BOBIN CHRISTIAN (1951- )

Une œuvre outrenoire

Entre-temps, Christian Bobin a emménagé dans la « petite Sibérie » de la campagne creusotine. La poétesse Lydie Dattas, qui partage sa vita nova, a réveillé ses lumières poétiques (La Lumière du monde, 2001) et sa fécondité créatrice (Ressusciter, 2001). Christian Bobin publie dans ses livrets de fragments enluminés, ses illuminations (Mozart et la pluie, 1997 ; Une bibliothèque de nuages, 2006 ; etc.), une vie rêvée d'Emily Dickinson (La Dame blanche, 2007) et un recueil de lettres (Un bruit de balançoire, 2017), adressées, entre autres à sa mère, à la poétesse Marina Tsvetaïeva, au pianiste Glenn Gould ou au compositeur Arvo Pärt. La joie sans cause et un grand rire l’emportent désormais sur la mort et la mélancolie ; sa lumière de résurrection se retrouve dans l’« outrenoir » que lui révèlent les vitraux de son ami peintre Pierre Soulages (Pierre, 2019) en l’abbaye de Conques (La Nuit du cœur, 2018).

Chantre de la merveille dans l'obscur, homme de lettres aux lumières christiques, poète du cœur et de la transfiguration, Christian Bobin, dans tous ses éclats de mots, écrit pour sauver la beauté, la bonté et l'amour dans notre monde, tout à la fois même et autre.

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