CERVELET
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Histologie du cortex cérébelleux
Structures
L'élément principal du cortex cérébelleux est la cellule de Purkinje. De forme ovoïde, elle possède un ou deux dendrites qui se dirigent vers la surface en se ramifiant abondamment dans un seul plan, perpendiculaire au grand axe du lobule. L'ensemble constitue l'arbre dendritique de la cellule de Purkinje. L'axone se dirige vers le noyau cérébelleux correspondant et abandonne dans son trajet des collatérales qui reviennent vers le cortex et se terminent sur les cellules voisines. Les cellules de Purkinje sont disposées en une seule rangée parallèle à la surface du cortex : elles séparent la couche moléculaire, la plus superficielle, de la couche granulaire, plus profonde.
Synapses sur une cellule de Purkinje (d'après Larramendi) et la fibre grimpante (d'après Cajal).
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Cortex et connexions cytologiques
Structure schématique du cortex cérébelleux et connexions cytologiques
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Les messages parviennent au cervelet par l'intermédiaire de deux systèmes de fibres afférentes : les fibres grimpantes et les fibres moussues.
La fibre grimpante trouve son origine dans l'olive bulbaire contralatérale. Dans son trajet intracérébelleux, elle envoie généralement une collatérale à un noyau cérébelleux et se termine sur l'arbre dendritique d'une seule cellule de Purkinje. Elle effectue un grand nombre de jonctions synaptiques au niveau d'épines situées sur le tronc de l'arbre dendritique. La réponse de la cellule de Purkinje à la stimulation de la fibre grimpante se présente sous la forme d'une décharge massive de la cellule, caractérisée par une dépolarisation intense surmontée d'un train de potentiels d'action.
Synapses sur une cellule de Purkinje (d'après Larramendi) et la fibre grimpante (d'après Cajal).
Crédits : Encyclopædia Universalis France
La fibre moussue termine les faisceaux afférents classiques. Après avoir abandonné une collatérale au noyau cérébelleux, elle se divise en arrivant au cortex pour se terminer dans deux ou plusieurs lamelles voisines. Elle entre en contact au niveau d'une formation particulière appelée glomérule, avec les dendrites de cellules de petit diamètre, appelées grains. Ces cellules ont donné son nom à la couche granulaire. Chaque grain émet un axone qui atteint la couche moléculaire et s'y divise en forme de T. Chaque branche court parallèlement à la surface du cortex sur une distance de quelques millimètres ; leur ensemble forme les fibres parallèles qui, cheminant selon le grand axe du lobule, traversent successivement l'arbre dendritique de plusieurs cellules de Purkinje et forment au passage une synapse. De ce fait, au contraire de la fibre grimpante qui est destinée à agir massivement sur une cellule de Purkinje, la fibre parallèle exerce une action discrète sur un grand nombre de ces cellules. Fox et C. Barnard (1957) ont estimé que le nombre de fibres parallèles traversant un seul arbre dendritique est de l'ordre de 200 000. Deux types nouveaux de fibres parallèles ont été identifiés ultérieurement : ils trouvent leur origine directement dans le tronc cérébral et proviennent de cellules des noyaux du raphé (fibres sérotonergiques) et du locus coeruleus (fibres noradrénergiques).
D'autres types de cellules intracorticales forment des circuits courts entre les éléments du cortex déjà décrits.
La cellule de Golgi reçoit par son arbre dendritique les messages conduits par les fibres parallèles ; son axone se ramifie abondamment et se termine au contact d'un grand nombre de grains, dans les formations glomérulaires.
Les cellules étoilées externes et les cellules à corbeille, ou cellules étoilées internes, sont également par leurs dendrites soumises à l'action des fibres parallèles ; leur axone se termine sur la base des dendrites ou sur le corps des cellules de Purkinje. La figure schématise l'ensemble des synapses qui s'observent sur la cellule de Purkinje, tel que le révèle l'analyse effectuée au microscope électronique.
Synapses sur une cellule de Purkinje (d'après Larramendi) et la fibre grimpante (d'après Cajal).
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Synapses excitatrices et inhibitrices
L'analyse électrophysiologique conduite systématiquement par Eccles et son école (voir J. C. Eccles, M. Ito et J. Szentagothai, 1968) a permis de préciser la nature excitatrice ou inhibitrice des différentes synapses du cortex et des noyaux cérébelleux.
Ito a montré le premier que les cellules de Purkinje sont toutes inhibitrices des noyaux cérébelleux (le transmetteur est le GABA, gamma-amino-butyric acid), tandis que les cellules des noyaux cérébelleux exercent une action excitatrice sur les structures cibles du tronc cérébral et du thalamus. Au niveau du cortex cérébelleux, les différents types de cellules étoilées sont inhibitrices de même que la cellule de Golgi. Les synapses formées par les fibres grimpantes, les fibres moussues et les fibres parallèles sont toutes de nature excitatrice.
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 12 pages
Écrit par :
- Jean MASSION : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du département de neurophysiologie générale
Classification
Autres références
« CERVELET » est également traité dans :
BABINSKI JOSEPH (1857-1932)
Médecin français né à Paris de parents émigrés polonais, connu surtout pour ses travaux sur le système nerveux. Après des études secondaires à l'école polonaise des Batignolles à Paris, Babinski est interne en médecine dans le service de Cornil à l'Hôtel-Dieu (1879), puis chef de clinique de Charcot à la Salpêtrière (1884). Il soutient en 1885 sa thèse de doctorat sur La Sclérose en plaques . Méde […] Lire la suite
CORTEX CÉRÉBRAL
Dans l' encéphale des Vertébrés, la présence de substance grise superficielle reflète la présence de neurones dits corticaux. Au cours de la neurogenèse , ils viennent peupler la surface nerveuse par un processus migratoire après lequel interviendra leur différenciation . Chez l'animal adulte, la zone corticale existe dans deux régions de l'encéphale : le cervelet et les hémisphères cérébraux. On […] Lire la suite
ECCLES JOHN CAREW (1903-1997)
John Eccles est décédé à Locarno, au Tessin, le 2 mai 1997. Dans les années récentes, il avait été contraint de réduire sa prodigieuse activité d'écrivain et de conférencier sur les mécanismes cérébraux, ce qui pour lui fut une épreuve difficile. John Carew Eccles a été une des figures les plus importantes de ce siècle dans le domaine des sciences du système nerveux. Au fil de sa longue carrière, […] Lire la suite
ÉQUILIBRATION
Dans le chapitre « Organisation centrale et troubles de l'équilibre » : […] Les voies et centres nerveux intervenant dans l'équilibration et le contrôle postural sont dans leur détail fort complexes. Les centres nerveux sont essentiellement situés au niveau du cervelet, du tronc cérébral (formation réticulée, noyaux vestibulaires, noyau rouge) et de la moelle épinière. Le cortex cérébral sensorimoteur contribue également au contrôle des activités posturales, notamment po […] Lire la suite
NEUROLOGIE
Dans le chapitre « Syndrome cérébelleux » : […] Le cervelet, situé en arrière du tronc cérébral, est en quelque sorte séparé et isolé de l'ensemble du système nerveux central, auquel il est relié uniquement par trois paires de pédoncules, les pédoncules cérébelleux supérieurs, moyens et inférieurs, qui l'unissent aux trois parties du tronc cérébral. Son rôle consiste essentiellement dans la régulation du tonus et du mouvement. Le syndrome céré […] Lire la suite
PLASTICITÉ CÉRÉBRALE
Dans le chapitre « Hypothèses et mécanismes de la plasticité cérébrale » : […] Depuis Cajal, les histologistes avaient pensé que la plasticité cérébrale pouvait être liée à un changement des connexions neuronales, les synapses. Mais c'est l'apport du neuropsychologue canadien Donald Hebb (1904-1985) qui peut être considéré comme le véritable point de départ théorique du mécanisme de la plasticité synaptique. En 1949, Hebb propose que les modèles de comportement, comme la pe […] Lire la suite
TÊTE ET COU
Dans le chapitre « L'encéphale » : […] L' encéphale est la pièce maîtresse du système nerveux central. Il se répartit en deux loges, cérébelleuse et cérébrale, respectivement au-dessus et au-dessous d'une cloison, la tente du cervelet , lame fibreuse, à peu près horizontale, qui s'insère sur la gouttière du sinus latéral et le bord supérieur du rocher. Elle délimite en avant, avec la lame quadrilatère du sphénoïde, un vaste orifice, le […] Lire la suite
TONUS MUSCULAIRE
Dans le chapitre « Régulation supramédullaire » : […] Le contrôle exercé par les structures centrales sur les systèmes régulateurs et effecteurs du tonus musculaire à l'échelon médullaire confère à ceux-ci une souplesse de fonctionnement et une faculté d'adaptation permanente aux exigences de la posture, du geste et du comportement vis-à-vis du milieu extérieur. Cette influence a pour point d'impact essentiel le motoneurone γ. Certes, les motoneurone […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Jean MASSION, « CERVELET », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 19 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/cervelet/