CHIKUNGUNYA

Prévention du chikungunya

La maladie n’est pas véritablement grave, mais elle est en revanche fortement invalidante. Il n’y a pas de traitement spécifique ni de vaccin disponible : un candidat vaccin produit par l’Institut Pasteur et la société autrichienne Themis a été expérimenté en 2014 en phase 1 avec de bons résultats au plan de la réponse immunitaire et de l’absence de toxicité, mais sa mise sur le marché exige des développements industriels et des essais de phase 2 et 3 qui ne sont possibles qu’en zone d’épidémie. Dans ces conditions, il ne reste qu’à lutter contre le vecteur. Cette situation est identique – aux particularités du vecteur près – à celle que l’on connaît dans la lutte contre la dengue et contre le paludisme et que l’on connaissait avant l’invention d’un vaccin dans les années 1930, dans la lutte contre la fièvre jaune. La destruction du vecteur adulte par des insecticides est temporairement efficace, et ne le reste qu’en utilisant des substances à longue durée d’effet dans les habitations. Certains d’entre eux, toxiques, ont été interdits d’utilisation. Concernant la protection individuelle, la protection contre les insectes par des vêtements imprégnés ou des répulsifs doit être la règle (mais peu compatible avec l’idée que l’on a des vacances…), dont la liste est donnée sur le site du ministère des Affaires sociales et de la Santé. L’usage de moustiquaires s’impose la nuit ainsi que les voilages des fenêtres. L’ensemble de ces règles est rappelé par les services de médecine des voyages.

Sensibilisation à la lutte contre le chikungunya

Sensibilisation à la lutte contre le chikungunya

Sensibilisation à la lutte contre le chikungunya

La dengue et le chikungunya sont transmis par le même insecte vecteur Aedes albopictus. La lutte…

En ce qui concerne la lutte au long terme qui concerne les habitants permanents au premier chef, la lutte contre les larves, qui s’est révélée efficace à échelle locale dans le cas du paludisme est en théorie plus efficace. Il suffit en effet d’empêcher ces organismes de se développer en les privant de l’eau dans laquelle ils se développent : vider tous les récipients qui contiennent de l’eau, éviter la constitution de mares d’eau, éliminer les stocks de vieux pneus et de boîtes de conserve vides (la larve se développe mieux à l’obscurité), prendre garde aux plantes en pot... Toutes ces règles, dont l’observance est du domaine de la vie en société, sont régulièrement rappelées aux populations concernées, comme en témoigne l’affiche donnée en illustration de cet article et diffusée aux Antilles. L’observance de ces règles devrait contribuer à stabiliser la situation puis à faire décroître l’épidémie, mais ne réglera sans doute pas l’endémicité au long cours.

— Gabriel GACHELIN

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Écrit par

  • Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris-VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Gabriel GACHELIN, « CHIKUNGUNYA », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Virus du chikungunya

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Les clichés de microscopie électronique et les études de structure du virus permettent d'offrir une…

Sensibilisation à la lutte contre le chikungunya

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Autres références

  • ARBOVIRUS

    • Écrit par Claude HANNOUN, Jean-François SALUZZO
    • 10 263 mots
    • 1 média
    Le chikungunya, qui a sévi en 2005-2006 dans l'île de la Réunion, entre dans le groupe des fièvres tropicales longtemps confondues avec la dengue. Cette maladie est due à un virus de la famille des Togaviridae, transmis par les moustiques du genre Aedes. Le virus est présent en Asie et en[...]
  • CATASTROPHES

    • Écrit par Yves GAUTIER
    • 40 542 mots
    • 3 médias
    [...]1 500 décès qui surviennent quotidiennement sur le territoire français sont désormais passés au crible). Ainsi, l'I.N.V.S. avait signalé plusieurs cas de chikungunya à l'île de la Réunion dès mars 2005, avant l'explosion de l'épidémie : la surveillance ne permet pas d'empêcher la survenance d'une[...]
  • ÉPIDÉMIES ET PANDÉMIES

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET, Georges DUBY, E.U., Gabriel GACHELIN, Jean-Louis MIÈGE
    • 114 630 mots
    • 15 médias
    Le chikungunya. Le chikungunya est originaire d’Afrique de l’Est. Le virus est également transmis par des Aedes. L’homme n’est pas réservoir, mais l’homme infecté est contaminant pour le moustique qui peut ensuite transmettre le virus à d’autres hommes. La maladie se traduit par des douleurs articulaires[...]
  • MALADIES À VECTEURS

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 26 525 mots
    • 4 médias
    [...]de la leishmaniose humaine en France, alors que l'existence de la maladie chez le chien (réservoir) est déjà bien établie. Toutefois les populations d’Aedes albopictus, vecteurs du virus du chikungunya, n’ont pas attendu le changement climatique et ses éventuelles conséquences pour occuper de nouvelles[...]
  • MARTINIQUE

    • Écrit par Christian GIRAULT
    • 19 624 mots
    • 8 médias
    [...]le virus du sida (VIH), pour lequel le taux de séropositivité reste élevé, la Martinique a dû faire face, en 2013, à une crise sanitaire, due au chikungunya – maladie causée par un alphavirus d’origine asiatique et transmis par le moustique tigre –, qui a touché toutes les couches de la société.[...]
  • Afficher les 8 références

Voir aussi