BIOLOGIELa contruction de l'organisme
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Embryologie et médecine
Il est chaque jour plus évident que nombre de gènes mis en œuvre dans le développement ne sont pas spécifiques de cette période de la vie. Cette règle a été observée de manière constante, après qu'en l987 David Kimelman et Marc Kirschner eurent apporté les premiers arguments moléculaires indiquant le rôle du FGF basique et du TGFβ dans l'induction du mésoderme chez l'embryon du xénope. L'un et l'autre de ces facteurs de croissance avaient été découverts pour leurs effets sur des cellules en culture. D'autres gènes contrôlent la croissance cellulaire en codant la synthèse des protéines qui acheminent vers le noyau les signaux de croissance reçus par la membrane cellulaire. Ils sont également impliqués dans le développement. C'est pour cette raison que des gènes qualifiés d'oncogènes, découverts parce qu'ils étaient mutés ou activés anormalement dans les tumeurs, et d'antioncogènes, dont l'activité est au contraire réprimée au cours de certains processus cancéreux, se sont révélés essentiels lors du développement embryonnaire. Inversement, des gènes identifiés pour leur rôle chez l'embryon ont été ensuite reconnus responsables de tumeurs, lorsqu'ils sont invalidés par des mutations.
Par ailleurs, de nombreux gènes de développement ont été clonés chez la souris grâce à leur homologie à des gènes repérés chez la drosophile, puis nombre de gènes humains correspondants ont été identifiés. L'origine de certaines anomalies génétiques connues, mais d'étiologie élusive, a ainsi pu être comprise.
La biologie du développement, on le voit, est une discipline qui connaît depuis le milieu des années 1980 une expansion spectaculaire. Elle permet de comprendre et de prévoir le programme du développement, d'en susciter ou d'en réparer les erreurs. Elle contribue à l'amélioration des performances animales, et sans doute bientôt à la réparation de certaines anomalies génétiques chez l'homme. Ces connaissances débouchent également sur la compréhension et peut-être le traitement de certaines maladies, même lorsqu'elles ont été élaborées à partir de modèles animaux [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 5 pages
Écrit par :
- Françoise DIETERLEN : directeur de recherche au C.N.R.S., sous-directeur de l'Institut d'embryologie du C.N.R.S.
Classification
Autres références
« BIOLOGIE » est également traité dans :
BIOLOGIE - L'être vivant
Le terme « biologie » (β́ιος, vie, et λ́ογος, science) désigne la science qui étudie les êtres vivants, la vie. Il est utilisé, pour la première fois par le médecin allemand Gottfried R. Treviranus (1776-1832), dans Biologie oder Philosophie der lebendenNatur (Biol […] Lire la suite
BIOLOGIE - La maintenance de l'organisme
« C'est toujours la même lampe qui éclaire, pourtant ce n'est jamais la même flamme qui brûle puisque la flamme se nourrit d'un combustible sans cesse renouvelé. Ainsi l'homme : toujours un, toujours autre, puisqu'il est perpétuellement recréé par l'agrégation et la désagrégation des cinq khandas ou agrégats physiques et psychiques qui composent l'être » (Nagasena, disciple du Bouddha, […] Lire la suite
BIOLOGIE - La biologie moléculaire
La biologie moléculaire n'est pas en elle-même une discipline, c'est une expression commode pour désigner la « molécularisation » de la biologie, autrement dit le rôle central de l'approche moléculariste dans l'étude de la vie. Chacun y met à peu près le même contenu : la traduction des phénomènes du vivant – et en particulier la transmission et l'expression des caractères héréditaires – en termes […] Lire la suite
BIOLOGIE - Les pratiques interventionnelles
Depuis le dernier quart du xxe siècle, la biologie s'est dotée de nouveaux moyens techniques et de nouveaux protocoles expérimentaux qui lui donnent la possibilité d'intervenir sur les organismes vivants au niveau de leurs gènes : soit pour leur conférer de façon permanente et transmissible certaines propriétés physiologiques, métaboliques ou morpholo […] Lire la suite
BIOLOGIE - La bio-informatique
La bio-informatique est une application des techniques informatiques au traitement massif de données biologiques. Elle est spécialement utilisée pour l'analyse des séquences génomiques et des protéines. Le terme de bio-informatique est apparu en 1995 dans des publications scientifiques et des programmes de recherche, avec les premiers pas de la génomique. Cette discipline prend en effet appui sur […] Lire la suite
BIOLOGIE, en bref
La prise de conscience de la réalité biologique, c'est-à-dire de ce qui caractérise le vivant par rapport à l'inanimé, remonte sans doute aux premières tentatives des Anciens pour définir et expliquer cette différence. On pense ici à la philosophie naturaliste d'Aristote, aux idées d'Hippocrate, puis de Galien. Leur conception de la vie s'inscrit le plus so […] Lire la suite
ADAPTATION - Adaptation biologique
En biologie comme en technologie, le concept d'adaptation sert généralement à comprendre la relation qui existe entre les structures et les fonctions qu'elles remplissent. Dire d'un organe ou d'un outil qu'il est bien adapté signifie qu'il est efficace, autrement dit que les caractères de l'objet sont bien appropriés au rôle qu'il peut jouer. […] Lire la suite
AÉROBIOSE & ANAÉROBIOSE
L' aérobiose est la vie en présence d'air, l'anaérobiose est la vie en absence d'air. En fait, c'est la présence ou l'absence d'oxygène qui importe : certains organismes, dits aérobies stricts, ne peuvent vivre qu'en présence d'oxygène ; d'autres, dits anaérobies stricts, sont tués en présence d'oxygène ; enfin les organismes aérobies ou anaérobies facultatifs vivent, selon des modalités différent […] Lire la suite
ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES
La diversité des modalités alimentaires que l'on rencontre chez les animaux est bien illustrée par la coexistence de deux terminologies parallèles, l'une latine (-vore de vorare ) et l'autre grecque (-phage, de phagein ), qui définissent leurs comportements alimentaires. Un troisième suffixe, -trophe (du grec trophê , nourriture), a un sens plus général relatif à la nutrition et s'applique à l'en […] Lire la suite
ANIMAUX MODES DE REPRODUCTION DES
Tout être vivant tend à se conserver en tant qu'individu et à se perpétuer en tant que membre d'une espèce. Ces deux tendances reposent l'une et l'autre sur une faculté fondamentale de la matière vivante, la faculté de se reproduire. La reproduction a pu être définie par Buffon (1748) comme « cette propriété commune à l'animal et au végétal, cette puissance de produire son semblable, cette chaîne […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Françoise DIETERLEN, « BIOLOGIE - La contruction de l'organisme », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 03 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/biologie-la-contruction-de-l-organisme/