CÉNOZOÏQUE
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Les grandes subdivisions du Cénozoïque
C'est l'étude des assises sédimentaires marines d'Europe plus récentes que la craie (en latin creta, dont le terme Crétacé est dérivé), affleurant principalement dans les bassins de Londres, de Paris et de Belgique, qui a conduit à l'établissement des fondements de la stratigraphie moderne grâce aux travaux d'Alcide d'Orbigny, père du concept d'étage (1852-1854), et de Charles Lyell, dont l'œuvre magistrale, Principles of Geology (1830-1833), a inspiré des générations de géologues. Lyell a, d'une part, interprété la géologie de ces terrains, alors dits tertiaires, en leur appliquant systématiquement le principe d'actualisme (les processus géologiques du passé obéissent à des lois de même nature et de même intensité que les processus actuels) appliqué en 1794 par James Hutton, et, d'autre part, classé ces terrains en séries dont la description fait encore foi aujourd'hui. Ces unités stratigraphiques (séries) sont l'Éocène, le Miocène, le Pliocène (termes introduits par Lyell en 1833) et le Pléistocène (Lyell, 1839), auxquelles furent ajoutées l'Oligocène (H. E. von Beyrich, 1854) et le Paléocène (G. H. W. Schimper, 1873), ces deux dernières séries ayant été introduites au détriment de la définition originelle de l'Éocène. Elles correspondent à des intervalles de temps géologiques que l'on appelle époques aux noms éponymes. Les séries (et époques) sont regroupées en deux systèmes (et deux périodes) : le Paléogène (incluant le Paléocène, l'Éocène et l'Oligocène) et le Néogène (intégrant le Miocène, le Pliocène, le Pléistocène, et, pour certains, l'Holocène [fig. 1]). La limite entre ces deux ensembles correspond à la limite Oligocène-Miocène dont l'âge est estimé à 23 Ma.
Jusqu'à la fin des années 1990, ces séries et époques formaient le Tertiaire et le Quaternaire. Introduit par Giovanni Arduino en 1759, le Tertiaire avait été redéfini par Adolphe Brongniart (1810) comme étant constitué de toutes les couches sédimentaires déposées en Europe du Nord-Ouest au-dessus de la craie. Le terme Quaternaire, quant à lui, avait été introduit en 1829 par Jules Desnoyers pour décrire toutes les formations du bassin de Paris à partir des faluns de Touraine, ce qui correspondait à l'origine aux terrains miocènes et plus récents. C'est la reprise de ce terme par Marcel de Serres (1830) pour désigner des dépôts à restes d'Hominidés, qu'il considérait équivalents au Diluvium de William Buckland (unité fictive qui incluait tous les dépôts résultant du déluge biblique), qui en a probablement fait le succès. Le Quaternaire (comprenant le Pléistocène et l'Holocène) est ainsi devenu une ère, au même titre que le Tertiaire (se terminant avec le Pliocène). Avec le changement des termes Primaire et Secondaire en Paléozoïque et Mésozoïque, le Tertiaire et le Quaternaire ont été remplacés par le Cénozoïque. L'ère dans laquelle nous vivons est donc l'ère cénozoïque. Toutefois, les noms de Tertiaire et Quaternaire restent encore utilisés et une partie de la communauté scientifique en demande la réintégration formelle dans l'échelle chonostratigraphique. Le Quaternaire, tel qu'il est actuellement conçu, ne peut constituer qu'un intervalle temporel à valeur climatique qui s'étend sur les derniers 2,6 millions d'années.
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Écrit par :
- Marie-Pierre AUBRY : professeur à Rutgers University, New Brunswick, New Jersey (États-Unis)
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Pour citer l’article
Marie-Pierre AUBRY, « CÉNOZOÏQUE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 03 février 2023. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/cenozoique/