CHINOISE (CIVILISATION)Symbolisme traditionnel et religions populaires
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Le monde et son ordonnance
Le monde n'était pas pour les anciens Chinois l'œuvre d'un créateur. Les fragments de mythes cosmologiques qui subsistent parlent de héros qui aménagèrent la terre pour la rendre habitable, de sages qui firent de l'homme primitif un civilisé ; il n'est nulle part question d'une création ex nihilo. Il y avait aussi des mythes relatifs à la séparation du Ciel et de la Terre, au modelage des premiers hommes avec de la terre glaise ; des textes tardifs parlent d'un homme cosmique Bangu, dont le corps donna naissance aux différentes parties du monde.
Pour les savants et les philosophes, le Ciel et la Terre prirent consistance au sein d'une sorte d'éther primordial dont les éléments plus ou moins purs se séparèrent à la manière d'un fluide qui se décante.
Le Ciel, conçu tantôt comme une sphère, tantôt comme un dais de char, est rond par essence, tandis que la Terre qu'il recouvre est carrée. Des colonnes ou des montagnes, situées au pourtour de l'univers, sont tout à la fois des supports du Ciel et des voies qui y accèdent. Ciel et Terre sont les deux constituants d'un vaste organisme au sein duquel le sacré se concentre, en haut, dans le Soleil, la Lune et les étoiles, en bas dans les monts et les fleuves (en particulier dans les Cinq Monts sacrés orientés et dans de nombreux espaces « hiérophaniques »). Le Ciel, ou la divinité suprême qui l'habitait, fut d'abord un ancêtre dynastique (au temps des Shang-Yin), puis, dans le cours de la dynastie des Zhou, il se dépersonnalise. Mais il reste une puissance mâle dont l'épouse est la Terre. À ce couple hiérogamique correspondent ici-bas le Roi et la Reine.
Selon une représentation fort répandue, le Ciel avait neuf étages, ou bien on croyait à l'existence de neuf cieux superposés avec neuf portes ; inversement, dans les profondeurs de la Terre, il y avait neuf étages, domaine des eaux abyssales et qu'on appelait les « Neuf Sources ».
À des époques indéter [...]
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Écrit par :
- Maxime KALTENMARK : ancien directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section)
- Michel SOYMIÉ : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
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Pour citer l’article
Maxime KALTENMARK, Michel SOYMIÉ, « CHINOISE (CIVILISATION) - Symbolisme traditionnel et religions populaires », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 06 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/chinoise-civilisation-symbolisme-traditionnel-et-religions-populaires/