BIRMANIE (MYANMAR)
Nom officiel |
Union de Birmanie, Myanmar (MM) |
Chef de l'État |
Myint Swe (par intérim depuis le 1er février 2021) |
Chef du gouvernement |
Min Aung Hlaing (depuis le 1er août 2021) |
Capitale |
Naypyidaw (a remplacé Rangoon en 2006) |
Langue officielle |
Birman |
Unité monétaire |
Kyat (MMK) |
Population (estim.) | 55 199 000 (2021) |
Superficie | 676 577 km² |
La Birmanie depuis 1962
À la suite du coup d'État de 1962, l'armée birmane (Tatmadaw), sous l'égide du général Ne Win, instaura un régime militaire autocratique fortement centralisateur, et opta pour une politique économique de type socialiste et autarcique. Pendant plus d'un quart de siècle, la Birmanie fut repliée sur elle-même, en dehors des grands enjeux internationaux. Mais ces années de « voie birmane vers le socialisme » ont épuisé le pays et sa société qui implosèrent en 1988 à la faveur d'un mouvement populaire, lequel provoqua le renouvellement de la dictature militaire. Un second coup d'État perpétré en septembre 1988 mit en selle une nouvelle junte aux orientations économiques plus libérales et ouvertes sur l'extérieur. Mais après avoir refusé de reconnaître le résultat des élections qu'il avait pourtant lui-même organisées en mai 1990 et qui avaient vu la victoire écrasante des forces de l'opposition civile menée par Aung San Suu Kyi, le régime renforça ses positions en cherchant à contrôler l'ensemble du processus de « transition », tout en maintenant une forte pression sur les minorités ethniques et profitant habilement des ressources naturelles et de la position stratégique de la Birmanie entre l'Inde, la Chine et l'Asie du Sud-Est. En mars 2011 toutefois, la junte fut dissoute. Un Parlement fut réuni après l'adoption d'une nouvelle Constitution et l'organisation d'élections nationales. Un gouvernement civil composé d'anciens militaires reconvertis engage alors le pays sur une voie résolument réformiste, acceptant le retour au premier plan d'Aung San Suu Kyi.
Le régime militaire de Ne Win, entre autarcie socialiste et isolationnisme (1962-1988)
Le coup d'État de 1962 et la mise en place de la dictature militaire
Lorsqu'elle prit le pouvoir, l'armée birmane disposait déjà d'une solide assise. Auréolée du prestige acquis depuis sa création en 1941, elle s'était progressivement imposée comme la principale institution du pays. Sous la direction de son charismatique chef d'état-major, le général Ne Win, la Tatmadaw organisa diligemment et sans effusion de sang un coup d'État dans la nuit du 1er au 2 mars 1962. Le gouvernement d'U Nu fut déposé, le Parlement dissous, la Constitution de 1947 suspendue et les partis et syndicats supprimés. Un véritable système autoritaire se mit alors en place avec, au centre du pouvoir, un Conseil révolutionnaire, dirigé par Ne Win lui-même. Les premières formes d'opposition qui se manifestèrent dès juillet 1962 furent rapidement étouffées, à commencer par les étudiants et le Sangha, la communauté bouddhiste. Enfin, face au développement d'autres insurrections ethniques séparatistes (Kachin, Chin et Shan), Ne Win lança de nouvelles offensives militaires et instaura une forte centralisation administrative et politique.
La Voie birmane vers le socialisme
Faisant suite à une ordonnance du Conseil révolutionnaire du 28 avril 1962, le régime de Ne Win dévoila sa nouvelle doctrine : la Voie birmane vers le socialisme. Cette orientation idéologique prônait la recherche de la société socialiste parfaite mais adaptée à la culture et aux traditions birmano-bouddhistes. Mêlant autarcie et collectivisme, nationalisme et révolution socialiste, isolationnisme et xénophobie, elle rejetait toute influence étrangère, notamment l'héritage anglo-indien de la colonisation. À partir du 4 juillet 1962, la réalisation de ce projet révolutionnaire fut confiée au Parti du programme socialiste birman (Burma Socialist Program Party, BSPP, ou Lanzin en birman).
Le régime militaire s'attacha alors à mettre en place de vastes réformes. Avec la loi sur la nationalisation des entreprises du 27 février 1963, toutes les banques et les compagnies[...]
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Écrit par
- Denise BERNOT : professeur émérite de birman à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Pierre-Arnaud CHOUVY : géographe chargé de recherche au C.N.R.S.
- Renaud EGRETEAU : enseignant-chercheur auprès de la City University of Hong Kong
- E.U. : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
- Bernard Philippe GROSLIER : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Jean PERRIN : chargé d'affaires à l'ambassade de France en république islamique d'Iran
Classification
Pour citer cet article
Denise BERNOT, Pierre-Arnaud CHOUVY, Renaud EGRETEAU, E.U., Bernard Philippe GROSLIER, Jean PERRIN, « BIRMANIE (MYANMAR) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Média

Birmanie : carte physique
Encyclopædia Universalis France
Birmanie : carte physique
Carte physique de la Birmanie.
Encyclopædia Universalis France
Autres références
-
BIRMANIE (MYANMAR), chronologie contemporaine
- Écrit par Encyclopædia Universalis
-
ASEAN (Association of South East Asian Nations) ou ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique)
- Écrit par Anne-Marie LE GLOANNEC
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ASIE DU SUD-EST (art et archéologie) - La formation des États indianisés
- Écrit par Janice STARGARDT
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[...]dont l'aire fortifiée est respectivement de 9, 6 et 9 kilomètres carrés, ont bien enrichi la documentation concernant les origines de la civilisation en Birmanie et ont permis de rapporter la chronologie de quelque six siècles, situant ces origines au i er ou ii e siècle avant J.-C. (U Aung Thaw, 1968[...] -
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Comme entraînées par leur vitalité, l'Inde et la Chine, vers les débuts de notre ère, débordèrent leurs frontières naturelles et civilisèrent les deltas et les îles d'Indochine et d'Indonésie, venant finalement à la rencontre l'une de l'autre, comme elles le firent – presque au même moment – en Asie[...]
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Voir aussi
- STŪPA
- BOUDDHIQUE ART
- MINORITÉS
- DIDACTIQUE ART
- MIGRATIONS HISTOIRE DES
- ASIE DU SUD-EST
- BOIS, sculpture
- SHING ÇILA'WUNÇA' (1453-1520)
- SHING RA'TA'ÇARA' (1468-1530)
- SHING AGGAÇAMADI (déb. XVIe s.)
- U PONNYA DE SALÉ (1807-1866)
- U POQ NI (né en 1849)
- U 'KU (XIXe s.)
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