DÉVELOPPEMENT (biologie)Le développement humain
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Le verbe latin volvere (dans sa forme active faire rouler, faire avancer ; dans sa forme neutre, tourner) a engendré voloper en vieux français. Dès le xiie siècle, on oppose déjà envelopper (enrouler) et développer (dérouler). Au xve siècle le substantif « développement » apparaît, utilisé indifféremment pour évoquer le bourgeon ou la fleur qui s'ouvrent, ou l'animal qui naît et grandit.
Le développement fait intervenir l'ensemble des mécanismes qui, à partir d'unités élémentaires, édifient au sein de l'individu des ensembles de plus en plus complexes agissant en relation les uns avec les autres. Les interactions ainsi que la dépendance étroite de ces mécanismes tant à l'égard du programme génétique qu'à l'égard de l'environnement rendent compte de cette complexité : « toute vue sur ce sujet ne peut être, si elle se veut rigoureuse, que partielle et provisoire dès que l'on quitte le terrain monocellulaire » (A. Minkowski).
S'agissant de l'étude du développement de l'être humain, comme de tout être vivant sous le régime de la reproduction sexuée, il est commode bien qu'artificiel d'en subdiviser le déroulement en quatre phases chronologiquement successives sans nette césure entre elles : la fécondation, l'organisation, la maturation, la sénescence enfin, qui est un développement « négatif ».
Le programme génétique, immuable dès l'instant de la fécondation, est l'une des composantes de l'histoire de l'être. L'autre composante, variable, imprévisible, c'est l'environnement, qui intervient tout au long de la vie de l'individu. Si tout se passe bien, fécondation, organisation, maturation, sénescence seront « physiologiques », mais il peut arriver que la séquence naissance-vie-mort ne s'inscrive pas dans la norme : on parlera, selon la phase perturbée, de dyszygotie, de dysplasie, de dysmaturation, ou de dyssénescence. Rappelons à ce propos que la notion de norme n'es [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 17 pages
Écrit par :
- Jacques-Michel ROBERT : professeur de génétique médicale à la faculté de médecine de Lyon-Sud, médecin des Hôpitaux de Lyon
Classification
Autres références
« DÉVELOPPEMENT, biologie » est également traité dans :
DÉVELOPPEMENT (biologie) - Le développement animal
La notion d'épigenèse, pour expliquer la formation progressive de l'embryon, est suggérée pour la première fois par William Harvey en 1651, mais le vrai débat théorique a commencé au siècle suivant. Deux théories concurrentes ont tenté d'expliquer le développement de l'individu – l'ontogenèse – à partir des […] Lire la suite
DÉVELOPPEMENT (biologie) - Le développement végétal
L'ontogenèse recouvre l'ensemble des processus de développement des êtres vivants, jalonnés, à partir de la fécondation, par l'embryogenèse, l'acquisition de l'état adulte, la sénescence, puis la mort et/ou la reproduction qui conduisent à un nouveau cycle de vie. Il est évident que les modalités de l'ontogenèse diffèrent en fonction du degré de complexité, donc d'évolution, des organismes considé […] Lire la suite
BIOLOGIE - La contruction de l'organisme
L'étude du développement embryonnaire des animaux métazoaires, organismes complexes constitués de milliards de cellules aux fonctions distinctes qui se différencient harmonieusement à partir de la cellule-œuf, a d'abord été l'objet d'une science descriptive, l'embryologie. Celle-ci fut qualifiée de « causale » lorsqu'elle chercha à comprendre les mécanis […] Lire la suite
BIOLOGIE, en bref
La prise de conscience de la réalité biologique, c'est-à-dire de ce qui caractérise le vivant par rapport à l'inanimé, remonte sans doute aux premières tentatives des Anciens pour définir et expliquer cette différence. On pense ici à la philosophie naturaliste d'Aristote, aux idées d'Hippocrate, puis de Galien. Leur conception de la vie s'inscrit le plus souvent dans une dimension métaphysique ou […] Lire la suite
BRENNER SYDNEY (1927-2019)
Le biologiste britannique Sydney Brenner a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 2002 (conjointement à John Sulston et Robert Horvitz) pour avoir élucidé la génétique d’un mécanisme clé, appelé mort cellulaire programmée ou apoptose, par lequel le développement des tissus et des organes est controlé et adapté. Sydney Brenner est né le 13 janvier 1927 à Germiston (Afrique du Sud). Après […] Lire la suite
CELLULE - Les mouvements
Dans le chapitre « Physiopathologie du mouvement cellulaire dans les organismes multicellulaires » : […] Les mécanismes moléculaires du mouvement cellulaire ont été élaborés et sélectionnés pendant la longue évolution des eucaryotes à l'état unicellulaire, soit pendant près de 2,5 milliards d'années. Lorsque les eucaryotes multicellulaires sont apparus, il y a seulement 700 millions d'années, ces mécanismes ont été exploités pour constituer des organismes tels que le corps humain, qui contient plus […] Lire la suite
CLONAGE
Dans le chapitre « Les clones sont-ils génétiquement identiques ? » : […] Issus de cellules provenant d'un seul individu, les clones possèdent bien le même ensemble de gènes nucléaires. Toutefois, ils sont génétiquement différents en ce qui concerne leurs mitochondries, ces organites cellulaires qui contiennent de l'ADN, ou tout autre facteur transmis par le cytoplasme de l'ovule. On ne sait pas encore non plus jusqu'à quel point le clonage peut induire des modificati […] Lire la suite
CONSTRUCTION DE L'ORGANISME ET GÉNÉTIQUE
C'est en étudiant l'étrange mouche mutante Antennapedia , qui porte des pattes à la place des antennes, qu'Edward Lewis du California Institute of Technology, eut l'intuition de l'existence de gènes indispensables au développement précoce de l'organisme : les gènes homéotiques, en référence au travail du Britannique William Bateson qui avait identifié en 1894 le phénomène d'homéose, par lequel u […] Lire la suite
CROISSANCE, biologie
Dans le chapitre « Modalités temporelles » : […] La croissance présente des modalités diverses dans le temps. Elle peut être saisonnière, en fonction des facteurs du milieu, la croissance étant en particulier interrompue pendant la mauvaise saison. Ces fluctuations dans la vitesse de croissance peuvent s'accompagner de variations qualitatives, et qui se marquent dans les phanères des mammifères (poils, ongles, cornes) ou les stries de croissanc […] Lire la suite
DIAPAUSE, zoologie
La diapause est une forme de vie ralentie, génétiquement déterminée, une phase d'arrêt du développement pendant des périodes défavorables de l'environnement. Cet important mécanisme adaptatif permet aux animaux de résister et de survivre aux variations saisonnières de l'habitat telles que les basses températures hivernales, les fortes chaleurs estivales, les périodes de sécheresse ou encore d'abs […] Lire la suite
Voir aussi
- ACHONDROPLASIE
- ACROSOME
- AMNIOCENTÈSE
- ANOMALIES ou ABERRATIONS CHROMOSOMIQUES
- APOPTOSE
- ARTHROSE
- AXONE ou CYLINDRAXE
- CARTILAGE DE CONJUGAISON ou CARTILAGE DE CROISSANCE
- CARYOTYPE
- CHIMÉRISME
- CHROMOSOMES
- CHROMOSOMES HOMOLOGUES
- CORDE ou CHORDE DORSALE
- CRÂNE HUMAIN
- CRÊTE NEURALE
- CROISSANCE HUMAINE
- CROSSING-OVER génétique
- DÉFICITS ENZYMATIQUE & MÉTABOLIQUE
- DÉPISTAGE médecine
- DÉVELOPPEMENT ANIMAL ou ONTOGENÈSE ANIMALE
Pour citer l’article
Jacques-Michel ROBERT, « DÉVELOPPEMENT (biologie) - Le développement humain », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 15 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/developpement-biologie-le-developpement-humain/