CRITIQUE, philosophie
ADORNO THEODOR WIESENGRUND (1903-1969)
Dans le chapitre « Une expérimentation langagière de la philosophie » : […] Sans examiner ici la périodisation de l'œuvre, on peut, à la suite de Gilles Moutot ( Adorno. Langage et réification ), noter chez Adorno, dans les années 1940, non pas un moment de résignation, mais « un remaniement radical du concept de critique », dans le sillage de l'opposition kantienne entre détermination et réflexion. Écrit en collaboration avec Horkheimer de 1942 à 1944, La Dialectique de […] Lire la suite
AFFECTIVITÉ
Dans le chapitre « La disjonction de l'affect et de la passion : Kant » : […] La profonde nouveauté de Kant dans l'histoire de la philosophie, le « renversement » ou la « révolution copernicienne », consiste en sa conception architectonique de la pensée, c'est-à-dire en ce que les termes (concepts) et les choses ( Sachen ) de la pensée dépendent, dans leur pouvoir de signifier, de l'orientation préliminaire de la pensée au sein du champ symbolique des concepts et de la lang […] Lire la suite
ART (notions de base)
Dans le chapitre « Plaisir et jugement esthétique » : […] L’individu-artiste a précédé l’individu-spectateur, auquel la philosophie ne s’intéressera qu’à partir du xviii e siècle. Il appartiendra à David Hume (1711-1776) de se pencher le premier sur la difficile question du goût . S’interrogeant sur les raisons qui nous amènent à juger belle une œuvre que d’autres jugeront médiocre, Hume est le premier à prendre à bras-le-corps la dimension subjective p […] Lire la suite
AYER ALFRED JULES (1910-1989)
Dans le chapitre « Vers une élucidation du langage scientifique » : […] Il s'agit de donner au principe de vérification une efficacité mesurée par ce qu'on attend de lui philosophiquement et pratiquement. Éliminer certaine métaphysique comme sécrétion propre du philosophe, fonder la connaissance empiriomathématique contre les attaques sceptiques, fixer le statut des jugements de valeur, des énoncés qui portent sur le passé, l'avenir, les autres esprits ( minds ). Une […] Lire la suite
CRITIQUE DE LA FACULTÉ DE JUGER, Emmanuel Kant - Fiche de lecture
La Critique de la faculté de juger ( Kritik der Urteilskraft , 1790) est la troisième et dernière des Critiques d'Emmanuel Kant (1724-1804). Elle vient après la Critique de la raison pure (1781) et la Critique de la raison pratique (1786). Il ne s'agit pas tant d'ajouter au domaine des sciences exactes puis à celui d'une science des mœurs ce qui manquait encore à sa philosophie comme entrepri […] Lire la suite
CRITIQUE DE LA RAISON PURE, Emmanuel Kant - Fiche de lecture
Dans la Préface à la première édition de la Critique de la raison pure (1781), Emmanuel Kant (1724-1804) établit un parallèle célèbre entre les progrès des sciences exactes et la confusion qui règne dans la « métaphysique », pourtant la plus ancienne et longtemps la plus prestigieuse des sciences. Alors que les premières ont su se doter de méthodes et de procédures, la seconde attend toujours u […] Lire la suite
CROYANCE
Dans le chapitre « Croyance et foi » : […] Le développement des trois acceptions majeures de la croyance – opinion, opiner-juger, assentiment – nous a fait passer de l'époque antique à l'époque classique. Or nous avons feint de croire que ce développement se bornait à exploiter le fonds grec de la notion et des notions avoisinantes. Notre introduction nous avait pourtant mis en présence d'une opposition plus vaste entre deux pôles, dont un […] Lire la suite
DIALECTIQUE
Dans le chapitre « Résurrection kantienne de la dialectique » : […] À défaut d'une théorie de la dialectique, on en retrouvera après Descartes une certaine pratique : par exemple dans la méthode de division des difficultés par dichotomie chez Leibniz, ou dans les classifications de Wolf. Mais il faudra attendre Kant et la Critique de la raison pure pour que la catégorie de dialectique soit à nouveau pensée. Elle l'est alors dans une perspective nettement aristotél […] Lire la suite
DOGMATISME
Au sens le plus général, « dogmatisme » est devenu le synonyme d'intransigeance, d'autoritarisme, d'étroitesse d'esprit et de raideur : il est le fait de quiconque « dogmatise », c'est-à-dire affirme sans preuve, ne tolère aucune discussion, parle d'un ton tranchant, porte des jugements péremptoires. En philosophie, dogmatisme s'est d'abord opposé à scepticisme ou à pyrrhonisme (du nom de Pyrrhon […] Lire la suite
ÉPISTÉMOLOGIE
Dans le chapitre « L'épistémologie « post-kantienne » » : […] Notons tout d'abord que l'adjectif de post-kantien n'est pas pris ici au sens habituellement utilisé pour désigner les philosophies de Fichte, de Schelling et de Hegel. En tant que source d'un développement de l'épistémologie, la philosophie transcendantale de Kant apparaît comme un rationalisme de la perception . L' objet de la science est, en effet, décrit par Kant comme prolongement direct de […] Lire la suite
ESTHÉTIQUE & ANALYTIQUE TRANSCENDANTALES
Les deux expressions d'esthétique et d'analytique transcendantales désignent l'étude de l'entendement et celle de la sensibilité, saisis dans leur structure a priori, sources de toute notre connaissance des phénomènes. « Transcendantal », vieux terme scolastique, perd chez Kant son sens ontologique, réservé en principe à « transcendant », pour prendre une portée toute noétique : « J'appelle « tran […] Lire la suite
EXPÉRIENCE
Dans le chapitre « Le transcendantal et l'expérience possible » : […] Le principe fondamental de la critique kantienne de l'empirisme tient dans la distinction entre une déduction seulement « empirique » des concepts à partir d'un donné et une déduction « transcendantale » de ces mêmes concepts qui s'adresse non pas à la question de leur origine dans une expérience actuelle ou passée, mais à celle de leur capacité à articuler une expérience possible, c'est-à-dire u […] Lire la suite
FRANCFORT ÉCOLE DE
Dans le chapitre « De la naissance de la théorie critique à sa phase pessimiste » : […] Les travaux et la personnalité de Horkheimer ont largement dominé, dans les années trente, la phase classique de la théorie critique. C'est lui qui sut réunir autour de sa personne un groupe d'intellectuels ayant des orientations différentes, mais partageant tous le même idéal révolutionnaire d'une société fondée sur la raison et la liberté. Il organisa le travail scientifique de manière pluridisc […] Lire la suite
HORKHEIMER MAX (1895-1973)
Rien ne laissait prévoir la carrière intellectuelle de Max Horkheimer : cofondateur (1924), puis directeur de l'Institut de recherche sociale à Francfort (1930), il fut le principal penseur de la « théorie critique » des années 1930 pour devenir finalement l'inspirateur du mouvement étudiant des années 1960. On peut, en effet, se demander comment ce fils d'un fabricant de textile, successeur tout […] Lire la suite
HUME DAVID (1711-1776)
La philosophie de Hume est avant tout critique. En ce sens, elle prend place dans le courant d'idées qui, au xviii e siècle, ruine les systèmes métaphysiques que le xvii e siècle avait élaborés, en s'attaquant essentiellement aux deux notions qui en constituaient les fondements : la notion de substance et la notion de cause. Après la critique de l'innéisme cartésien par Locke et celle de la subs […] Lire la suite
IDÉALISME ALLEMAND
Dans le chapitre « Créer un monde » : […] L'esprit idéaliste souffle à un moment où le monde s'animait d'une aspiration générale à l'estime de soi, à l'indépendance personnelle, à la liberté, aspiration qui trouve une de ses expressions dans la Révolution française. Trop longtemps soumis au bon plaisir de l'absolutisme, les philosophes et ceux qui font profession de penser aspirent à une réelle émancipation. En Allemagne, dans des conditi […] Lire la suite
KANT EMMANUEL
Dans le chapitre « La critique, science et tribunal » : […] La solution de ce problème présente un caractère préjudiciel en ce sens qu'il a été formulé parce qu'on voulait savoir si la métaphysique est possible comme science, ce qui a conduit à s'enquérir d'abord des conditions qui rendent possibles les sciences existantes en y retrouvant la manifestation du pouvoir de connaître a priori propre à la raison. La critique est d'abord cette science nouvelle d […] Lire la suite
KANT EMMANUEL, en bref
Véritable « révolution dans l'art de penser », la critique kantienne se veut en rupture avec tout ce qui l'a précédée. Si Kant loue Hume de l'avoir « réveillé de son sommeil dogmatique » c'est pour reposer à nouveaux frais les questions fondamentales de la philosophie : « Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m'est-il permis d'espérer ? Qu'est-ce que l'homme ? » Les réponses données par les […] Lire la suite
MÉTAPHYSIQUE
Dans le chapitre « L'activité du sujet et la science » : […] Il est clair, cependant, que le naturalisme du xviii e siècle aboutit à quelque scepticisme. Pourquoi les mêmes faits se suivent-ils toujours ? Pourquoi notre attente causale est-elle satisfaite ? Ces questions, Hume ne les pose pas ou les tient pour insolubles. Il y a, entre l'homme et la nature, une certaine harmonie, dont on semble alors se contenter. Kant ne s'en contente pas. Il aperçoit que […] Lire la suite
MÉTHODE
Dans le chapitre « Méthodes et philosophie » : […] On a souvent noté que les disciplines les moins avancées ou les plus pauvres en grands résultats font le plus de place aux discussions méthodologiques. Elles se perdent dans les préalables. Le vrai est que la méthode ne précède pas la connaissance, elle la suit, on le voit sur l'exemple des mathématiques. Quand ils ont résolu un problème, les mathématiciens en tirent la leçon. La réussite suggère […] Lire la suite
NIETZSCHE FRIEDRICH
Toute grande œuvre, à quelque degré, est toujours incomprise. Mais celle de Nietzsche , plus encore que les autres, provoque les malentendus. Sans doute parce qu'il est difficile de résister, en face de Nietzsche , à la double tentation : soit de chercher des prétextes pour neutraliser les terribles questions qu'il soulève, soit de projeter sur ses écrits des préjugés de doctrinaires et des fantas […] Lire la suite
PHILOSOPHIE
Dans le chapitre « Rationalité critique » : […] C'est de ce caractère réflexif que dépend l'interprétation d'une rationalité critique que la recherche philosophique paraît avoir en commun avec la recherche scientifique depuis l'origine jusqu'aux plus récents développements. N'est-ce pas de la découverte grecque de la raison que sont issues d'abord la philosophie, puis les diverses sciences qui se sont détachées d'elle ? Le doute scientifique n […] Lire la suite
PHILOSOPHIQUES SYSTÈMES
Dans le chapitre « De la philosophie à l'histoire de la philosophie » : […] L'exigence d'une histoire de la philosophie qui ne soit pas une simple doxographie, mais une discipline philosophique, se fait jour en philosophie à la fin du xviii e siècle et au début du xix e , avec, notamment, Kant et Hegel. Déterminant les pouvoirs de la raison et les limites de notre faculté de connaître en général, la critique kantienne se prononce sur la possibilité de la métaphysique com […] Lire la suite
RATIONALISME
Dans le chapitre « Le rationalisme kantien » : […] L'attitude rationaliste est ici essentiellement critique. Entre la méthode « dogmatique » et la méthode « sceptique », dit Kant, « la route critique est la seule qui soit encore ouverte » ( Critique de la raison pure , III, 552, 1, p. 1401). La tâche de la philosophie peut alors être présentée sous la forme de trois questions fondamentales ( op. cit. , II, 523, 1, p. 1365) : « Que puis-je savoir ? […] Lire la suite
SCHOPENHAUER ARTHUR (1788-1860)
Dans le chapitre « La métaphysique de la volonté » : […] Schopenhauer se veut le véritable successeur de Kant, capable de résoudre la crise ouverte par la philosophie critique sans en trahir les résultats. À ses yeux, l'acquis définitif du kantisme est la dualité irréductible du phénomène et de la chose en soi. Le postkantisme de Schopenhauer est donc radicalement distinct de celui d'un Fichte, d'un Schelling ou d'un Hegel, qui croient pouvoir surmonte […] Lire la suite
SCIENCES - Sciences et discours rationnel
En première approximation, on pourrait dire que la science est un mode de connaissance critique. Le qualificatif « critique » doit être entendu ici en un double sens : il indique, d'une part, que la science exerce un contrôle vigilant sur ses propres démarches et met en œuvre des critères précis de validation, d'autre part, qu'elle élabore des méthodes qui lui permettent d'étendre de façon systém […] Lire la suite
SCIENCES - Science et philosophie
Dans le chapitre « La critique philosophique de la science » : […] La théorie philosophique de la science, et singulièrement le néo-positivisme, récuse ce qui n'est pas pensable scientifiquement. La pensée scientifique constitue la seule pensée digne de ce nom, c'est-à-dire la seule pensée sensée. Cette thèse ne va nullement de soi, et paraît même marquée du sceau du dogmatisme que le positivisme prétend pourtant avoir surmonté. On peut très bien considérer, à l […] Lire la suite
SOCRATE (469-399 av. J.-C.) ET ÉCOLES SOCRATIQUES
Dans le chapitre « Vie et mort de Socrate (469 env.-399 av. J.-C.) » : […] Socrate est né à Athènes, d'un père artisan sculpteur et d'une mère sage-femme. Il ne quitta sa ville natale que pour remplir ses obligations militaires, qui lui donnèrent occasion d'étonner par son endurance et par un courage paisible, civique plutôt que guerrier. Sa formation intellectuelle est mal connue ; une intense curiosité semble l'avoir porté vers tout ce dont le refus fera plus tard sa g […] Lire la suite
STRUCTURALISME
Dans le chapitre « La mise à jour d'un ordre du symbolique » : […] Le symbolique n'est pas seulement structuré, ce qui conduirait à chercher l'origine ou le fondement de sa structuration dans une démarche historique ou génétique, mais structurant, ce qui amène à questionner sa logique et à décrire les lieux de son efficace. La reconnaissance d'un tel « ordre » oriente dans des directions variées la critique philosophique de la notion de représentation, qui infor […] Lire la suite
THÉOLOGIE
Dans le chapitre « Le statut critique de la théologie moderne » : […] Revendiquer, à l'époque moderne, un statut scientifique pour la théologie, c'est dire que celle-ci ne doit jamais séparer sa soumission radicale à la Parole de Dieu d'une exigence critique. Sa tâche consiste en une réflexion critique sur les énoncés de la foi sous leur forme scripturaire, dogmatique, théologique, en fonction des exigences de la rationalité moderne, mais aussi à l'égard de la praxi […] Lire la suite
VOLONTÉ
Dans le chapitre « Le contexte « critique » : Kant » : […] Avec Kant disparaissent les conditions de la certitude réflexive qui permettaient de parler d'une expérience intérieure de la volonté et de la liberté. La philosophie critique, en effet, conclut de l'analyse des conditions de possibilité de la connaissance que seule est objective la connaissance soumise aux conditions de l'espace et du temps et organisée selon l'ordre des catégories. Il en résult […] Lire la suite