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CHANGEMENT ANTHROPIQUE DU CLIMAT

Comment limiter les changements climatiques futurs ?

Le réchauffement climatique étant causé par l’accumulation dans l’atmosphère de gaz à effet de serre d’origine anthropique, limiter les changements futurs implique de réduire à l’échelle mondiale les émissions de ces gaz. Tant que le bilan CO2 émis–CO2 absorbé – ou émissions « nettes » – ne sera pas égal à zéro (ce que l’on appelle la neutralité CO2), la concentration de ce gaz dans l’atmosphère augmentera et le réchauffement climatique se poursuivra. La diminution des émissions anthropiques d’autres gaz à effet de serre (méthane, protoxyde d’azote…) constitue aussi un objectif.

Les trajectoires d’atténuation du changement climatique

Les trajectoires d’émissions mondiales futures compatibles avec un objectif de stabilisation du réchauffement global – que ce soit + 1,5 0C ou + 2 0C par rapport à l’ère préindustrielle – impliquent toutes des réductions d’émissions rapides et l’atteinte de la neutralité CO2 dans le courant du xxie siècle. Pour un réchauffement limité à 1,5 0C, les émissions de CO2 devront être réduites de près de 50 % en 2030 par rapport à leur niveau de 2010 ; pour un objectif de + 2 0C, elles devront diminuer de 25 %. À plus long terme, la neutralité CO2 doit être atteinte autour de 2050 pour l’objectif à + 1,5 0C, et vers 2070 pour + 2 0C.

Atteindre cette neutralité carbone nécessite deux types d’actions : des transformations rapides et majeures dans tous les secteurs pour réduire les émissions ; des absorptions de CO2 pour contrebalancer les émissions résiduelles.

Des transformations pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

Exploitation du gaz de schiste aux États-Unis - crédits : Jane Pargiter/EcoFlight

Exploitation du gaz de schiste aux États-Unis

En 2019, les émissions mondiales de gaz à effet de serre étaient d’environ 59 milliards de tonnes équivalent CO2. Environ 65 % proviennent de la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz dit « naturel »), le reste correspondant à des émissions de CO2 dues à certains procédés industriels (fabrication du ciment par exemple), à des changements d’usage des sols – dont la déforestation – et à des émissions d’autres gaz à effet de serre (méthane, protoxyde d’azote, hydrofluorocarbures, etc.). Les principaux secteurs concernés sont ceux de l’énergie – au premier rang duquel la production d’électricité et de chaleur (environ 34 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre) –, de l’industrie (environ 24 %), des transports (environ 15 %), du chauffage et de la climatisation des bâtiments (environ 6 %). L’agriculture, la foresterie et les changements d’usage des sols, dont la déforestation, représentent environ 22 % des émissions de GES mondiales, avec des émissions de méthane (élevage de ruminants principalement), de protoxyde d’azote (engrais azotés) et de dioxyde de carbone (déforestation notamment). En France, l’ordre des grands secteurs émetteurs de gaz à effet de serre est différent : le secteur des transports arrive en tête (environ 30 % des émissions, dont la moitié correspond aux voitures particulières), suivi par l’agriculture, l’industrie et les bâtiments, qui représentent chacun près de 20 % du total. En 2019, les émissions sur le territoire français s’élevaient à environ 436 millions de tonnes équivalent CO2. L’empreinte carbone du pays, qui mesure les émissions liées à la consommation des biens et services des Français en comptabilisant les importations et les exportations, est environ 50 % plus élevée que les émissions territoriales.

Toutes les activités humaines, quel que soit le secteur, sont donc concernées par l’objectif de réduction des émissions. L’atteinte de la neutralité CO2 demande des transformations majeures et rapides de tous les grands systèmes : énergétiques, alimentaires, d’infrastructures, de villes et d’usages des sols. Toute émission supplémentaire[...]

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