CÉNOZOÏQUE

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La vie durant le Cénozoïque

On doit reconnaître que toutes les grandes innovations évolutives (apparitions des grands plans d’organisation des organismes) qui ont engendré la biodiversité actuelle se sont produites soit durant le Paléozoïque (voire encore plus tôt) pour les animaux et les plantes sans fleurs, soit durant le Mésozoïque pour les plantes à fleurs. Le Cénozoïque est, quant à lui, une ère de diversifications et de spécialisations qui s'opèrent au sein de grands groupes (classes notamment) apparus avant la limite Crétacé/Paléogène. Le nombre de ces groupes est plus restreint qu’au Mésozoïque. En effet, les grands groupes qui avaient dominé tous les écosystèmes durant le Mésozoïque (certains pendant plus de 150 millions d'années) comme les dinosaures, plésiosaures, ptérosaures pour les vertébrés, ou encore les ammonites, inocérames et rudistes pour les invertébrés, s'éteignirent à la fin du Crétacé. Moins connus, de grands groupes du plancton calcaire océanique (foraminifères planctoniques et nannofossiles), qui avaient massivement contribué à la sédimentation des craies et calcaires pélagiques, ont également quasiment totalement disparu. Cette extinction massive reste l’objet de nombreuses discussions (extinctions biologiques). Aujourd’hui, il est admis qu’elle est le résultat de l’impact météoritique de Chicxulub qui a provoqué des effets dévastateurs à court terme. Toutefois, les effets d’un tel impact sont difficiles à distinguer de ceux, perturbateurs et à plus long terme, du volcanisme contemporain des trapps du Deccan (Inde). Ce volcanisme très actif aurait pu aussi contribuer à acidifier l’atmosphère, obscurcir le soleil et modifier le cycle du carbone. Le côté bénéfique de ces découvertes a été de sensibiliser les sociétés humaines aux risques associés à des explosions de grande puissance. Ainsi, l’étude de la limite Crétacé/Paléogène a débouché sur le concept d’hiver nucléaire et sa modélisation.

Squelette et reconstitution de <em>Gastornis</em> - crédits : à gauche : Vince Smith/ Flickr.com ; CC BY 2.0 - à  gauche : Aunt Spray/ Shutterstock

Squelette et reconstitution de Gastornis

Au tout début du Paléocène, les vertébrés terrestres comprenaient donc, outre les reptiles et amphibiens, des mammifères et des oiseaux. Les mammifères (classe Mammalia) sont apparus au Trias récent (un peu après les dinosaures), ayant évolué à partir de reptiles mammaliens qui vécurent du Carbonifère récent au Trias récent. Quant aux oiseaux (classe Aves), ils trouvent leur origine parmi les dinosaures carnivores (théropodes) et se sont diversifiés à l’aube du Crétacé. Les océans n’étaient peuplés ni de grands reptiles (qui venaient de s’éteindre) ni de mammifères marins (qui n'étaient pas encore apparus). Le plancton calcaire, largement décimé à 66 Ma lors de la crise Crétacé/Paléogène, comprenait seulement quelques petites espèces à morphologie simple. Au tout début du Cénozoïque, la productivité primaire de cet océan, riche en nutriments (en raison de la mortalité en masse qui venait de se produire) mais dépeuplé, s’est effondrée.

La radiation du Paléocène

C'est le plancton calcaire marin qui nous renseigne le mieux sur l'histoire de la diversité océanique durant le Cénozoïque. En effet, les tests (foraminifères planctoniques comme les globigérines) et les plaques calcaires (coccolithes des coccolithophoridés comme Emiliania huxleyi et Coccolithus pelagicus) qu'il sécrète s'accumulent aux fonds des océans où ils sont conservés sous forme de sédiments (boues calcaires). L’effondrement de la productivité primaire à la limite Crétacé/Paléogène a été momentané. Toutefois, il a fallu plusieurs millions d'années pour que les groupes planctoniques nouvellement apparus après cette grande crise biologique commencent à réellement se diversifier, d’un point de vue taxinomique (émergence de nouvelles espèces) comme d’un point de vue écologique (occupation de différents milieux). La première radiation planctonique du Cénozoïque[...]

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Cénozoïque : échelle des temps géologiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cénozoïque : échelle des temps géologiques

<em>Nummulites</em> - crédits : Frédéric Quillévéré/ laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes, environnement

Nummulites

Cénozoïque : les grands événements - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cénozoïque : les grands événements

Autres références

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par , , , , , , et
    • 24 173 mots
    • 23 médias
    On attribue au Mésozoïque et au Cénozoïque les terrains des plaines côtières et intérieures ainsi que les domaines tectonisés des régions arctiques et des cordillères occidentales.
  • ASIE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par , et
    • 7 936 mots
    Du Crétacéau Cénozoïque, l'avant-fosse sud migre vers l'extérieur depuis le nord du Sumatra jusqu'à l'océan Indien. Au Crétacé et au Paléogène, un nouvel arc volcanisé (laves pacifiques) s'érige à Sumatra, suivi par un nouvel arc externe, au Cénozoïque(sud-ouest de l'île). Il faut noter la formation...
  • AUSTRALIE

    • Écrit par , , , , , , , , et
    • 27 359 mots
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    L'évolution géologique de l'Australie durant le Mésozoïque et leCénozoïque est étroitement liée à l'évolution de la Papouasie Nouvelle-Guinée. Du Jurassique à l'Actuel, la Papouasie - Nouvelle-Guinée s'est formée par l'affrontement entre la plaque continentale australienne, au sud, et des fragments...
  • EUROPE - Géologie

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    • 6 médias
    Les bassins sédimentaires mésozoïques et cénozoïques, contemporains de l'histoire alpine, s'étendent largement sur l'Europe, bien au-delà du front des chaînes alpines. Ils se répartissent en deux catégories :
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Voir aussi