CI [TS'EU], genre littéraire chinois
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Le ci, texte à chanter, qui a fleuri sous la dynastie des Song (960-1279), se distingue du shi, poème régulier, non seulement par une prosodie différente (vers anisométriques, exploitation maximale des oppositions tonales) ou par son adaptation à des canevas musicaux (chaque poème est composé sur un air donné par avance), mais aussi par une écriture différente. À la densité de l'expression imposée par les mètres classiques fait place un style plus linéaire, où l'emploi des tournures de la langue parlée est fréquent.
Les origines du genre
La querelle sur les origines de ce genre a partagé en deux groupes le monde littéraire chinois jusqu'à une époque relativement récente. Aux critiques qui situent le ci au terme d'une évolution parallèle à la poésie régulière et fondent leurs assertions sur le caractère anisométrique des vers s'opposent ceux qui s'efforcent d'établir une filiation entre ce type de poésie et celle des Tang ou le yuefu. Se plaçant également d'un point de vue formel, ces derniers essaient de faire naître le ci d'une mutation des formes régulières. Or l'irrégularité des vers n'est pas un trait spécifique du genre, et, s'il est possible de relever certains points communs entre le ci et le genre du yuefu – textes composés sur un timbre musical, exploitation de sonorités nouvelles aux dépens de la tradition musicale orthodoxe –, il faut se garder d'une assimilation trop hâtive.
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Écrit par :
- Chantal CHEN-ANDRO : maître de conférences honoraire
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CHINOISE (CIVILISATION) - La littérature
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LI QINGZHAO [LI TS'ING-TCHAO] ou LI YI'AN [LI YI-NGAN] (1081-apr. 1151)
Li Qingzhao, appelée aussi Li Yi'an, est originaire de Jinan au Shandong. En 1101, elle épouse Zhao Mingcheng, étudiant au Collège impérial. Tous deux appartiennent à d'illustres familles de fonctionnaires-lettrés et ont une passion commune : la collection d'objets rares. En 1103, Mingcheng obtient sa première charge dans l'administration. Après la disgrâce politique de son père, ils se retirent à […] Lire la suite
LIU YONG [LIEOU YONG] (XIe s.)
Liu Yong, appelé aussi Liu Qiqing, est originaire de Chong'an dans la province du Fujian. Il est difficile de connaître avec précision les dates de naissance et de mort de ce poète. On sait seulement qu'il obtient le titre de docteur accompli ( jinshi ) en 1034 et qu'après ce succès il occupe un petit poste dans l'administration. Mais, plus qu'une brillante carrière, c'est sa vie dissipée et bohèm […] Lire la suite
LIU YUXI [LIEOU YU-SI] (772-842)
Liu Yuxi n'est pas un des grands noms de la poésie chinoise classique, mais une demi-douzaine de ses poèmes, nous dit un critique moderne sévère, lui ont permis de survivre à l'oubli. Sa vie est à la fois banale et intéressante parce que typique de son époque. Entré dans l'administration impériale par la grande porte de l'« examen de la vaste érudition et de la grande composition » (moins d'un pou […] Lire la suite
LYRISME
Dans le chapitre « Cycles lyriques » : […] La longue durée du lyrisme chinois permet cependant de déceler un certain ordre dans la juxtaposition ou la succession de ses courants. L'une des figures qu'ils ont coutume de dessiner est un cercle, sur lequel se succèdent périodiquement des phénomènes analogues. On admet que l'impulsion première réside dans le génie anonyme des masses, créateur des rythmes, tels que les mètres irréguliers des H […] Lire la suite
NALAN XINGDE [NA-LAN SING-TÖ] (1655-1685)
Nalan Xingde, appelé aussi Nalan Rongruo, vient du clan de Nara, appartenant à l'aristocratie mandchoue. Élevé dans la culture chinoise, il obtient le titre de docteur à l'âge de vingt et un ans. Après avoir servi dans la garde impériale, il est emporté à trente ans par la maladie. Célèbre par ses ci , poèmes à chanter, il nous a laissé deux recueils poétiques dont le plus connu s'intitule Poèmes […] Lire la suite
OUYANG XIU [NGEOU-YANG SIEOU] (1007-1072)
Dans le chapitre « Un style original » : […] Malgré ses réussites impressionnantes dans les domaines de l'histoire et de la philologie canonique, Ouyang Xiu est surtout connu comme homme de lettres. C'est en très grande partie grâce à l'excellence de ses écrits que la prose appelée « style ancien » ( guwen ) s'est imposée au « style courant » ( shiwen ) hérité du « style parallèle » ( pianwen ) du Moyen Âge et est restée la forme de prose no […] Lire la suite
QU [K'IU]
Dans le chapitre « Les qu des Yuan ou sanqu » : […] On applique plus spécialement l'appellation qu à un autre genre plus tardif, puisque né sous les Yuan ( xiii e - xiv e s.) et qui a une double origine : le ci et le théâtre. Les qu de l'époque Yuan s'appellent sanqu, ce qui veut dire « chansons séparées, détachées », car elles s'opposent aux qu des opéras qui font partie d'un ensemble organisé. Le qu est tout d'abord héritier du ci des Song. Cel […] Lire la suite
YUAN ZHEN [YUAN TCHEN] (779-831)
Yuan Zhen est souvent cité comme le grand ami de Bo Juyi, et leur amitié est l'une des plus fameuses de l'histoire chinoise, dans un pays où l'amitié a souvent tenu dans les lettres la place de l'amour chez nos poètes. Par lui-même, Yuan Zhen a cependant une personnalité qui mérite qu'on s'y arrête. Enfant très précoce, il passe les examens impériaux à quatorze ans, et à vingt-trois ans, quand il […] Lire la suite
ZHOU BANGYAN [TCHEOU PANG-YEN] (1057-1121)
Originaire de Qiantang dans la province du Zhejiang, Zhou Bangyan a pour nom social Meicheng. Très tôt ses talents littéraires lui valent une charge officielle. Il occupe successivement divers postes administratifs. En 1105, l'empereur Huizong lui confie la direction du Bureau de la musique (Da sheng fu). La fonction de cet organisme est de retrouver les airs anciens tombés dans l'oubli et de rece […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Chantal CHEN-ANDRO, « CI [TS'EU], genre littéraire chinois », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 17 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/ci-ts-eu-genre-litteraire-chinois/