AUGUSTE CAÏUS JULIUS CAESAR OCTAVIANUS AUGUSTUS ou OCTAVE (63 av. J.-C.14 apr. J.-C.)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Les origines
C. Octavius naquit à Rome en septembre 63, sous le consulat de Cicéron. Son père, C. Octavius, alors ancien édile, devait devenir préteur en 61 et proconsul de Macédoine en 60-59 ; tout indiquait qu'il accéderait un jour au consulat, mais la mort l'en empêcha. La famille, cependant, n'appartenait pas à la noblesse : C. Octavius, le père, était un homo novus, originaire de Velletri (Vellitrae), vieux municipe étruscisé du Latium. La branche paternelle d'Auguste, jusqu'à son grand-père inclus, se contenta du rang équestre et des honneurs municipaux ; son grand-père exerça même la banque. L'origine d'Octave n'est donc pas particulièrement relevée, et lui-même n'entrera dans la très haute noblesse, celle des Livii, des Claudii, que par alliance. Cependant, son père, C. Octavius, avait épousé en secondes noces Atia, fille d'un sénateur originaire d'Aricie, M. Atius Balbus, apparenté à Pompée, et de Julia, sœur de César. Le jeune Octave se trouvait donc être – c'est l'origine de sa fortune – le petit-neveu de César, qui s'intéressa à sa carrière future. Dès qu'elle fut veuve, la mère d'Auguste, Atia, fut remariée dans la noblesse ; elle épousa L. Marcius Philippus, consul en 56.
En septembre 45, César, rédigeant son testament, fait de Caius Octavius son héritier, conjointement avec ses autres petits-neveux, Q. Pedius et Pinarius ; en plus, fait capital, il l'adopte. Il avait pu le mettre à l'épreuve en le faisant participer à la guerre en Espagne contre le fils de Pompée. S'il refuse, en 44, de le nommer maître de la cavalerie (c'est-à-dire second personnage de l'État, après le dictateur) et s'il nomme Lépide à sa place, il projette néanmoins de l'emmener avec lui dans la grande expédition contre les Parthes, qu'il préparait au moment de sa mort.
Le jeune Octave reçut l'éducation soignée des nobles de son temps, et César y veilla particulièrement : éloquence, avec, pour maîtres, Epidius – qui enseigna aussi Virgile et M. Antoine – et Apollodore de Pergame ; philosophie, avec Arius d'Alexandrie et Athénodore de Tarse. Lui-même était assez doué et ne répugnait pas à montrer ses talents, non seulement, comme il était naturel, dans l'éloquence d'apparat ou politique, mais aussi en poésie ; il écrivit des épigrammes et même des tragédies, dont il avait le bon goût de reconnaître qu'elles n'étaient pas des chefs-d'œuvre. Il laissa finalement une œuvre assez considérable, si l'on tient compte des écrits politiques tels que les Res gestae (le prétendu « Testament d'Auguste ») ou les Commentarii de vita sua. Il fut sans aucun doute un lettré, comme son ami Mécène, comme l'avait été son oncle – et on peut lui attribuer, sans risque d'erreur, la responsabilité de la politique de ralliement des écrivains, des poètes, comme Virgile et Horace, qui, plus tard, furent sollicités pour célébrer le nouveau régime.
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 10 pages
Écrit par :
- Claude NICOLET : maître de conférences à la faculté des lettres et sciences humaines de Caen
Classification
Autres références
« AUGUSTE CAÏUS JULIUS CAESAR OCTAVIANUS AUGUSTUS ou OCTAVE (63 av. J.-C. - 14 apr. J.-C.) » est également traité dans :
MOI, AUGUSTE, EMPEREUR DE ROME (exposition)
Le bimillénaire de la mort d’Auguste (63 av. J.-C.-14 apr. J.-C.) a été l’occasion d’une manifestation franco-italienne à la mesure du personnage célébré. Les musées du Capitole, avec son ancien directeur, Eugenio La Rocca, et son successeur, Claudio Parisi Presicce, se sont associés aux conservateurs du département des Antiquités étrusques, romaines et grecques du musée du Louvre, Daniel Roger et […] Lire la suite
STATUE D'AUGUSTE DITE DE PRIMA PORTA
Découverte à Prima Porta, dans une villa que possédait Livie sur l'antique territoire de Véies, la statue d'Auguste conservée dans la galerie Chiaramonti des musées du Vatican est sans doute la copie du nouveau type statuaire adopté par Auguste à la suite de la restitution des enseignes romaines par les Parthes en — 20. À l'époque de la bataille d'Actium, le […] Lire la suite
ACTIUM BATAILLE D' (31 av. J.-C.)
La bataille d'Actium met un terme à un siècle d'affrontements intérieurs qui ont déchiré la République romaine, et permet au vainqueur de fonder un nouveau régime, l'Empire. Depuis l'assassinat de César, en — 44, deux hommes prétendent recueillir l'héritage politique du dictateur : Octave et Antoine. Dans un premier temps, ils parviennent à un accord pour se partager le pouvoir, Antoine régnant s […] Lire la suite
AGRIPPA MARCUS VIPSANIUS (63-12 av. J.-C.)
Marcus Vipsanius Agrippa fait partie de ces hommes peu nombreux qui ont vu la chance passer à leur portée, et qui ont su la saisir. Il est né vers ~ 63 dans une famille modeste. Le hasard lui sourit pour la première fois à Apollonia d'Illyrie en ~ 44 : à dix-neuf ans, il rencontra Octave, dont il resta jusqu'à sa mort le lieutenant fidèle et dévoué ; il n'eut jamais à le regretter. Il accompagna s […] Lire la suite
ANTOINE ou MARC ANTOINE, lat. MARCUS ANTONIUS (83-30 av. J.-C.)
Marc Antoine, général et homme politique des dernières années de la République romaine, est resté dans l'histoire comme le fidèle lieutenant de Jules César, qui tomba amoureux de la reine d'Égypte Cléopâtre et fut vaincu par Octave (futur empereur Auguste) à la bataille d'Actium (31 av. J.-C.). À travers les portraits que les historiens en tracent, Marc Antoine apparaît comme une sorte de force de […] Lire la suite
APOTHÉOSE
C'est la « transformation en dieu ». L'apothéose désigne la divinisation des empereurs romains après leur mort. Cette notion, étrangère en elle-même aux conceptions religieuses des Romains, était cependant connue par des précédents « historiques » (disparition de Romulus lors d'une séance du Sénat et sa transformation en être divin) et philosophiques (les stoïciens, les platoniciens et les pythago […] Lire la suite
CALENDRIERS
Dans le chapitre « Évolution du calendrier romain » : […] Un dicton très populaire dit que : « À la sainte-Luce les jours allongent d'un saut de puce ». La sainte-Luce se fêtant le 13 décembre, cela est faux, car la durée du jour est la plus courte au solstice d'hiver, ce qu'il est facile de vérifier sur tout calendrier. Cette tradition populaire est une survivance du calendrier julien, qui a été réformé en 1582 sur ordre du pape Grégoire XIII pour donn […] Lire la suite
CÉSARISME
La recherche récente tend à négliger le terme de « césarisme », auquel elle préfère ceux de « principat » et de « dominat », ces deux derniers mots recouvrant deux aspects du premier. Il peut néanmoins être conservé avec un sens très général, celui de pratique du pouvoir impérial, ainsi que l'entendait l'historien Suétone quand il intitulait son œuvre Les Vies des douze Césars . L'assassinat de Ju […] Lire la suite
CHEVALIERS ROMAINS
Les chevaliers romains constituent un sujet d'étude qui a été entièrement renouvelé dans les années 1970, notamment par deux personnalités, Hans-Georg Pflaum et Claude Nicolet. Aux origines de Rome, les troupes montées étaient exclusivement recrutées dans le patriciat : l'identité cavalier-chevalier était parfaite. Puis la dissociation se fit lentement, mais sans que pût jamais s'effacer le caract […] Lire la suite
CINNA CNAEUS CORNELIUS (Ier s.)
Personnage qui n'aurait sans doute jamais passé à la postérité s'il n'avait été utilisé par Sénèque dans son traité De clementia pour montrer que l'empereur Auguste savait pardonner. Cnæus Cornelius Cinna, arrière-petit-fils du grand Pompée, prend en effet le parti de Marc Antoine contre Octave, le futur empereur Auguste. Celui-ci ne lui en tient pas rigueur et lui permet de faire carrière ; Cinn […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Claude NICOLET, « AUGUSTE CAÏUS JULIUS CAESAR OCTAVIANUS AUGUSTUS ou OCTAVE (63 av. J.-C. - 14 apr. J.-C.) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 08 août 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/caius-julius-caesar-octavianus-augustus-auguste/