CHINE, histoire, de 1949 à nos jours
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Nom officiel | République populaire de Chine (CN) |
Chef de l'État | Xi Jinping (depuis le 14 mars 2013) |
Chef du gouvernement | Li Keqiang (depuis le 15 mars 2013) |
Capitale | Pékin |
Langue officielle | chinois mandarin |
Un pays puissant au régime dictatorial
Le développement comme moteur de la relégitimation du parti
La chute du Mur de Berlin et, plus encore, l’éclatement de l’URSS persuadent Deng Xiaoping qu’il ne suffit pas de lutter contre la « libéralisation bourgeoise » pour sauver le régime. Allant à l’encontre de la réaction conservatrice, il entreprend au début de 1992 un voyage dans le sud du pays au cours duquel il affirme que « le développement est indispensable » (fazhan shi ying daoli). Pour lui, l’effondrement de l’URSS est dû au moins autant à son échec économique qu’à la déliquescence de l’idéologie. Il estime que le meilleur moyen de rétablir une légitimité fort affaiblie par le massacre du 4 juin est d’améliorer le niveau de vie de la population.
Pour ce faire, lors de son voyage dans le Sud, il propose un nouveau contrat social aux élites intellectuelles et techniques : afin de stimuler l’économie et d’élever le niveau de vie, le parti doit développer l’économie de marché et autoriser la création d’entreprises privées sur une bien plus grande échelle qu’auparavant. En outre, la politique d’ouverture doit être relancée. La condition en est évidemment que les entrepreneurs et les membres des élites ne remettent pas en question le monopole politique du Parti communiste. Une grande partie des intellectuels accepte ce marché, arguant que l’une des causes de l’échec du mouvement pour la démocratie de 1989 était l’absence d’autonomie financière des organisations étudiantes et intellectuelles, autant que des associations ouvrières. Pour ces intellectuels, seul le développement du marché pourra fournir les bases matérielles d’une société civile autonome, conçue comme un préalable à la démocratisation du régime. On assiste alors à un grand mouvement de création d’entreprises : intellectuels et ingénieurs se jettent « dans la mer du commerce » (xiahai) et la Chine connaît des taux de croissance sans précéd [...]
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l’article se compose de 29 pages
Écrit par :
- Jean-Philippe BÉJA : directeur de recherche émérite au CNRS, Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
- François GODEMENT : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales, maître de recherche à l'Institut français des relations internationales
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Pour citer l’article
Jean-Philippe BÉJA, François GODEMENT, « CHINE, histoire, de 1949 à nos jours », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/chine-histoire-de-1949-a-nos-jours/