- 1. Comment a-t-on pris conscience de l’effet de l’homme sur le climat global ?
- 2. L’homme a-t-il déjà influencé le climat global ?
- 3. Quelle pourrait être l’ampleur des changements climatiques futurs ?
- 4. Comment le changement climatique affecte-t-il les sociétés humaines et les écosystèmes ?
- 5. Comment limiter les changements climatiques futurs ?
- 6. Comment s’adapter à ce changement climatique ?
- 7. Bibliographie
- 8. Sites internet
CHANGEMENT ANTHROPIQUE DU CLIMAT
Comment le changement climatique affecte-t-il les sociétés humaines et les écosystèmes ?
Des changements dans les écosystèmes ont été observés ces dernières décennies, dont certains sont principalement dus au réchauffement en cours : dates de floraison et de nidification plus précoces, déplacements géographiques d’espèces animales vers des latitudes plus hautes ou des altitudes plus élevées (pour les écosystèmes montagnards), changements des périodes et des lieux de migrations, dépérissement des coraux, etc. On s’attend à ce que ces changements augmentent dans les prochaines années même si les estimations sont difficiles à élaborer. En effet, des changements climatiques d’une telle ampleur n’ont jamais existé depuis que l’homme s’est sédentarisé et a développé l’agriculture il y a environ 15 000 ans, et a fortiori depuis que l’homme écrit ou fait des mesures. Ces estimations reposent donc entièrement sur des simulations – appelées projections – obtenues à partir de modèles climatiques qui ont des limites et des défauts, et doivent être accompagnées d’un important travail critique sur leur pertinence et leur robustesse. On se place en général dans le cadre d’une analyse de risque, c’est-à-dire que l’on considère à la fois la probabilité des événements mais aussi leur gravité. On prend en compte les événements les plus probables, mais aussi les événements très incertains qui auraient des effets majeurs.
Les changements climatiques prévus
De nombreuses études montrent que les impacts du changement climatique augmentent avec l’élévation de la température moyenne de la surface de la Terre, et c’est pourquoi cette grandeur est utilisée comme indicateur du changement climatique. De façon générale, on observe que l’accroissement local de la température est plus fort en été qu’en hiver et que la fréquence des canicules augmente. Par ailleurs, le nombre de jours de gel tend à diminuer et la neige est moins longtemps présente quand elle ne disparaît pas totalement de certaines zones où on l’observait auparavant. L’épaisseur de glace de mer en Arctique diminue et disparaîtra totalement en été si le réchauffement global dépasse 3 0C. Le contraste entre les régions ou entre les périodes sèches et humides a tendance à croître. L’intensité maximale des pluies augmente, mais pas forcément leur fréquence. Si ces changements importants du cycle hydrologique sont bien modélisés et compris à l’échelle globale, leur répartition géographique l’est moins du fait d’interactions avec les phénomènes locaux, d’une part, et avec la circulation atmosphérique à grande échelle, d’autre part.
On prévoit que le niveau des mers, qui s’est élevé de 15 centimètres au cours du xxe siècle, va augmenter de 30 centimètres à 1 mètre pendant le xxie siècle. Cet accroissement est dû, pour moitié environ, à la dilatation de l’eau en raison du réchauffement et, pour l’autre moitié, à l’augmentation de la masse des eaux océaniques du fait de la fonte des glaciers et des calottes polaires, principalement du Groenland. Il se prolongera pendant plusieurs centaines d’années du fait de la très forte inertie de l’océan, des glaciers et des calottes. Les terres les plus basses – notamment les zones de delta très peuplées et aux sols très fertiles – subiront salinisation et submersion. Au-delà de ces prévisions fondées sur des phénomènes bien compris, il y a la possibilité que certaines parties des calottes glaciaires soient instables, ce qui conduirait à une diminution plus soudaine et plus forte que prévu de ces dernières, et donc à un accroissement plus rapide et plus important du niveau des mers. Même si l’on considère que ce phénomène est peu probable au regard des connaissances actuelles, ses conséquences seraient dramatiques : on estime qu’une fonte totale du Groenland et de l’Antarctique entraînerait[...]
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Écrit par
- Jean-Louis DUFRESNE : directeur de recherche au CNRS
- Céline GUIVARCH : directrice de recherche à l'École des Ponts
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Médias