéraux sous forme d'ions, soit à partir de la solution du sol, qu'ils soient libres ou piégés dans des […] Lire la suite
AGENCE FRANÇAISE POUR LA BIODIVERSITÉ
La création de l’Agence française pour la biodiversité (A.F.B.), promise dès 2012 par le gouvernement, a été votée en première lecture par l’Assemblée nationale le 18 mars 2015. Instrument d’une politique générale et ambitieuse de la biodiversité, elle a comme objectifs la préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité et de l’eau ainsi que le développement des ressources, des usa […] Lire la suite
ALGÉRIE
Dans le chapitre « La faiblesse des ressources en eau et les politiques hydrauliques » : […] L'Algérie est un pays aux ressources en eau très limitées, une situation qui est aggravée par la faiblesse des précipitations, l'insuffisante mobilisation de cette ressource et la forte concurrence entre les différentes consommations (domestique, industrielle et agricole). La soixantaine de barrages algériens existants, qui ont un taux moyen de remplissage de 66 p. 100, permet une réserve d'eau de […] Lire la suite
AQUAPORINES
Les aquaporines sont des protéines qui favorisent le passage des molécules d'eau à travers les membranes cellulaires, réalisant une ingénieuse hydraulique au service des organismes. Un petit sac, au contenu immuable, baignant dans une eau minérale, de composition plus ou moins variable : cela décrit toute cellule, animale ou végétale. Mais certaines cellules sont gorgées d'eau de par leur fonctio […] Lire la suite
Voir aussi
Les derniers événements
10-12 décembre 2007 Libye – France. Visite controversée de Muammar Kadhafi en France
Muammar Kadhafi signe à Paris de nombreux contrats, pour un montant d'une dizaine de milliards d'euros, dont un mémorandum sur la « fourniture d'un ou plusieurs réacteurs nucléaires pour le dessalement de l'eau de mer » – Tripoli a renoncé à son programme nucléaire militaire en 2003. Le 11, dans un entretien diffusé par France 2, le colonel Kadhafi déclare qu'il n'a pas évoqué les droits de l'homme avec son hôte français, contredisant des propos tenus la veille par Nicolas Sarkozy, et dénonce l'« internationalisation » du conflit du Darfour, que défend Paris. […] Lire la suite
16-31 janvier 1991 Guerre du Golfe. Début de l'opération Tempête du désert
Celle-ci pourrait menacer les usines de dessalement de l'eau de mer de certains pays riverains et gêner l'organisation d'opérations amphibies sur les côtes koweïtiennes. Les jours suivants, des mesures sont prises par les Alliés pour lutter contre l'extension de la nappe de pétrole. Une seconde marée noire est constatée le 30. Tandis que la Syrie dénonce les bombardements irakiens sur Israël, le président iranien Hachemi Rafsandjani rejette les appels des « durs » du régime à entrer en guerre aux côtés de l'Irak en renvoyant dos à dos Bagdad et Washington. […] Lire la suite
10-24 avril 1983 Iran – Irak. Marée noire dans le Golfe et poursuite des combats
Ces fuites, dues à des attaques aériennes irakiennes, ont fait naître une gigantesque nappe de pétrole qui menace les côtes de l'Arabie Saoudite et des émirats de Bahrein et de Qatar, mais aussi leur approvisionnement en eau potable, fournie par des usines de dessalement d'eau de mer. L'Iran et l'Irak, en guerre depuis plus de deux ans et demi, ne pouvant s'accorder sur les opérations de colmatage, chaque pays est contraint de prendre des mesures pour lutter contre la pollution. […] Lire la suite
Pour citer l’article
Cyrille GOMELLA, Bernard LEGUBE, « EAU - Dessalement de l'eau de mer », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/eau-dessalement-de-l-eau-de-mer/