DON JUAN
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Le « donjuanisme » avant la lettre
Dans la mesure où « donjuanisme » signifie libertinage des mœurs, on peut en voir déjà des préfigurations, bien avant le Siècle d'or espagnol, dans maintes formes d'insurrection contre la morale communément reçue et l'institution monogamique prévalente en nos sociétés d'Occident (le cas du Genji japonais pose évidemment des problèmes distincts). L'Antiquité gréco-latine en fournirait de très nombreux exemples : des dieux (Zeus), des héros mythiques (Thésée), des personnalités historiques (Alcibiade), des poètes théoriciens de l'amour libre (Ovide, dans son Art d'aimer). En bref, chaque fois que, chez un homme, l'appétit hétérosexuel revêt un aspect de violation audacieuse des normes, de « péché » (notion très antérieure à l'ère chrétienne), de scandale et de fascination tout ensemble, il s'apparente, en quelque façon, au « donjuanisme ».
Il n'en est pas moins vrai que le christianisme, par l'accent qu'il a mis sur le péché de la chair et les châtiments d'outre-tombe, a conféré au type toute son infernale grandeur. Quant au mythe, c'est-à-dire à l'histoire qui a durablement fixé dans l'imagination collective les grands traits de ce type humain, c'est à un moine de la Merci, Gabriel Téllez, qu'on le doit.
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 9 pages
Écrit par :
- Michel BERVEILLER : maître de conférences à la faculté des lettres et sciences humaines d'Amiens
Classification
Autres références
« DON JUAN » est également traité dans :
DOM JUAN (mise en scène B. Jaques)
À travers sa mise en scène d'Elvire Jouvet 40, d'après les carnets de travail de Louis Jouvet, Brigitte Jaques s'était intéressée au Dom Juan de Molière, aux rôles et à la manière de les dire. Cette fois, sans abandonner le travail de l'acte […] Lire la suite
DOM JUAN, Molière - Fiche de lecture
Le 15 février 1665, Molière (1622-1673) donne Dom Juan, une comédie fort dangereuse, à la suite de Tartuffe qui venait d'être interdit. Quinze jours après la première, les pressions de toutes sortes et la prudence font que l'écrivain retire sa pièce : Le Festin de pierre, cette version originale qui […] Lire la suite
DON JUAN (G. G. Byron) - Fiche de lecture
Long poème inachevé en dix-sept chants, Don Juan (1819-1824) est le chef-d'œuvre incontesté de lord Byron (1788-1824). Prenant à contre-pied le mythe du libertin cynique immortalisé par Tirso de Molina, Molière et M […] Lire la suite
DON JUAN TENORIO, José Zorrilla - Fiche de lecture
Représenté pour la première fois à Madrid, en 1844, Don Juan Tenorio de José Zorrilla (1817-1893) est vite devenu, dans le monde hispanique, une œuvre extrêmement célèbre. Ce drame « religieux et fantastique » fut longtemps joué chaque année, à l'occasion de la fête des morts. Plus que de […] Lire la suite
BAROQUE
Dans le chapitre « Les binômes « Renaissance-maniérisme » et « baroque-classicisme » » : […] Pour comprendre la formation simultanée des styles baroque et classique, il convient de s'appuyer sur le complexe culturel appelé Renaissance. Ce mouvement, qui se manifeste en Italie à partir du Trecento ( xiv e siècle), y atteint son point d'intensité maximale au xv e siècle et se prolonge jusqu'au début du xvi e . Sa diffusion s'opère dans le reste de l'Europe à partir de la fin du xv e siè […] Lire la suite
BYRON GEORGE GORDON (1788-1824)
Dans le chapitre « « Don Juan » » : […] Avec Beppo , conte vénitien (1817) et surtout avec Don Juan (1819-1824), interrompu au seizième chant par la mort de l'auteur, Byron a donné la véritable mesure de son génie. Don Juan est une épopée immense (près de 16 000 vers) et multiforme, écrite sur le modèle de Pulci, en ottava rima , strophe savante dont le poète joue avec une extraordinaire virtuosité. Le thème de la légende espagnole n'e […] Lire la suite
CASANOVA GIACOMO (1725-1798)
Dans le chapitre « L'Europe galante » : […] Ses voyages conduisent Casanova dans les principales capitales européennes, notamment à Paris, où il fit deux séjours principaux, de 1750 à 1752, puis de 1757 à 1759. Entre les deux, il connut l'un des épisodes les plus célèbres de sa vie : dénoncé pour escroquerie, parasitisme et libertinage, il est enfermé à Venise à la prison des Plombs (le 26 juillet 1755), mais réussit à s'en évader le 1 er […] Lire la suite
ESPAGNE (Arts et culture) - La littérature
Dans le chapitre « Le théâtre » : […] Le théâtre espagnol est un phénomène qui, par son abondance, tient du monstrueux. Sa prosodie, essentiellement coulante, orale, propre à s'étendre de la naïveté à l'éloquence, a sans doute facilité cette étourdissante production. Ce théâtre a beaucoup gardé en lui du caractère familier de sa période primitive. Les actes et les sentiments y apparaissent sous leur forme élémentaire. Le thème de don […] Lire la suite
GRABBE CHRISTIAN DIETRICH (1801-1836)
Mort à trente-cinq ans, le dramaturge allemand Grabbe est le type même du génie théâtral. Fils d'un directeur de prison, son premier souvenir est d'avoir tenu compagnie à un condamné à mort. Son théâtre est celui de la démesure, du grotesque et du satirique. À vingt et un ans, il écrit Herzog Theodor von Gothland , une pièce échevelée qui dépasse le Sturm und Drang et annonce l'expressionnisme. Le […] Lire la suite
HOFFMANN ERNST THEODOR AMADEUS (1776-1822)
Dans le chapitre « Poésie et vérité » : […] L'œuvre d'Hoffmann doit une part de sa célébrité, non la meilleure sans doute, aux accessoires effrayants de ses « histoires à faire peur », ses « histoires de fantômes » ( Spuckgeschichten ). Sans souci des lecteurs superficiels, Hoffmann multiplie à plaisir les histoires de revenants, enterrés vifs, magiciens et horribles sorcières édentées qui peuplaient la littérature allemande du temps. Lui-m […] Lire la suite
Pour citer l’article
Michel BERVEILLER, « DON JUAN », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/don-juan/