AUTISME (PRISE EN CHARGE DE L')
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Complémentarité et divergence des différentes prises en charge
On peut distinguer trois groupes de prises en charge, chacune ayant une vocation différente et s'inscrivant dans des contextes institutionnels souvent différents.
Les prises en charge psychodynamiques
Ce sont aujourd'hui principalement les services pédopsychiatriques du secteur public qui ont la charge des jeunes autistes. La plupart se situent sur le versant de la psychologie clinique et tentent de concilier la prise en charge relationnelle d'inspiration psychodynamique et la prise en charge des apprentissages. Ils conjuguent donc l'utilisation des possibilités offertes par l'Éducation nationale et par les secteurs psychiatriques de soins souvent coûteux. Il s'agit de permettre à un enfant d'intégrer les différents stades manqués de son développement du fait de sa relation perturbée au monde extérieur. Cela permet de comprendre un peu ce que cherche à communiquer un enfant autiste, comment il se défend contre les souffrances qu'il ressent, et donc d'ébaucher une relation, puis de la construire et de la diversifier. Cela n'empêche pas, conjointement, une relation d'apprentissage selon d'autres méthodes, telles que la psychomotricité. Dans cette approche thérapeutique, dominante jusqu'à ces dernières années, c'est la recherche de la relation qui est privilégiée.
Les prises en charge d'inspiration cognitive
Comme ce sont des difficultés de décodage des signaux et de contrôle émotionnel qui entraînent un déficit dans les apprentissages des autistes, les thérapies cognitives cherchent à aider la personne autiste à percevoir et à organiser les informations issues des sens et de l'expérience relationnelle pour lui permettre d'entrer en communication avec les personnes qui l'entourent. La reconstruction de cette capacité à donner un sens aux comportements est à la base des apprentissages utilisés dans la prise en charge de l'autisme. Stanley Greenspan, maître d'œuvre de ce type de thérapie, se fonde sur une échelle d'évaluation de la communication des tout-petits qui lui permet de suivre régulièrement les enfants et leur progrès. L'équipe d'Eric Schopler, avec la méthode T.E.A.C.C.H. (Treatment and Education of Autistic and related Communication handicapped Children), a intégré progressivement les différents travaux sur l'autisme dans une approche globale. Sa spécificité est d'associer les parents très activement aux séances de travail avec l'enfant. La notion du plaisir de l'enfant à l'apprentissage est présente dans le travail éducatif. Le principal objectif de cette méthode consiste à donner à l'enfant les moyens de comprendre, d'apprendre, de s'exprimer oralement ou par gestes, et de l'amener à une certaine autonomie à partir des facultés qui sont les siennes et de sa propre compréhension de notre monde.
Les thérapies comportementales
Des associations de parents d'autistes demandent, à juste titre, que leur enfant s'intègre le mieux possible à la vie de famille et à la vie en société, pour qu'il puisse continuer à s'insérer au mieux dans l'environnement habituel. Par ailleurs, elles veulent faire sortir l'autisme de la pathologie mentale, le faire entrer dans le handicap d'origine organique ou génétique. Certaines ont demandé essentiellement des thérapies visant à la rééducation. Les thérapies comportementales paraissent répondre à cette demande. Elles sont fondées sur l'idée qu'on ne peut agir que sur les comportements visibles, et rééduquer ceux qui sont des freins à la communication et à l'adaptation à l'environnement. Ces thérapies sont issues de la psychologie comportementaliste du début du xxe siècle. Elles visent à apprendre à l'enfant à s'adapter à son environnement plutôt qu'à l'aider à se développer dans un environnement à sa mesure. C'est donc l'apprentissage qui est mis en avant, en utilisant les méthodes de stimulus-réponse et de renforcement par le système de punition-récompense. La méthode A.B.A. (applied behavior analysis) est aujourd'hui en vogue, tout en étant la plus discutée. Elle est fondée exclusivement sur des interventions comportementalistes. On fait une demande à l'enfant, on lui donne une directive pour qu'il exécute une action, on attend sa réponse. On évalue son comportement en termes de bonne réponse, de mauvaise réponse ou d'absence de réponse. Son comportement va se traduire pour l'enfant par une « gratification » ou une « punition ». Cette méthode, qui a une certaine efficacité concer [...]
Une des clés de la socialisation des enfants atteints de troubles autistiques est de comprendre comment ils cherchent à communiquer avec leur entourage.
Crédits : J. Birdsall Photography/ Age Fotostock
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Écrit par :
- Marie-Ève HOFFET : docteure en psychologie, unité INSERM 669, praticienne hospitalier en psychiatrie
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Pour citer l’article
Marie-Ève HOFFET, « AUTISME (PRISE EN CHARGE DE L') », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 27 janvier 2023. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/autisme-prise-en-charge-de-l/