COP 21 (2015)

Clôture de la COP 21, 2015
Christophe Petit Tesson/ EPA/ Corbis
Clôture de la COP 21, 2015
Après treize jours de négociations à Paris-Le Bourget, la COP 21 s’achève, le 12 décembre 2015, avec…
Christophe Petit Tesson/ EPA/ Corbis
La conférence de Paris, appelée COP 21 (Conference of the Parties) car c’est la vingt-et-unième Conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), s'est tenue au Parc des expositions de Paris-Le Bourget du 30 novembre au 12 décembre 2015. Un texte d’accord universel a finalement été adopté par l’ensemble des cent quatre-vingt-quinze délégations des parties à la convention. Un nouveau cycle de négociations internationales sur le climat s’est alors ouvert. Celui-ci repose sur les contributions de tous les États selon leurs capacités, rompant avec un système multilatéral répartissant des droits d’émission de gaz à effet de serre (GES) à négocier sur un marché international. La question climatique est ainsi intégrée dans les stratégies nationales, aussi bien dans les efforts de réduction des émissions de GES que dans les efforts d’adaptation aux conséquences du réchauffement climatique, c’est-à-dire dans les choix de développement avec leurs dimensions politique, économique et sociale. La réussite de l’accord se mesurera aux possibilités d’augmenter les objectifs nationaux de réduction des émissions, actuellement largement insuffisants pour rester sous le seuil de réchauffement de la planète de 2 0C, et aux financements qui seront débloqués pour les atteindre.
Le cadrage de la question climatique remis en cause

Les quatre scénarios du réchauffement climatique établis par le GIEC
Encyclopædia Universalis France
Les quatre scénarios du réchauffement climatique établis par le GIEC
À chaque modèle, appelé profil représentatif d’évolution des concentrations de gaz à effet de serre…
Encyclopædia Universalis France
La corrélation entre l'accumulation des GES dans l'atmosphère et l'augmentation de la température de la planète se confirme au fil des rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), dont les différents modèles pointent la responsabilité des activités humaines. L'article 2 de la convention signée à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992 évoque cet « objectif ultime » dont la légitimité est fondée sur les connaissances scientifiques : « Stabiliser [...] les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. »
La question climatique est alors investie par l’économie de l’environnement et traitée comme une question de pollution. Un accord multilatéral sous l'égide des Nations unies devait fixer un plafond souhaitable d'émissions de GES, exprimé en équivalents de dioxyde de carbone (CO2), afin de partager le fardeau entre pays développés, responsables historiques des émissions. Les politiques d’atténuation, c’est-à-dire les mesures visant à réduire les émissions de CO2, devaient être réalisées à moindre coût par la création d'un marché mondial du carbone.
Le principe des « responsabilités communes mais différenciées » de la déclaration de Rio de 1992 et la faiblesse de leurs émissions avaient dispensé d'efforts les pays en développement dans le protocole de Kyōto de 1997, accord international signé lors de la COP 3. Les négociations sur le climat resteront marquées par ce partage du monde, et c'est ce conflit géopolitique qui fera bouger le cadrage de la question climatique.
Les thèmes de l'adaptation aux impacts du changement climatique et de l'équité, fortement politiques, apparaissent tardivement dans les négociations, lors de la COP de Bali de 2007. Ils rompent avec l'approche scientifique et technique fondée sur la seule atténuation et renouvellent les contours de l'aide au développement. Il ne s’agit plus simplement de réduire les émissions, c’est-à-dire de s’attaquer aux causes du réchauffement climatique, mais aussi de permettre aux pays de répondre aux conséquences de ce réchauffement, de s’y adapter. Ces conséquences étant plus dramatiques pour les pays les plus pauvres, la notion d’équité est mise en avant, appelant les États les plus riches à financer les politiques d’atténuation et d’adaptation des plus pauvres. Ce qui fut perçu comme[...]
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Écrit par
- Catherine AUBERTIN : économiste de l'environnement, directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement
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Pour citer cet article
Catherine AUBERTIN, « COP 21 (2015) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
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Clôture de la COP 21, 2015
Christophe Petit Tesson/ EPA/ Corbis
Clôture de la COP 21, 2015
Après treize jours de négociations à Paris-Le Bourget, la COP 21 s’achève, le 12 décembre 2015, avec…
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Les quatre scénarios du réchauffement climatique établis par le GIEC
Encyclopædia Universalis France
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Émissions par habitant des quatre plus grands émetteurs de dioxyde de carbone (2013)
Encyclopædia Universalis France
Émissions par habitant des quatre plus grands émetteurs de dioxyde de carbone (2013)
Si l’on compare les émissions annuelles de dioxyde de carbone (CO
Encyclopædia Universalis France
Autres références
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KYŌTO PROTOCOLE DE (déc. 1997)
- Écrit par Yves GAUTIER
- 1 049 mots
La conférence de Kyōto sur le réchauffement climatique a réuni cent cinquante-neuf pays du 1er au 10 décembre 1997 et abouti à un accord sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre.
L'effet de serre est dû à la présence dans l'atmosphère de certains gaz (comme le gaz carbonique...
-
RIO CONFÉRENCE DE (1992)
- Écrit par Yves GAUTIER
- 2 890 mots
La Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (C.N.U.E.D.), qui s'est tenue à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992, a réuni les représentants de 178 pays (dont 117 chefs d'État) et plus de 20 000 participants. Ce « Sommet planète Terre » ou « Sommet de la Terre », préparé...
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CHANGEMENT ANTHROPIQUE DU CLIMAT
- Écrit par Jean-Louis DUFRESNE, Céline GUIVARCH
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...États-Unis d’Amérique de le ratifier puis par le retrait du Canada en 2012. Après plusieurs années d’âpres négociations, un nouvel accord est signé lors de la COP 21 (21e Conférence des parties) à Paris en 2015 avec pour objectif à long terme de contenir l’augmentation de la température bien en dessous de 2... -
CINQUIÈME RÉPUBLIQUE - Les années Hollande (2012-2017)
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Il faut enfin souligner le succès diplomatique de la conférence de Paris sur le climat (COP 21). Depuis plusieurs années, les pays de la planète ne parvenaient pas à s’entendre sur un plan climat. La France, qui préside et organise la conférence, réussit à convaincre 195 pays – soit à peu près l’ensemble... -
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ÉNERGIES RENOUVELABLES
- Écrit par Daniel CLÉMENT
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L’accord de Paris sur le climat, adopté lors de la COP 21 (21e Convention des parties) qui s’est tenue en 2015, modifie et renforce l’objectif initial en l’exprimant ainsi : contenir « l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 0C par rapport... - Afficher les 7 références
Voir aussi
- FINANCEMENT
- TEMPÉRATURE, météorologie et climatologie
- CLIMATS
- PAYS EN DÉVELOPPEMENT (PED)
- CHANGEMENT CLIMATIQUE
- RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
- GAZ À EFFET DE SERRE
- ORGANISATION DES NATIONS UNIES (ONU)
- NORD-SUD RELATIONS
- ÉCONOMIE DU DÉVELOPPEMENT
- CARBONIQUE GAZ ou DIOXYDE DE CARBONE
- ÉNERGIE FOSSILE ou COMBUSTIBLES FOSSILES
- COPENHAGUE CONFÉRENCE DE (déc. 2009)
- CONFÉRENCES SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE