CONSCIENCE DE SOI
ADLER MAX (1873-1937)
Longtemps occulté par la prépondérance de l'idéologie bolchevique, le rôle de Max Adler, l'un des principaux représentants de l'austro-marxisme, s'éclaire d'une importance accrue à mesure qu'on redécouvre les tendances anti-autoritaires apparues dans l'évolution de la doctrine marxiste. Né le 15 janvier 1873 à Vienne, Max Adler entreprend des études de droit, mais se consacre surtout à la philosop […] Lire la suite
ALTRUISME
Dans le chapitre « Figures de l'altérité » : […] La problématique de l'autre n'est pas un produit de l'immédiate modernité même si celle-ci, par bien de ses traits, permet de mieux comprendre son irruption sur le devant de la scène. Hegel la met en figure de façon très adéquate. Même si, dans la Phénoménologie de l'esprit (1807), la négation se révèle être, au terme, la médiation du concept, la présence de l'esprit que tout lie, « à la fois réh […] Lire la suite
BRENTANO FRANZ (1838-1917)
Dans le chapitre « Nature des phénomènes psychiques » : […] Brentano définit la psychologie comme la science des phénomènes psychiques ; ceux-ci possèdent diverses caractéristiques. Le phénomène psychique est une « représentation » ( Vorstellung ) ou se fonde sur une représentation. Les actes psychiques les plus complexes (le jugement, le vouloir, les émotions) reposent en dernière analyse sur la représentation, acte le plus élémentaire de la conscience. […] Lire la suite
CONSCIENCE
Dans le chapitre « Le moi et son envers : l'autre » : […] L'être conscient acquiert cependant une autre dimension (la conscience de soi) en se constituant selon une figuration systématique et transactuelle de lui-même. Et c'est bien au moi, en effet, que tout le monde pense, y compris Freud et l'école psychanalytique, quand il est question de cet être conscient et organisé qu'est l'homme. Être quelqu'un, c'est en effet s'identifier soi-même à cette perso […] Lire la suite
CONSCIENCE (notions de base)
Dans le chapitre « Conscience et conscience de soi » : […] Mais a-t-on bien compris la thèse cartésienne ? Michel Henry (1922-2002) en doute, considérant qu’on a confondu la conscience avec une seule de ses dimensions : la conscience réflexive. Je peux bien entendu me prendre moi-même pour objet, décider, comme le fit Montaigne (1533-1592), de devenir le spectateur de ma vie intérieure. Mais est-ce bien cela être conscient ? En l’affirmant, on prive tous […] Lire la suite
DÉPERSONNALISATION
Dans le chapitre « Le processus de dépersonnalisation » : […] Quelles qu'en soient les nuances cliniques, la dépersonnalisation a une certaine unité dans la mesure où, en essence, elle est doute, angoisse, mise en question de l'authenticité de soi-même et du monde liée à la perte des qualités qui normalement assurent la référence de toute expérience vécue à une certaine image de soi dans la relation de la personne au réel. Elle n'est pas perte de la notion […] Lire la suite
DES HÉGÉMONIES BRISÉES (R. Schürmann) - Fiche de lecture
Dans son livre Le Principe d'anarchie paru en 1982, consacré à « Heidegger et la question de l'agir », Reiner Schürmann (né de parents allemands, à Amsterdam en 1941, mort à New York le 20 août 1993) citait quelques lignes de Novalis, elles-mêmes méditées par Heidegger, qui peuvent servir de fil conducteur aux textes rédigés en français et rassemblés dans Des hégémonies brisées que les éditions […] Lire la suite
DÉVELOPPEMENT DES ÉMOTIONS
Dans le chapitre « L’ontogenèse des émotions » : […] Darwin est à la base de l’approche évolutionniste qu’il décrit dans son ouvrage L’Expression des émotions chez l’homme et les animaux (1872). Selon cette approche, certaines émotions dites basiques, fondamentales ou primaires seraient présentes dès la naissance et universelles. Ce petit groupe d’émotions – colère, peur, dégoût, tristesse et joie, même s’il n’existe pas de consensus sur leur nombr […] Lire la suite
ESCHATOLOGIE
Dans le chapitre « L'Inde : le saṃsāra et les âges du monde » : […] Au moment même où le modèle de la résurrection s'imposait au Proche-Orient, une autre eschatologie, apparue en Inde plusieurs siècles auparavant, prenait sa forme définitive. L'idée de base, dégagée depuis les plus anciennes Upaniṣad , est celle d'un sujet transcendant ( ātman ou « Soi »), qui est en lui-même étranger à l'espace et au temps, comme à toute forme de limitation et de particularisati […] Lire la suite
L'ÊTRE ET LE NÉANT, Jean-Paul Sartre - Fiche de lecture
Dans le chapitre « La conscience comme relation » : […] D'emblée, Sartre reprend un problème fondamental de la philosophie : les rapports entre la conscience et le monde, entre le « pour-soi » et l'« en-soi ». Il renvoie dos à dos les solutions idéaliste et réaliste et cherche, à partir de la phénoménologie husserlienne et sa théorie de l'intentionnalité, une nouvelle élaboration de leurs rapports. Le Heidegger d' Être et Temps va lui permettre d'infl […] Lire la suite
HONNETH AXEL (1949- )
Dans le chapitre « Les sphères de reconnaissance » : […] Ce changement de paradigme conduit à ne plus concevoir l’agir communicationnel seulement sous l’aspect de l'entente rationnelle mais au sens des conditions de reconnaissance. Il a aussi des implications importantes quant au rapport de la Théorie critique au marxisme et, plus globalement, à l’articulation entre une philosophie morale et politique avec une philosophie sociale. Axel Honneth ne rédui […] Lire la suite
ALTÉRITÉ, philosophie
Dans le chapitre « L'affirmation du sujet : le « cogito » cartésien » : […] Commençons donc par ce qu'Edmund Husserl nommait « la proto-fondation cartésienne de l'ensemble de la philosophie des temps modernes ». Le cogito cartésien se veut un fondement ultime, résidu d'un doute radical naissant de la remise en cause du savoir : le sujet qui doute fait table rase de toutes les opinions jusqu'ici reçues en sa créance, il exclut de lui tout ce qui n'est pas évident, il se […] Lire la suite
AUTRUI (notions de base)
Dans le chapitre « Le conflit des consciences » : […] Si Kant est tout près d’écrire une philosophie de l’histoire, il ne franchira pas véritablement le pas, ce que fera quelques années plus tard G. W. H. Hegel (1770-1831). Dans la fresque grandiose que dessine pour la première fois la Phénoménologie de l’esprit (1807), Hegel va décrire par quelles étapes est passée la conscience avant de parvenir à la reconnaissance de l’autre conscience. « La con […] Lire la suite
INDIVIDU & SOCIÉTÉ
Dans le chapitre « Désir et sujet » : […] L'ordre biologique est à définir à partir de la symbolisation qu'il rend possible – symbolisation qui l'annule lui-même et le transpose. Ce n'est donc pas dans le discours du positivisme qu'il doit être traduit, mais dans un discours où il recevra son statut de manque. Ainsi compris, l'ordre biologique a un destin comparable à celui qu'a, dans la théorie psychanalytique, la pulsion. Celle-ci, dont […] Lire la suite
INTERACTIONNISME SYMBOLIQUE
Dans le chapitre « Origines » : […] L'expression elle-même a été proposée presque par hasard en 1937 par le sociologue américain Herbert Blumer (1900-1987). Il l'a progressivement affinée dans une série d'articles parus au cours des quarante années suivantes, contribuant ainsi à faire émerger un courant cohérent à partir d'idées éparses, empruntées à divers philosophes et psychologues américains de la fin du xix e et du premier ti […] Lire la suite
MEAD GEORGE HERBERT (1863-1931)
Fortement marqué par les théories évolutionnistes, le philosophe américain George Herbert Mead a exercé une influence considérable sur le développement des sciences sociales. Pragmatiste, ami intime de John Dewey, il a largement contribué à combler le fossé qui séparait la psychologie individuelle de la sociologie. Il est généralement regardé comme l'un des pères fondateurs de la psychologie socia […] Lire la suite
MÉMOIRE
Dans le chapitre « Des concepts aux modèles » : […] La mémoire donne lieu à de nombreuses théories qui mettent parfois l’accent sur certains aspects de son fonctionnement, sur des processus psychologiques, physiologiques, et sur ses contenus, comme la mémoire autobiographique . Pour certains spécialistes, la mémoire est considérée comme un tout homogène alors que, pour d’autres, certaines composantes sont définies comme des systèmes, du fait de leu […] Lire la suite
MÉMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE
Dans le chapitre « Contenu de la mémoire autobiographique » : […] La mémoire autobiographique est constituée de différents types d’informations relatives au passé personnel. Premièrement, elle comporte des souvenirs d’événements spécifiques vécus à un moment particulier dans le passé, par exemple le souvenir d’une fête d’anniversaire organisée entre amis le week-end qui précède. Ces souvenirs spécifiques prennent souvent la forme d’images mentales visuelles (bi […] Lire la suite
MÉMOIRE CHEZ L'ENFANT
Dans le chapitre « Mémoire épisodique, mémoire événementielle et amnésie infantile » : […] L’étude de la mémoire chez le tout-petit se heurte à l’absence de langage, ce qui limite les outils d’investigation. Différents travaux révèlent des compétences d’apprentissage et de mémoire implicite. Les systèmes mnésiques sous-tendant ces compétences (mémoire procédurale, mémoires perceptives) se développent très tôt, en lien avec la maturation précoce des structures cérébrales sous-jacentes […] Lire la suite
MOI
Dans le chapitre « Les philosophies de la différence » : […] On observera que ces ontologies, volontairement antilogiques, sont aussi discoureuses, sinon plus (et souvent moins fermement discursives) que les vieilles métaphysiques ; mais cela est à peine une faiblesse : toute analyse allonge et dilue la parole, le verbe spontanés. On observera aussi qu'elles invoquent la logique et qu'elles convoquent la science pour ruiner les prétentions du moi, puisqu'el […] Lire la suite
NEUROSCIENCES COGNITIVES ET AGENTIVITÉ
L'agentivité renvoie à la conscience subjective que nous avons de causer volontairement nos actions, d'en contrôler le cours et d'en maîtriser les effets. Elle constitue ainsi une composante importante de la conscience de soi, jouant un rôle essentiel dans la compréhension que nous avons de nous-mêmes comme des agents actifs de notre propre vie et, comme tels, responsables de nos actes. Depuis la […] Lire la suite
PERSONNALISME
Dans le chapitre « La constitution d'une catégorie » : […] Dans sa recherche des sources du personnalisme, l'historien doit procéder avec prudence, afin d'éviter l'illusion rétrospective : l'apparition d'une catégorie mentale est toujours un phénomène complexe, localisé et qui draine beaucoup d'ambiguïté. Étudiant le statut évolutif des termes πρ́οσωπον et persona qui désignent d'abord, dans l'Antiquité classique, le masque de théâtre, Maurice Nédoncelle […] Lire la suite
PHÉNOMÈNE
Dans le chapitre « La notion de phénoménologie » : […] Le mot de phénoménologie, sans doute créé par J. H. Lambert ( Neues Organon , 1764), signifie théorie de l'apparence. La conclusion de Lambert est que le monde des corps ne se montre à nous que comme une apparence. La formule précédait de dix-sept ans la première édition de la Critique de la raison pure . Par quel retournement la phénoménologie devait-elle prendre ensuite un sens diamétralement o […] Lire la suite
PHÉNOMÉNOLOGIE
Dans le chapitre « La phénoménologie après Husserl » : […] En vertu de son caractère arborescent et inachevé, l'œuvre de Husserl ne pouvait que donner lieu à une postérité complexe. La structure de l'œuvre du maître excluait l'orthodoxie. Il n'en reste pas moins qu'il y a une unité des pensées que l'on qualifie de « phénoménologies » – par-delà le souci de fidélité aux phénomènes fréquemment invoqué – et que cette unité se comprend à partir de Husserl : t […] Lire la suite
PSYCHOLOGIE COGNITIVE ET CONSCIENCE
La conscience, en tant qu’objet d’étude, représente un des plus grands défis scientifiques du xxi e siècle. Le concept de conscience est multiple. Dans son sens premier, le mot « conscience », qui tire son origine du latin conscientia , « avec connaissance », fait référence au savoir : nous dirons que quelqu’un a conscience d’un état de choses quand il sait que cet état de choses existe, c’est- […] Lire la suite
SPINOZA BARUCH (1632-1677)
Dans le chapitre « Le sens du spinozisme » : […] Comment synthétiser ces résultats tout en dégageant leur enseignement et leur sens ? On pourrait dire que le spinozisme est à la fois une philosophie de la joie et une philosophie de la philosophie. Philosophie de la joie, le spinozisme l'est par excellence ; il s'oppose à tous les courants tragiques et pessimistes, d'Héraclite à Heidegger compris. Il réconcilie l'homme et sa vie, l'homme et le mo […] Lire la suite
STADE DU MIROIR, psychanalyse
Le stade du miroir est une phase structurelle de la constitution de la subjectivité introduite par Jacques Lacan dans la psychanalyse. En s'appuyant sur des expériences de la psychologie du développement et de l'éthologie de son époque, il fait une relecture phénoménologique du concept freudien de narcissisme. L'illusion mortifère de Narcisse, amoureux de son propre reflet, devient chez Lacan un m […] Lire la suite
STIRNER MAX (1806-1856)
Dans le chapitre « L'unicité » : […] Une fois extrait de la gangue des idoles, des fantômes, des idées fixes qui le rendaient méconnaissable, le Moi découvre son unicité. N'étant plus réglé, dirigé, mécanisé, gouverné par l'Esprit et les innombrables formes politiques, sociales et idéologiques qui en dérivent, il retrouve son entière et pleine disponibilité. Cette reconnaissance de sa souveraineté ne le contraint aucunement à errer d […] Lire la suite
TAYLOR CHARLES (1931- )
Dans le chapitre « Signification et moralité » : […] Il est difficile de rattacher Charles Taylor à une école philosophique particulière. Il est en effet souvent présenté comme faisant le lien entre la philosophie analytique anglo-américaine et la philosophie continentale. Influencé par Martin Heidegger et Hans-Georg Gadamer, il étudie la société selon une approche herméneutique : les sciences sociales doivent prendre en compte la signification que […] Lire la suite