DRAISIENNE
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Une révolution de la mobilité individuelle
D’abord connue sous le nom de Laufmaschine, terme allemand signifiant littéralement « machine à courir », la trouvaille du baron Drais est appelée en français « draisienne », « célérifère » ou encore « vélocipède », ce dernier terme étant repris par le brevet en 1818 destiné à la commercialisation de cet engin en France. En Grande-Bretagne, elle prend le nom de hobby horse.
Professeur de mécanique, expérimentateur ingénieux de diverses machines à écrire, par ailleurs employé des Eaux et Forêts du grand-duché de Bade, le baron Drais vise avec son invention à accélérer et hâter durablement le pas de son utilisateur. À cette occasion, l’entrée dans l’univers de la vitesse humanisée est jugée comme significative et digne de notoriété puisque, lors de ses premières démonstrations, au début de l’année 1817, Karl Drais parcourt pendant une heure une distance de presque 15 kilomètres, ce qui correspond à plus de deux fois la vitesse moyenne d’un marcheur. Lors d’un test chronométré réalisé cette fois le 12 juin 1817 entre la ville de Mannheim et le relais de poste de Schwetzingen, soit 12,5 kilomètres, il établit une vitesse moyenne de plus de 12 kilomètres par heure. En France, une démonstration par son inventeur a lieu en avril 1818, à Paris, au carrefour de l’Observatoire, à proximité du jardin du Luxembourg.
Ces premiers essais prometteurs ont bénéficié de la simplicité de construction et d’usage d’un dispositif portatif – relativement léger – finalement adaptable à la diversité des chemins. Une draisienne historique de 23 kilogrammes est encore conservée au Verkehrszentrum du Deutsches Museum à Munich, en Bavière. Ce dispositif est composé d’un bloc de bois de forme allongée, monté sur deux roues de diamètre suffisamment petit pour que l’utilisateur garde les pieds au sol. Par poussées alternatives à droite et à gauche, à grandes enjambées et à grands tours de roues, l’utilisateur de la draisienne peut avancer et orienter sa course grâce au dirigeoir portant sur la roue avant. Les draisiennes-vélocipèdes sont progressivement améliorées. Bientôt, une selle réglable en hauteur, des repose-pieds – afin de ne pas salir les jambes des utilisateurs –, puis des pédales font leur apparition.
Conservé à Munich (Allemagne), au Verkehrszentrum du Deutsches Museum (annexe dédiée aux moyens de transport), ce modèle de draisienne montre le côté rudimentaire de cet engin qui est considéré comme l’ancêtre de la bicyclette.
Crédits : Mathieu Flonneau/ Deutsches Museum
Ce système ne conquit qu’un public restreint en raison de la puissance de la civilisation équestre, qui a limité l’intérêt du recours à la propulsion humaine. Mais ce désintéressement est aussi sans doute lié au fait que cette machine était très défaillante en termes de confort et de sécurité, eu égard à l’absence de capacité de freinage.
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Écrit par :
- Mathieu FLONNEAU : maître de conférences, université Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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SPORT (Disciplines) - Le cyclisme
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Dans le chapitre « Premiers pas de la vélocipédie (1817-1870) » : […] Le 12 juillet 1817, à Mannheim, un Allemand, le baron Karl Drais von Sauerbronn, assis à califourchon sur une poutre en bois reliant deux roues, parcourt 14,4 kilomètres en une heure par la seule poussée de ses pieds. Quatre ans plus tard, il dépose le brevet du « vélocipède » – stricto sensu une machine permettant d'avancer avec vélocité par l'action des pieds. Objet révolutionnaire, sa draisi […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Mathieu FLONNEAU, « DRAISIENNE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/draisienne/